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Le règlement
de la crise au sein de la seconde chambre du Parlement, Bloquée depuis trois
semaines par les députés de la majorité parlementaire pour évincer son
président, serait ?'en bonne voie''. L'affirmation est du secrétaire général du
FLN, le parti majoritaire à l'APN et dont les députés sont à l'origine de la
fronde contre Saïd Bouhadja. Les propos d'Ould Abbès restent cependant
ambigus et ne donnent pas une lecture claire des événements attendus et
fomentés pour remettre l'APN sur pied. Le SG du FLN a cependant affirmé que la
crise à l'Assemblée nationale ne va pas provoquer la dissolution de l'APN et
que tout ce remue-ménage pour ?'dégager'' illégalement, selon les
constitutionnalistes, le président de l'APN ne va pas empêcher la prochaine
présidentielle de se tenir à la date prévue.
Les déclarations d'Ould Abbès interviennent alors que le bureau de l'APN a ?'constaté'' la vacance de la présidence de l'institution, ce que la commission des affaires juridiques avait validé le lendemain jeudi. Le scénario de la destitution de Saïd Bouhadja, au-delà des manœuvres qualifiées d'illégales par les présidents de partis d'opposition, ainsi que par des juristes et des constitutionnalistes, arrive cette semaine à son terme. La question est de savoir si le mouvement de destitution, engagé par le FLN et soutenu par les groupes de la majorité parlementaire (RND, MPA et TAJ) plus les indépendants, sera mené à son terme, c'est-à-dire organiser une séance extraordinaire pour désigner le successeur de Bouhadja. En attendant ce moment fatidique, qui n'a pas été évoqué par le SG du FLN samedi devant les mouhafedhs du parti, les députés dissidents ont repris les activités de l'APN dimanche, avec le début de l'examen du PLF 2019 par la commission des finances. L'ouverture des bureaux des commissions, en ?'vacance'' depuis deux semaines, serait liée à l'optimisme des ?'putschistes'' quant à la prise en main de l'Assemblée et que l'organisation d'une séance extraordinaire pour désigner le successeur de l'actuel président de l'APN est en cours. Pour autant, la bataille n'est pas encore gagnée, car sur le plan règlementaire le président de l'Assemblée nationale, comme il l'a affirmé samedi, ?'est encore vivant et n'est pas démissionnaire''. M. Bouhadja enfonce ses ennemis politiques en rappelant que ?'le règlement intérieur stipule qu'en l'absence du président, le bureau ne peut pas se réunir''. Pourtant, cette affaire, qui a écorné un peu plus la crédibilité du Parlement auprès des Algériens, reste encore confuse et ses tenants et aboutissants ambigus. Il n'échappe à personne que la vacance de la présidence de l'APN a été constatée alors que les portes de l'Assemblée nationale avaient été fermées et cadenassées. Ce qui pose la question de savoir si toute la manœuvre menée contre Saïd Bouhadja, pour changer de président du perchoir à un moment politique crucial pour les partisans du 5ème mandat, n'a pas été orchestrée sans ?'parapluie'', sans garanties. Des sources à l'APN avancent que les futurs remplaçants de Bouhadja sont déjà désignés et il ne reste que le vote, mardi ou mercredi, pour désigner l'un des trois potentiels candidats. Mais, ce n'est pas moins évident que les choses aillent aussi vite et au bout des prétentions du SG du FLN, car la vraie question qui se pose est de savoir si le président Bouteflika va donner sa caution à un président de l'APN désigné illégalement, au regard des lois de la République. Comme il serait suicidaire de donner son parapluie à un changement illégal à la tête de la seconde chambre du Parlement, otage de lobbies. |
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