L'inénarrable
Secrétaire général du FLN a démissionné, hier, de son poste pour raisons
médicales, affirme-t-on. L'information avait été donnée, auparavant, par Ennahar TV qui, citant une source interne au parti, a
indiqué que Djamel Ould Abbès
avait déposé une demande de congé médical de longue durée, «après avoir subi un
malaise cardiaque». L'Agence de presse officielle (APS) a également évoqué ce
scénario, en parlant de « soucis de santé ». L'intérim sera assuré par Mouad Bouchareb, l'actuel président
de l'Assemblée populaire nationale (APN), en attendant que les organes
habilités du FLN se prononcent sur son remplacement, ajoute l'APS. Il sera à la
tête du parti jusqu'au Congrès qui devait se tenir le 19 mars mais reporté à
plusieurs fois aux calendes grecques. Selon ?Ennahar
TV', la démission de Djamel Ould Abbès
est plutôt le résultat d'un bras de fer interne, au sein du parti, à quelques
mois de la présidentielle. De là à voir une quelconque corrélation, les
lectures ne peuvent qu'être circonspects et toutes les suppositions permises.
Au-delà de la raison officielle de ce départ que personne ne voyait venir, il
est permis de s'interroger sur le jeu des coulisses et les rapports de force
qui sous-tendent les élections de 2019. En effet, il ne faisait aucun secret
que Ould Abbes était acquis, corps et âme, et c'est
un euphémisme, à Bouteflika. Ces déclarations à l'emporte-pièce avait fini par
exaspérer tout le monde quand il n'était pas tourné en dérision. Si un soutien
indéfectible pour un cinquième mandat saute, il faut attendre la suite des
événements pour se prononcer sur l'avenir de la présidentielle. Le choix du
nouveau SG est à scruter quoiqu'il est laissé peu de
place à la surprise. Ould Abbes n'a eu de cesse de le
répéter, le candidat à El Mouradia sera issu du FLN,
Bouteflika s'il se présente ou un autre, mais il sera du parti. Et c'est
peut-être l'annonce du 28 octobre dernier, sur une quasi annonce officielle de
la candidature de Bouteflika qui a fini par avoir le scalp du désormais ex-SG
du FLN. Djamel Ould Abbès
avait annoncé, lors de la cérémonie officielle de l'installation, à l'APN du
nouveau chef du groupe parlementaire de son parti que « le candidat du FLN pour
l'élection présidentielle de 2019 c'est Abdelaziz Bouteflika ». Une déclaration
reprise par l'APS, lui donnant un presque cachet officiel, et par la presse
internationale qui s'est interrogée sur les capacités physique du président de
la République à assumer un nouveau mandat. Pourtant, aucune autre voix
officielle n'est venue confirmer les déclarations de Ould
Abbes qui, lui-même, avait disparu des radars depuis ce jour. Cette bourde
était-elle celle de trop ? Rappelons également, que cette démission intervient
après que Ould Abbès eut pris ses distances avec Louh
concernant les déclarations faites par ce dernier sur Ouyahia.
Ould Abbès avait remplacé
Amar Saïdani à la tête du parti, le 22 octobre 2016
et s'est surtout distingué par des déclarations jugées fantaisistes et sa
guerre de tranchées avec le Premier ministre et SG du RND, Ahmed Ouyahia.