Dans
le cadre des dispositions prises pour lutter contre les rejets des huiles usagées
dans le réseau d'assainissement, une vaste opération de recensement des
entreprises ne disposant pas de station de pré-traitement, a été lancée par la
direction de l'environnement.
L'opération
prévoit aussi le recensement des vidangeurs privés conventionnés avec les
industriels. Selon des sources proches de la commission de l'environnement de
l'APC d'Oran, cette opération vient en application des dernières instructions
du wali d'Oran, M. Mouloud Cherifi, et s'inscrit dans le cadre des mesures
prises par le premier responsable de la wilaya visant une traçabilité des
déchets rejetés dans les réseaux d'assainissement. En effet, et selon les mêmes
sources, le chef de l'exécutif de la wilaya a instruit, lors d'une récente
visite au niveau de la station de traitement et d'épuration du Groupement
urbain d'Oran, sise à El Kerma (Es-Sénia), la direction de l'environnement de
la wilaya à travailler dans la sérénité, sous l'autorité de la SEOR, pour
dénombrer en urgence toutes les entreprises qui n'ont pas de station de
prétraitement ainsi que les vidangeurs privés qui évacuent cette contenance
vers les regards isolés du réseau de la SEOR. «La traçabilité doit passer par
la SEOR», a-t-il souligné, tout en insistant sur une coordination avec la police
des eaux et la direction du commerce pour savoir si les vidangeurs privés sont
conventionnés, connaître leurs points de rejets et s'ils disposent d'un
registre de commerce. «Comment certaines entreprises privées cachent les points
de rejets des eaux usées et ne veulent pas coopérer avec la direction de
l'environnement», s'est-il interrogé à ce propos. M. Cherifi qui a reçu des
explications sur l'importance des investissements consentis par l'Etat pour
prendre en charge l'assainissement du Groupement urbain d'Oran (Oran, Bir El
Djir, Sidi Chahmi et Es-Sénia), a instruit les gestionnaires de la STEP d'El
Kerma (270.000 mètres cubes/ jour), qui tourne actuellement au tiers de ses
capacités de traitement des eaux usées, à faire un appel à compétence à
l'intention des industriels qui exploitent la boue rejetée dans la décharge
d'El Kerma pour problème de stockage. Le wali a également exhorté les
gestionnaires de la STEP d'El Kerma à choisir une carrière désaffectée pour le
stockage de la boue le plus tôt possible et à aller au-delà des essais sur des
parcelles au niveau des fermes pilotes, après consultation de spécialistes pour
l'élaboration de cahier des charges à l'effet de trouver rapidement les
solutions idoines, faisant remarquer que «c'est tout un secteur qui est
demandeur de cette boue utilisée comme fertilisant, pour peu qu'elle soit
valorisée». Il y a lieu de signaler que près de 40.000 tonnes d'eaux huileuses
sont rejetées chaque année dans les réseaux d'assainissement ou d'autres
milieux récepteurs. Une récente étude commandée par la direction a permis de
révéler une atteinte flagrante à l'environnement, dont les principaux acteurs
sont les responsables des stations de service. La quantité de ces rejets
représente près de 40% de l'ensemble des déchets spéciaux dangereux de la
wilaya d'Oran. Une étude du Plan de gestion des déchets spéciaux (DS) et
déchets spéciaux dangereux (DSD), réalisée par le Cabinet d'étude
environnementales et risques industriels (CEERI), indique que l'ensemble des
affluents aqueux, provenant des eaux de lavage des planchers, des équipements
et des véhicules sont rejetés directement dans le réseau d'assainissement ou en
milieu récepteur. Ces rejets représentent un grave danger sur les zones humides
de la région, a-t-on souligné dans la synthèse de cette étude, ajoutant que les
afflux huileux sont classés comme déchets spéciaux dangereux par décret
exécutif 06-104 du 8 février 2006.