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mécaniciens et ingénieurs de maintenance ont tenu, hier, un sit-in de
protestation devant la base de maintenance d'Air Algérie, sise à Dar El-Beïda, à Alger. Contacté au téléphone par Le Quotidien
d'Oran, le président du Syndicat national des techniciens de la maintenance
avions (SNTMA), Ahmed Boutoumi, a expliqué que les
travailleurs ont mené cette action de leur propre chef. Un débrayage qui
rappelle celui de juillet dernier lorsque près de 150 mécaniciens et ingénieurs
de maintenance avaient manifesté pour dénoncer le climat de tension qui règne
au niveau de la compagnie nationale aérienne. Si en juillet, Boutoumi avait intervenu auprès des protestataires pour les
raisonner, cette fois, il avoue que ces derniers sont fatigués de devoir
attendre une réaction de la tutelle pour satisfaire leurs revendications. «Se
sentant lésés et n'ayant rien vu venir à travers les voies légales, ils ont
décidé d'outrepasser le syndicat», explique notre interlocuteur.
Quant à l'implication du SNTMA dans ce mouvement, il tient à rappeler son caractère légaliste même si ces nombreuses actions n'ont mené à rien. Tout comme la première fois, «personne n'est venu parler avec les travailleurs», regrette-t-il, soulignant par contre que c'est un inspecteur de travail qui a pris contact avec le syndicat pour voir s'il est impliqué dans ce mouvement. Il affirme également que la situation a empiré depuis et que les travailleurs dénoncent des licenciements et des ponctions de salaire injustifiées ainsi qu'une pression de plus en plus grande. Les grévistes insistent, pour le moment, sur le caractère illimité de leur débrayage jusqu'à satisfaction de la plateforme des revendications. Rappelons que le SNTMA avait annoncé le «gel provisoire» de son préavis de grève après une décision de justice. Selon son dernier communiqué à ce propos, le syndicat affirme qu'un «jugement de la cour de Dar EI-Beïda a été prononcé, le 29 juillet 2018, ordonnant le gel du préavis de grève jusqu'à ce que la chambre sociale de la cour de Dar EI-Beïda se prononce sur la plainte déposée par la direction générale à l'encontre de notre corporation et cela à partir du 5 août 2018». Avant cette décision de justice, le SNTMA avait décliné l'invitation de la direction générale d'Air Algérie qui le conviait à une réunion avec pour ordre du jour «mettre fin à la surenchère corporative» et «arrêter les modalités d'une opération de benchmarking», le benchmarking étant une technique marketing ou de gestion de la qualité qui consiste à étudier et analyser les techniques de gestion, les modes d'organisation des autres entreprises afin de s'en inspirer et d'en tirer le meilleur. Le communiqué n°16/2018 du syndicat, en date du 11 juillet dernier, indique que le 9 juillet -jour du dépôt de préavis de grève-, il a été destinataire d'un courrier de la part de son employeur et de s'interroger sur les raisons d'une telle démarche. Le document précise que le 2 juillet, «plus d'une année après le début de nos revendications», leur direction générale avait fait cette proposition à l'assemblée générale extraordinaire, qui avait voté pour la grève, «qui l'a rejetée d'une manière unanime». Le SNTMA rappelle que «la décision de cette dernière est souveraine et irrévocable». Le syndicat trouve suspect qu'à chaque revendication, on propose de faire un benchmarking ou un projet d'étude et de rappeler les précédentes études «coûtant des sommes colossales à l'entreprise», citant à titre illustratif les projets Bidat, la commission Ram, Tunisair et Air France ou encore le projet Cetic «qui ont tous fini dans un tiroir sans fond». |
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