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Une
procédure est lancée aux Etats-Unis contre Exxon Mobil, accusé d'avoir
sciemment désinformé le public et d'avoir menti à ses propres actionnaires à
propos de l'impact de ses activités sur le changement climatique.
Rappelons que ce géant pétrolier est présent en Europe à travers sa filiale Esso dont celle « Italiana » qui a vendu la vieille raffinerie d'Augusta à Sonatrach au premier semestre de l'année 2018. La municipalité de cette ville avait dés lors averti les dirigeants du mastodonte algérien des dégâts environnementaux considérables causés par cette raffinerie et pour lesquels la filiale d'Exxon Mobil est tenue d' assainir sous peine d'une poursuite judicaire par le parquet de la région. Sonatrach s'est entêtée de l'acheter en prenant en charge les travaux d'assainissement qui ont gonflé son prix d'achat de 580 millions de dollars à prés d'un milliard de dollars. Selon le quotidien français « libération », Exxon Mobil est rattrapé par ses 40 ans de mensonge sur les données qu'il a gardé secrètes sur le changement climatique. Cette fois-ci, il ne s'agit plus de phoques englués comme lors du naufrage sur les côtes de l'Alaska en 1989 mais d'un « d'un mensonge présumé sur l'impact réel de ses activités dans le monde en général et particulièrement sur le sol américain sur le réchauffement climatique ». L'influence politique de son PDG, Rex Tillerson qui a occupé le poste de secrétaire d'Etat sous l'administration Trump de février 2017 à mars 2018 n'a pas suffit face à la détermination la procureure générale de l'Etat de New York, Barbara Underwood qui a déposé le 24 octobre dernier une plainte devant la Cour suprême de l'Etat contre Exxon Mobil. Certes, L'information est passée inaperçue, même aux Etats-Unis, mais elle marque une grande avancée pour la justice climatique. C'est une première mondiale .L'entreprise américaine aurait dissimulé les réelles conséquences sur ses activités économiques des croissantes régulations politiques pour lutter contre le dérèglement du climat. Depuis 2007, la direction d'Exxon Mobil assure présenter à ses investisseurs et au public des estimations de ses revenus pondérées par un prix interne donné à la tonne de dioxyde de carbone (CO2) émise. Prix censé être croissant sur les prochaines décennies pour s'aligner sur les politiques publiques en faveur du climat. Seulement, en faisant les calculs, l'entreprise a compris que ces estimations seraient trop dommageables à son image et a donc fait des prévisions faussées, détaille cette plainte. Résultat de trois ans d'enquête, la procureure de New York a réussi à obtenir plus de deux millions de documents internes à la multinationale. Ceux-ci montrent comment la hiérarchie d'Exxon Mobil est au courant, depuis plusieurs décennies, des conséquences de l'exploitation du pétrole et du gaz sur le réchauffement de la planète. Ainsi que de ce que cela signifiait pour leurs revenus si des politiques pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) étaient mises en place. Exxon Mobil a trente jours pour répondre à la plainte soit moins de deux semaines 1-Qui est Exxon Mobil ? ExxonMobil est une vieille entreprise américaine, descendante de la Standard Oil Company, née en 1870, et résultat de la fusion de Mobil Oil et Exxon en 1972. Plus grande société pétrolière et gazière cotée en Bourse, elle possède 45 raffineries pétrolières et 42 000 stations-service dans une centaine de pays. En France, Exxon Mobil est plus connu sous le nom de sa filiale Esso, qui commercialise également les huiles Mobil. Le géant texan se félicitait il y a une semaine de son bénéfice pour le premier semestre 2018 qui a augmenté de 57 %. Qu'elle semble toujours selon ses commentaires sortir définitivement du plongeon du à la chute des cours fin 2014. Son chiffre d'affaire est passé à 373 milliards de dollars en 2014 pour entamer une chute à partir de 2015 à 246 puis 208 en 2016 pour profiter en 2017 et 2018 de la reprise des cours dans la fourchette qui a franchi la barre des 80 dollars le baril. 2-Les multinationales voient leurs bénéfices s'envoler mais? Les prix actuel du baril les favorisent mais elles adoptent des stratégies différentes pour utiliser ce cash. Ce sont des résultats qui n'avaient plus été vus depuis quatre ans. Vendredi dernier les pétroliers américains Chevron et ExxonMobil ont surpris les investisseurs avec des profits nettement supérieurs aux attentes. Chevron est parvenu à doubler son bénéfice trimestriel, à 4 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros), à la faveur d'une production record, qui a compensé une dépréciation d'actifs et un règlement contractuel de 930 millions de dollars. Exxon Mobil a enregistré un bénéfice net trimestriel en hausse de 57 %, à 6,24 milliards de dollars, soit 1,46 dollar par action alors que les analystes prédisaient 1,23 dollar. Le tout malgré une baisse de la production de 2 %, qui devrait amener le géant américain à délivrer sa production la plus basse depuis son mariage avec Mobil en 1999.Les deux pétroliers bénéficient à plein des prix élevés du pétrole mais recueillent aussi les fruits de leurs investissements massifs dans le pétrole et le gaz de schiste du Bassin permien, à cheval sur le Texas et le Nouveau-Mexique. Exxon y a 38 rigs de forage, loin devant des spécialistes comme EOG ou Apache, et à lui seul, le bassin assure 11 % de la production de Chevron. De l'autre côté de la Manche, un baril de Brent évoluant entre 70 et 80 dollars fait aussi le bonheur des pétroliers. BP a plus que doublé son bénéfice au troisième trimestre tandis que Royal Dutch Shell a annoncé une progression de près de 40 % de ses profits sur la période, à 5,6 milliards de dollars, un plus de haut de quatre ans. Enfin, Total a dégagé un résultat net ajusté de 4 milliards de dollars, en hausse de 48 % sur un an, tout en relevant sa prévision de production pour 2018, avec une croissance attendue proche de 8 %. Mais le niveau élevé des cours du brut n'est pas la seule explication à cette envolée des profits. Toutes les compagnies ont drastiquement réduit leurs coûts depuis 2015 et beaucoup continuent de se serrer la ceinture, refusant de lâcher la bride aux fournisseurs. Total devrait ainsi dépenser 16 milliards de dollars cette année - contre 16 à 17 milliards prévus précédemment. Mais alors que les profits des majors explosent, que vont-elles faire de cette pluie de cash ? Les stratégies diffèrent. La plupart des groupes font le choix des actionnaires. Total a ainsi réaffirmé son intention de racheter pour 1,5 milliard de dollars d'actions sur 2018. Shell a décidé d'augmenter de 25 % son plan de rachat à 2,5 milliards tandis que Chevron a laissé le sien en l'état pour l'instant. Par contre, Exxon Mobil entend se focaliser sur une hausse progressive de ses dividendes et dépense beaucoup d'argent dans des projets de pétrochimie et de logistique dans le Bassin permien. La région est une des zones pétrolières les plus actives de la planète. Exxon Mobil et Chevron prévoient d'y gagner beaucoup d'argent, grâce au rendement de plus en plus élevé de la fracturation hydraulique. Avec l'amélioration des technologies, les puits génèrent plus de pétrole, plus vite , avant de voir leur production chuter, souvent six mois après la mise en service. De quoi satisfaire des actionnaires, qui demandent un retour sur investissement très rapide. * Consultant, Economiste Pétrolier |
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