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Selon le ministère du Commerce: Les prix des fruits et légumes baisseront à partir de fin novembre

par R. N.

Selon le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, Saïd Bekaï, les prix des fruits et légumes connaîtront une baisse à partir de fin novembre en cours.

Dans une déclaration à l'APS, M. Bekaï estime que ces baisses interviendront après la récolte de la nouvelle production des serres, précisant que le secteur œuvre sur trois fronts pour rééquilibrer les marchés, contribuer à la rationalisation des prix et éviter la spéculation (marchés de gros, marchés de détail et système de régulation). Dans ce cadre, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a présidé mardi dernier une réunion des directeurs du secteur et des directeurs régionaux où il a donné des orientations allant dans le sens de l'interdiction de la spéculation sur les prix. Par ailleurs, le ministre a mis en avant la nécessité de désigner des équipes de contrôle qui doivent s'assurer que les commerçants affichent les vrais prix et suivre la traçabilité des produits agricoles, des marchés de gros aux marchés de détail pour mettre un terme aux intermédiaires. En parallèle, M. Djellab a chargé ses services de déterminer les causes qui sont à l'origine de la hausse des prix, abstraction faite des explications liées à cette période de l'année appelée «période de soudure», étant en dehors de la phase plateau de production.

Les fruits et légumes disponibles actuellement sur le marché sont vendus en dehors de la saison de production. Il s'agit des stocks de la précédente saison et des productions des serres, a affirmé le même responsable. «Cette situation s'explique, entre autres, par l'augmentation de la demande sur les fruits et légumes et autres produits durant la rentrée sociale par les restaurants, les cantines scolaires, les restaurants universitaires et les centres de formation», a ajouté M. Bekaï. Une «cartographie nationale des marchés de gros et marchés de détail» est actuellement en cours d'élaboration pour garantir une meilleure organisation du marché et une meilleure maîtrise des prix des produits agricoles, a-t-il indiqué, précisant que ces marchés seront dotés de cahiers des charges pour s'assurer de l'application de la loi.

Dans ce contexte, les efforts constants de la Société de réalisation et gestion des marchés de gros (Magros) sont revalorisés, cette dernière ayant réalisé des programmes positifs pour élargir la présence des marchés de gros réglementaires à travers le territoire national. Le secteur compte parachever la réalisation de 8 marchés de gros dans plusieurs wilayas.

Pour ce qui est des marchés couverts de vente en détail, inexploités dans plusieurs wilayas, le même responsable a affirmé que le secteur s'employait à «recenser ces structures abandonnées depuis des années afin de les réaménager», soulignant l'ouverture d'une enquête pour déterminer les causes ayant menées à cette situation. Selon M. Bekaï, l'ouverture de ces marchés servira de trait d'union entre le programme de réalisation des marchés de gros et la réhabilitation des marchés de détail, ce qui permettra de maîtriser le flux de légumes et de fruits, ainsi que leurs prix.

Réguler les prix des viandes blanches

S'agissant de la hausse importante des prix des viandes blanches, notamment le poulet, le responsable a fait savoir que le ministère avait lancé des enquêtes pour identifier les raisons à l'origine de cette hausse des prix qui ont augmenté de 14% par rapport à la même période de l'année précédente. Ces enquêtes ont fait ressortir, ajoute le directeur général, que la hausse des prix du poulet était due au nombre d'intermédiaires et à la mauvaise organisation du métier en général, mettant en exergue que cette situation connaîtra une amélioration palpable après la constitution du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA).

Par ailleurs, l'enquête a dévoilé plusieurs autres causes derrière la fluctuation des prix de la volaille, à l'instar du recours aux anciens modes d'élevage qui sont à l'origine de la mortalité de la volaille durant les périodes qui connaissent une baisse de la température. Les résultats de l'enquête ont également pointé du doigt la hausse du prix des fourrages, notamment ceux de la volaille, et le faible nombre de wilayas où cette activité est développée.

Création de mécanismes de la grande distribution des produits de base

Le ministre du Commerce a également annoncé jeudi au Conseil de la nation que son département s'attelait à la mise en place des mécanismes de la grande distribution des produits de base non subventionnés, pour davantage de maîtrise et de transparence des prix.

En matière de commerce extérieur, M. Djellab a rappelé aux sénateurs les mesures prises par le gouvernement pour encadrer ce secteur et protéger les secteurs nationaux productifs de la concurrence des produits importés, qui sont entrées en vigueur début janvier 2018, a-t-il ajouté. Les mesures visent la protection, le renforcement et l'encouragement des capacités de production industrielle et agricole, en vue de fournir le marché national en produits de qualité avec des quantités suffisantes, a soutenu M. Djellab. S'agissant des mesures de suspension provisoire de l'importation de marchandises ayant induit une hausse du prix du produit national, le ministre a affirmé qu'on a relevé une hausse des prix de certains produits, qui n'est pas «insignifiante», exception faite de certains produits agricoles de saison, tels que la pomme, dont le prix est tributaire de la disponibilité de la production saisonnière, imputant la hausse de certains produits au comportement unilatéral adopté par certains fabricants. A ce propos, il a cité l'exemple du yaourt dont les prix ont connu une hausse inattendue, indiquant que les services du secteur du commerce ont ouvert une enquête à ce sujet, ce qui a permis, selon lui, un retour à l'application des prix habituels.

Toujours selon le ministre du Commerce, les services du contrôle économique et de la répression des fraudes ont enregistré près de 649.000 interventions sur le marché national durant les dix premiers mois de 2018 qui se sont soldées par l'établissement de 62.000 procès-verbaux de poursuite et de fermeture de 3.838 commerces. Les infractions pour défaut d'étiquetage de produits occupent la cinquième place avec 4.441 infractions, soit près de 7% du total des infractions enregistrées en matière de contrôle de qualité et de répression des fraudes.