Bien
que la sécurité sociale en Algérie et les autorités sanitaires recommandent
vivement l'usage du générique, en raison du coût accessible et de sa
disponibilité, des Algériens doutent encore de l'efficacité du générique. Idem
chez les praticiens de la santé, certains médecins refusant parfois de
l'inscrire à la place de la molécule mère princeps en dépit des garanties sur
la qualité de ces médicaments. Cette problématique a été au cœur des débats,
lors de la tenue hier du Salon organisé par le groupe pharmaceutique « Tabuk Pharmaceuticals », spécialisé dans le développement,
production et commercialisation des médicaments génériques, à la ville des
mille coupoles, El Oued. Réda Boulahbal, formateur
spécialisé dans le domaine pharmaceutique, a affirmé que la formation au profit
des pharmaciens et des praticiens est une chose nécessaire, mais pour lui, «
c'est au gouvernement de faire la promotion du médicament du générique en
Algérie et assurer l'autosuffisance en matière de médicaments». Il affirme
qu'aujourd'hui encore et en dépit des recommandations des autorités sanitaires,
des médecins pro-princeps refusent d'inscrire à leurs patients des médicaments
génériques sans justification scientifique prouvée. Si dans un certain temps,
le générique a été peu utilisé, aujourd'hui, précise Lyes Fodil,
directeur de la région centre à Tabuk, « son
évolution est constante d'une année à une autre » mais, précise-t-il, le poids
des lobbies, plutôt des laboratoires qui produisent les molécules mères, pèse
encore sur le médicament du générique. Et de préciser qu'en Algérie, la prescription
des médicaments génériques est pratiquement absente dans des endroits dits
aisés dans le centre du pays, d'où la nécessité de former davantage les
prescripteurs de médicaments, les répartiteurs (les grossistes) et les
pharmaciens. Pourtant, la qualité est pratiquement la même selon les
pharmaciens et praticiens de la santé ayant participé au Salon. Le but de cet
évènement est de montrer que le médicament générique est identique ou
équivalent aux médicaments princeps, qu'il a la même composition qualitative et
quantitative en principe actif, la même forme pharmaceutique et dans la
bioéquivalence avec la spécialité de référence. Ce Salon, qui a regroupé 300
personnes entre opérateurs, pharmaciens et médecins, a été un moment privilégié
pour les professionnels de la santé et des médicaments, en général, pour des
échanges intéressants sur les problématiques pertinentes qui se posent à la
filière. Le Salon a été ponctué d'ailleurs par une formation sur des
thématiques qui intéressent les professionnels et qui seront enrichies par les
expériences des participants pour pouvoir répondre à leurs challenges et
priorités. La directrice générale de « Tabuk
Pharmaceuticals », Docteur Malika Benmoufouk, a
affirmé, par ailleurs, que les responsables de son groupe ont eu des
discussions fructueuses mercredi dernier, avec les responsables des deux
départements, ceux de la santé et de l'industrie. Ces rencontres ont été
programmées dans le but d'identifier les besoins de l'Algérie en matière de
médicaments génériques, et en matière d'investissement dans l'industrie
pharmaceutique. Sachant que le groupe a déjà une usine de production de
médicaments génériques en Algérie. Le site de Tabuk
Algérie occupe 6.200 m² à la zone industrielle de la ville de Blida. L'usine
est spécialisée dans la fabrication des formes sèches (comprimés et gélules).
Avec une capacité de production de 20 millions de boîtes, le site est conçu
selon les dernières recommandations et standards internationaux et équipé par
des équipements de production et de contrôle de hautes technologies. Le groupe
envisage de lancer d'autres projets d'investissements en Algérie, après
identification des besoins. Avec l'objectif d'être dans le Top 5 des compagnies
pharmaceutiques en Algérie, d'ici 2022.