Le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, semble accorder trop d'importance aux annonces
grandioses, lesquelles ne sont pas suivies d'application et concrétisation sur
le terrain. Il avait qualifié «d'historique», samedi dernier, l'adoption par
les membres de l'AG de la fédération du projet de réalisation de quatre centres
de formation ou académies de la FAF. Il faut saluer cette initiative, bien que
le rôle de la FAF ne soit celui de former des joueurs mais d'accompagner les
clubs dans le domaine de la formation. Zetchi confond
probablement la FAF avec le Paradou AC, car il se trouve que le PAC est un club
qui participe à des compétitions, alors que la FAF gère la compétition et
s'occupe du développement du football en accompagnant, sur le plan de la
formation, les différentes structures qui sont sous sa tutelle. Au cours de
l'AG extraordinaire de la FAF, Zetchi n'a fait que
des commentaires sur l'adoption du projet, sans apporter des détails sur les
centres de formation lesquels risquent ainsi de rester au stade de projet. Il a
fait savoir que l'étude du projet des centres de formation est déjà engagée et
que les travaux de réalisation devraient être entamés au début de cette année,
sachant que les délais ne sont jamais respectés en Algérie. Il faut aussi
relever que Zetchi parle de quatre centres de
formation, alors que la FAF ne dispose par d'une
Direction technique nationale au sens propre du terme. La DTN qui devrait
s'occuper de ces centres de formation brille par son instabilité, voire son
inexistence. En 19 mois de gestion, soit depuis que Zetchi
est président de la FAF, la DTN a connu trois responsables. Il s'agit de Toufik
Korichi, Fodil Tikanouine et Rabah Saâdane. Non
seulement les responsables de cette DTN n'ont pas laissé de projets ou
d'études, mais ils se sont distingués par des scandales. Korichi
avait accusé Tikanouine d'enregistrer ses
conversations, alors que Tikanouine avait accusé son
adjoint Horr de l'espionner. Quant à Rabah Saâdane, il s'en est pris au président de la FAF et au
sélectionneur national à cause d'une histoire d'invitation pour assister à un
colloque organisé par la FIFA à Londres. On se rend compte que les trois
responsables qui se sont succédé à la tête de la DTN au temps de Zetchi, s'étaient accrochés sur des futilités et non pas
sur des questions de fond en relation avec les aspects de formation et de
développement du football. C'est dire la situation dans laquelle se trouve la
DTN, au moment où cette structure est qualifiée par les spécialistes dans le
football de «colonne vertébrale de la fédération». Aussi, le projet de
réalisation des centres de formation a été adopté en grande pompe à l'occasion
d'une AG extraordinaire plutôt festive. C'est une AG qui rappelle étrangement
le fameux symposium sur la relance du football national, organisé le mois de
décembre dernier au Centre international des conférences à Club des pins. Ce
symposium avait réuni plusieurs experts et invités venus de différents
horizons. Ils avaient discuté et mangé pendant trois jours pour aboutir à des
recommandations, qui moisissent aujourd'hui quelque part dans les tiroirs d'un
bureau à la FAF. En d'autres termes, le projet des centres de formation risque
de connaitre le même sort que les recommandations du symposium sur la relance
du football en Algérie. Il ne s'agit pas de se montrer pessimiste, mais le
bilan des 19 mois de gestion de Zetchi n'est pas de
bon augure quand on sait que durant cette période, le président de la FAF a
consommé trois sélectionneurs nationaux, trois DTN et a organisé des assises
(symposium) sans lendemains avant de lancer le projet des centres de formation,
sachant que la formation n'est pas du ressort de la FAF. Toutes les erreurs
commises par Zetchi (recrutement des entraineurs, des
DTN?) ont coûté un argent fou à la FAF, laquelle avait réussi à concrétiser son
autonomie financière au temps de l'ancien président Mohamed Raouraoua.
A présent, l'actuel président ne fait que consommer et dépenser l'argent de la
FAF, sans pour autant réussir à faire rentrer le moindre dinar dans les caisses
de la fédération. Concernant le coût de ces centres, Zetchi
avance le chiffre de 4 milliards de dinars. «Suite à l'estimation du bureau
d'études, on peut dire que le montant d'un centre pourrait avoisiner 1,4
milliard de dinars. Mais il faut que vous sachiez que cette étude est
préliminaire, car on ne peut pas engager un bureau d'études à faire une étude
technique approfondie sans l'approbation du projet. Ce chiffre pour moi est
exagéré et nous pensons que nous allons réaliser le projet de Tlemcen à 1
milliard de dinars», a expliqué Zetchi. Le pire est à
venir?