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Depuis
quelques mois, le sujet sensible du trafic de devises est commenté
différemment. Ainsi l'APS annonce mi octobre 2018 que
les services de la Police aux frontières (PAF) ont mis en échec des tentatives
de transfert et que 300.000 euros et 26.000 dollars ont été saisis.
Cette brève analyse est un éclaircissement pour éclairer l'opinion publique autour de quatre points essentiels, devant poser les vrais questions pour solutionner les vrais problèmes. Premièrement, devant s'attaquer à l'essentiel, une nouvelle régulation de l'économie algérienne existant un théorème en sciences politiques : 80% d'actions mal ciblées ont un impact seulement de 20% sur le fonctionnement de la société avec un gaspillage financier que l'on voile par de l'activisme, mais 20% d'actions bien ciblées ont un impact de 80%, renvoyant à une vison stratégique qui fait cruellement défaut. Il ne faut pas se tromper de cibles, devant différencier stratégie et tactiques pour paraphraser le langage des stratèges militaires, existant souvent une confusion entre les sorties de devises résultant des importations de biens et services et le total des dépenses entre 2000/2017. Or sans prétendre détenir la vérité, les calculs de certains soi-disant experts sont erronés, prenant les dépenses données officielles du Premier ministre algérien fin décembre 2017 devant l'APN d'environ 1100 milliards de dollars entre 2000/2017, budget de fonctionnement constitué en majorité de salaires et d' équipement (environ 580 milliards de dollars), appliquant un taux de surfacturation de 15/20% affirmant 150/200 milliards de dollars de transfert de devises entre 2000/2017, induisant en erreur l'opinion publique nationale qui a une très faible culture économique. Deuxièmement, il s'agit de différencier les surfacturations en dinars (pour des projets ne nécessitant pas ou peu de devises) des surfacturations en devises, existant deux sphères d'agents ceux reliés uniquement au marché interne ( dinars) et ceux opérant dans le commerce extérieur (devises), ce processus se faisant en complicité avec les étrangers, bien que certains agents économiques opèrent sur ces deux sphères, pouvant exister, des surfacturations partie dinars, pour des projets ne faisant pas partie de importations notamment dans le BTPH et services. Prenons l'hypothèse d'un taux de 10% de surfacturation, ce n'est qu'une hypothèse, étant plus facile pour les services où certaines surfacturations peuvent atteindre plus de 15%. Les sorties de devises de biens et services entre 2000/2017, étant estimées à environ 600 milliards de dollars, cela donnerait un montant total de sorties de devises de 60 milliards de dollars soit 7080 milliards de dinars, certes montant important mais loin de certains montants données par la propagande sans analyses objectives. Les quelques millions de dollars saisis aux frontières concernent ceux qui ont accumulé en dinars légalement ou illégalement, puisque pour les autres, une grande partie devises est déposé à l'étranger sous différentes formes et n'ont pas besoin de faire transiter les devises aux frontières. par rapport au montant colossal des surfacturations qui constituent un transfert indirect de la rente des hydrocarbures, environ 12 fois le déficit cumulé sur plusieurs années de la caisse des retraites dont le montant vient d'être estimé officiellement à 580 milliards de dinars. Troisièmement, il s'agira d'éviter cette confusion dans le calcul du montant de la sphère informelle en différenciant plusieurs méthodes de calcul qui donnent des montants différents soit par rapport au produit intérieur brut (PIB), par rapport à la masse monétaire en circulation et le montant des devises échangé sur le marché parallèle. Devant différencier acte de gestion pratiques normales de la corruption, afin d'éviter la démobilisation des managers, les services de sécurité et les différents organisâmes de contrôle devant vérifier l'origine de ces montants de transferts illicites de devises saisissent régulièrement des importantes sommes de sorties de devises aux frontières, l'objectif stratégique est d'établir la connexion entre ceux qui opèrent dans le commerce extérieur soit légalement ou à travers les surfacturations et les montants provenant essentiellement d'agents possédant des sommes en dinars au niveau local légalement ou illégalement, non connectés aux réseaux internationaux. Quatrièmement, ces transferts illégaux de devises ne datent pas d'aujourd'hui devant ramener pour des comparaisons sérieuses la valeur du dinar qui est coté en octobre 2018 à 118 dinars un dollar et en 1974 nous avions 5 dinars pour un dollar. Un exemple, le salaire de 2000 dinars en 1974 équivaut en termes de parité de pouvoir d'achat plus de 200.000 dinars de 2018. Ayant eu à diriger le dossier du bilan de l'industrialisation entre 1965 et 1978 pour le gouvernement de l'époque ayant quantifié d'importants surcoûts par rapport aux normes internationales, et le dossier des surestaries en 1983 en tant que directeur général des études économiques et haut magistrat comme premier conseiller à la Cour des comptes, pour la présidence de l'époque au moment du programme anti-pénurie, au vu des importants montants illégaux détectées à travers des échantillons, j'avais conseillé à la présidence de l'époque d'établir un tableau de la valeur en temps réel, reliant toutes les institutions concernées aux réseaux internationaux (prix, poids, qualité), tableau qui malheureusement n'a jamais vu le jour du fait que la transparence des comptes s'attaquait à de puissants intérêts occultes. Par ailleurs, existent des liens entre trafic de devises, de drogue et terrorisme ( voir intervention du Pr Abderrahmane Mebtoul « l'Algérie face aux trafics et au terrorisme au niveau de la région sahélienne »- Ministère de la défense nationale -Institut de Documentation, d'Evaluation et de Prospective- trafic des frontières et la sécurité au Sahel 27 mars 2018- Le Pr Abderrahmane Mebtoul interviendra en décembre 2018 à l'invitation du ministère de la Défense nationale ?IMDEP- qui organisera une rencontre internationale sur le thème « l'environnement sécuritaire de l'Algérie en 2035 : quelles conséquences pour notre outil de défense). En résumé, Il s'agira par une analyse objective, d'éviter de fausses solutions à des problèmes mal posés, de s'attaquer à l'essentiel et non au secondaire. Evitons d'induire en erreur l'opinion publique par une analyse objective car ces pratiques condamnables qui portent atteinte à la sécurité nationale et au développement futur du pays, l'essentiel du trafic des devises proviennent des surfacturations. Il s'agira de quantifier sérieusement ces transferts illicites de devises qui portent atteinte à la sécurité nationale, d'où l'urgence d'une nouvelle régulation de l'économie nationale, d'expliquer objectivement l'écart d'environ 50% entre le cours du dinar sur le marché parallèle et la cotation officielle du dinar algérien qui dépend largement de l'évolution du montant des réserves ( via la rente des hydrocarbures) qui tiennent à plus de 70% la cotation du dinar et donc l'essence de la sphère informelle. Ainsi que d'analyser l'impact de la politique des subventions généralisées et sans ciblages.qui permettent le trafic des marchandises aux frontières et des connexions avec le terrorisme via la drogue. Paris le 23 octobre 2018 ademmebtoul@gmail.com Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL, Docteur d'Etat en sciences économiques ( année 1974), expert comptable de l'Institut supérieur de gestion de Lille ( France) - ancien haut magistrat, Premier conseiller et directeur général des études économiques à la Cour des Comptes -1980/1983- *Professeur des universités, expert international |
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