Comme
l'Histoire a immortalisé «les 22» pour leur bravoure et leur sens des responsabilités
nationales. Comme l'histoire a retenu les «121» signataires du manifeste sur
«le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie» ainsi que des noms comme Dionys Mascolo et Maurice
Blanchot. Comme l'Histoire a retenu des faits et des êtres pour symboliser
leurs engagements au profit de l'Humanité et des libertés. L'Histoire retiendra
aussi les lâches et les veules pour leurs trahisons aux valeurs humaines et
leur irrespect de la chose publique. L'Histoire retiendra aussi le mépris
affiché par quelque 351 députés ou plus, ou moins, de la chambre de la
«bassesse» forts de leur meute, ventrus, les mains tremblantes de corruption,
les sourires aussi truqués que leur élection. L'Histoire retiendra qu'un
Premier ministre paré d'un parti sans début, a réussi à parler au nom d'un
président «tu» par manque de paroles. L'Histoire retiendra qu'un parti de
guerre contre l'oppression s'est transformé en ferme privée, avec une adresse
présidentielle et des militants-fonctionnaires alléchés par une carrière bien
payée. Cette Histoire retiendra aussi que le «peuple des miracles» n'a enfanté
qu'une poudre de riz, qui laisse apparaître une tuméfaction à la moindre larme.
L'Histoire retiendra que même si quelque part il leur ressemble, un vieux
président «légaliste» d'une institution nationale s'est fait virer comme un
malpropre parce qu'il ne sert plus à grand-chose ; pendant que le seul défi de
la nation est de clouer pour quatre années de plus un homme malade et atteint
d'incapacité physique et intellectuelle sur une chaise roulante.
L'Histoire
ne retiendra de cet homme que la cupidité de ses proches malgré l'aboiement des
«fakhamatouloques». Au lieu de prendre ses distances
par rapport à ces voyous qui pensent nous représenter en les renvoyant aux
rebuts de l'Histoire, «Fakhamatouh» laisse l'Etat
perdre les derniers lambeaux qui lui servent de culotte. Pendant ce temps
l'Histoire retiendra que l'«armée du peuple» peut manger ses propres enfants
attirés par le luxe des civils, alors que des civils dépècent le corps meurtri
de la nation manu militari, en la narguant. «Après-moi le déluge» ? C'est déjà
le déluge, vole qui peut !