Smail Djerbal, journaliste du groupe Ennahar,
arrêté, hier, vers les coups de 8h, par «les services de renseignements» a été
libéré après avoir été conduit à une destination inconnue. Sa libération
intervient deux heures après son arrestation devant le siège de la rédaction.
La chaîne Ennahar TV avait donné l'information
estimant que cette arrestation intervient au lendemain de la publication par
alg24.net, un site francophone du groupe Ennahar,
d'un article sur le général Tartag et l'absence des
services de renseignements dans le conflit au sein de l'Assemblée populaire
nationale (APN). Le site employeur du journaliste a précisé que Smail Djerbal avait été
interpellé, sans ordre judiciaire préalable. La même source rappelle que les
services avaient menacé, lundi dernier, de l'arrêter pour cause d'un article
qui a, semble-t-il, dérangé le patron des renseignements. Le groupe Ennahar avait appelé, hier, les Autorités judiciaires à
intervenir pour mettre fin à la détention du journaliste, souffrant de diabète
et dont l'état pourrait empirer en cas de grand stress, en rappelant que ce
dernier «glorifie le président de la République dans ses articles». La
libération de Djerbal a été possible après l'ordre du
procureur de la République qui est intervenu, toujours selon alg24.net, après
la diffusion des images de son arrestation par Ennahar
TV. Rappelons que le sujet de l'article intitulé : «Crise à l'APN : où est
passé le département de Tartag ?», reprenait
l'actualité brûlante qui prévaut au sein de la Chambre basse du Parlement en
s'interrogeant sur l'absence de médiation habituelle «des services du
renseignement, l'ex-DRS et actuelle DAS (Direction des affaires de sécurité
dirigée par Athmane Tartag,
dit Bachir qui veillent au règlement des crises les plus profondes». L'article
revient sur «les pertes de contrôle dans les institutions d'Etat», après le
départ «d'un puissant général Toufik», ajoute la même source. L'article,
rapportant le témoignage de députés «ayant accompli plusieurs mandats»
reproduit leurs interrogations sur «où est passé le département de Bachir Tartag ?». «Avec le remplacement du DRS par la DAS, les
prérogatives des Services de renseignement sont certes limitées, mais ils
restent chargés de veiller au bon fonctionnement des institutions», précise
l'article signé par Smail Djerbal
qui, selon Ennahar, serait la cause de son
arrestation.