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Le
financement non conventionnel sera-t-il abandonné à la fin de l'année ? Prévu
pour une durée de cinq ans avec une période probatoire de trois ans dans le cas
d'une embellie financière exceptionnelle, le recours à la planche à billets
pourrait être gelé, sinon utilisé dans des proportions marginales. Le directeur
général du Trésor a laissé entendre devant la commission des finances que le
gouvernement ne devrait pas avoir recours à la planche à billets dès 2019,
sinon dans «une moindre mesure par rapport à 2018», pour financer l'économie
nationale.
En attendant une position encore officielle et catégorique sur la poursuite ou non du financement non conventionnel dans les trois prochaines années, qui viendrait soit du ministre des Finances, soit du Premier ministre, la Banque centrale a déjà mis en circulation entre 2017 et début 2018 la somme globale 3.585 milliards de dinars de monnaie. Ce tirage spécial a été effectué en deux périodes, 2.185 mds de DA entre octobre et novembre 2017, puis 1.400 mds de dinars en janvier 2018 pour compenser les gros déficits financiers, la baisse des recettes pétrolières et éponger les dettes de Sonatrach, Sonelgaz et le déficit de la CNR. Mais, depuis la fin du printemps dernier, les cours de l'or noir ont sensiblement remonté, présageant de meilleures recettes pétrolières fin 2018 et durant l'année 2019 avec une moyenne de 75-80 dollars/baril. Le léger enthousiasme dans les milieux financiers du gouvernement est notamment motivé par des prévisions de recettes fiscales, pétrolières et ordinaires, plus importantes fin 2018 et pouvant aller jusqu'au milieu de l'année 2019. Le projet de loi de finances 2019 prévoit des recettes de 6.508 milliards DA contre 6.496,58 mds de DA en 2018, dont 2.714 mds de DA de fiscalité pétrolière. Avec un projet de loi de finances 2019 calculé sur la base d'un baril de pétrole à 50 dollars alors que les prix font du yoyo sur les 80 dollars/baril et un déficit budgétaire énorme de 2.000 milliards de DA, le gouvernement escompte thésauriser le différentiel, certes pour alimenter le Fonds national d'investissements (FNI), mais surtout pour rééquilibrer les grands indicateurs économiques et notamment éponger le déficit budgétaire. D'autre part, avec des recettes pétrolières prévues en hausse, le déficit budgétaire devrait être épongé presque entièrement avec l'utilisation du solde positif du Trésor qui affichait à fin juillet dernier la somme de 1.246 milliards de dinars. C'est, du moins, les chiffres sur le papier d'une économie pas encore tirée d'affaire, puisque l'embellie est de nature fragile et aléatoire, car dépendant du bon comportement des prix des hydrocarbures. En fait, la politique financière des pouvoirs publics pour les trois prochaines années ne devrait pas baisser la garde à la moindre hausse des cours du brut, en laissant de côté l'important chantier des réformes économiques et, surtout, remisant au placard toutes les promesses pour l'émergence d'une économie enfin libérée de sa dépendance des hydrocarbures. L'appel fait à l'occasion de la commémoration du 1er Novembre 1954 par le chef de l'Etat pour la poursuite des réformes et la fin de la dépendance aux hydrocarbures semble un prêche dans le désert, puisque deux jours auparavant Sonatrach avait signé deux accords pour l'exploration et la production d'hydrocarbures non conventionnels. Se défaire de la «planche à billets» pour retomber dans la dépendance des marchés pétroliers, sans avoir cette précieuse maîtrise sur l'avenir, c'est comme une épouvantable addiction à l'endettement, la précarité et le maintien désespérant de la culture de la rente. |
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