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Le déclencheur
cocaïne-701 s'est manifesté. Il a surpris les uns et étonné les autres. Il a
déclenché le tsunami sécuritaire que les uns et les autres ont suivis par IGP
(information grand public). La dimension surfaite des premiers jours s'est
estompée.
Les pluralistes, «apprentis démocrates » modernes, s'enfoncent toujours dans leurs équations du premier degré. Ils sont préoccupés par l'itinéraire de l'après cocaïne-701. Par excès de brillance démocratique, ils veillent à sauvegarder et entretenir le représentatif et le participatif. Ce n'est pas de l'absolu mais leur démocratie spécifique s'inspire de l'unique école, non pas celle promue par la Physicienne Madame Merkel, mais celle qui dispense le savoir fondé sur les affinités dictées par les rapports entre les uns et les autres. Une école inspirée d'une gouvernance marquée par la spécificité de son expertise circonstanciée. Une école dominée par l'axiome qui établit qu'au-delà de soixante ans, l'habilité perd non pas son habilitation mais son expertise et devient inepte. Axiome aux effets à double tranchants. L'épisode de la cocaïne-701 fut l'opportunité inespérée pour engager l'assainissement des alliances et en réviser les critères. Qui est inepte ? Qui n'est pas inepte ? Qui est avec qui ? Qui n'est plus avec qui ? L'assainissement des alliances leur aurait permis une réévaluation des enjeux. Déceler les enjeux est aussi une conjoncture congruente d'actualisation du recensement des trônes, des fauteuils, des tabourets et des strapontins, nécessaire pour distinguer les plates-bandes des uns et des autres mais aussi pour convaincre et motiver. Le fléau à l'origine de la tragédie quatre vingt dix, ajouté à l'exégèse musulmane particulièrement interceptée et déviée constitue leur légitimant démocratique et leur réserve argumentaire. Ils ont en mémoire la sentence des valeurs anciennes : «Il dévore avec le loup mais sanglote avec le berger ». D'itinéraire nébuleux mais inconnu, insatiables de leur possession de la finance et de leur mise sur la ressource humaine de l'économie, ils ne songent qu'au pouvoir ; soit l'exercer, soit y être. Au risque de le déplacer mais sans le détruire. Ils ne le détruisent pas parce leur standing social et financier en dépendent. Ils ne trouvent pas l'usage et le mode appropriés pour soutenir une démarche consensuelle. Ils développent les perspectives les plus cavalières leur assurant le maintien des privilèges octroyés mais indus. Les uns redoutent une vacance du leadership. Les autres craignent qu'ils soient lâchés par le leadership, leadership à qui le renouveau s'impose. Les prières sont de tous acabits. Ils se mobilisent pour se rendre non concernés par le tsunami du renouveau. Un tsunami d'une brusquerie inconnue sur le registre des restructurations tant et si bien que cela soit une restructuration. Le causeur de ce ras de marée, lui, en connait les raisons. Cocaïne-701 ? Susceptibilités personnelles ? Fautes professionnelles ? Enrichissements illicites ? Absence de consensus ? Perspectives de pré-qualification ? Protection de privilèges ? Alternances ? Qui sait quoi ? En tout état des faits, c'est la naissance de l'après cocaïne-701 ; c'est l'avant pré-qualification. Quelque soit l'attente et la raison, ils affichent toujours la suffisance de l'amour déclaré à la gouvernance suprême. Sauf que le déclencheur cocaïne-701 a irradié par son effet l'ordre établi et détruit la confiance et la sérénité politiques, sécuritaires et sociales. Ils n'observent plus rien. Les piliers de la gouvernance, le politique, l'économique et le sécuritaire (militaire et civil), aboutissent à la même résultante. Ils s'alignent sur une restructuration non pas opérationnelle, mais une restructuration indomptée des critères de limogeage, de choix et de nomination. Les pré-qualificateurs d'antan, ne le sont-ils plus ? Ou alors le sont-ils toujours ? Une restructuration aux délais d'exécution bien contraignants. L'après cocaïne-701 ne sera plus l'avant cocaïne-701. La corruption dans ses formes adaptées génère des comportements nouveaux. Les repères sociétaux s'y noient. Une menace pour qui ? Le sécuritaire s'adapte à son tour. La règle non écrite veut que l'Armée ne soit pas le politique ; que le politique ne soit pas l'Armée et que le social ne soit ni l'un ni l'autre. Le caractère agressif et sournois de l'épisode cocaïne-701 posait problèmes. Ceux de la protection de la population, de l'étanchéité des frontières du territoire, du fonctionnement des institutions de la République, de l'intégrité des habilités et pas seulement des hauts gradés. Le problème de l'élaboration des procédures réglementaires est posé. Le prédateur du trésor public a changé de forme, de couleur, de méthode et de moyens. Autant le réactif devrait surprendre. Le temps devient adversaire et se confirme en une vraie dimension infinie qui ne se renouvelle pas mais non maitrisable. Les alliances se remettent en cause et se restaurent. Le planning se déroule. Le temps des uns n'est pas le temps des autres. Le processus de prise de décision se réadapte. Démettre, nommer et renommer balaient la coutume et renvoient à la révision de critères. L'alerte a translaté. La contamination atteint le temple des lois où le patron est mis en demeure de quitter le perchoir. La question se pose. Toutes ces fins de missions et ces nouvelles nominations mettront elles fin à la corruption ? Ou alors n'y a-t-il pas corruption ? La vraie corruption prend naissance ailleurs qu'à la caserne. L'homme crée-t-il la corruption ? Ou est-ce l'organisation et le mode de fonctionnement qui invitent à la corruption ? La question renvoie à l'examen du mécanisme économique et financier qui réglemente l'opération et auquel est soumis l'ordonnateur des opérations. Le pouvoir d'ordonnateur dépasse celui du grade. Là est le nid la corruption. Ce pouvoir semble virer vers l'irrationnel. L'irrationnel s'empare des procédures en amont et en aval. L'opération d'investissement part de la genèse du besoin motivé d'investir jusqu'à la réception définitive de la réalisation. Le motif et la genèse de l'idée d'investir naissent souvent imbibés d'un élan de corruption. Un parcours favorable au nombre pléthorique d'intervenants habilités et non habilités. A chaque étape d'intervenant se multiplient le doute et la suspicion qui invitent à la corruption. Le plus remarquable, est que la corruption ne puise jamais dans les investissements et capitaux privés-privés. Les préjudices causés par la corruption sont portés par les capitaux privés ou publics marchands et non marchands de l'État. La gouvernance des actifs de L'État ne se préoccupe guère de la dualité entre le politique et l'économique, de la dualité des missions de l'élu et du non élu, de la dualité entre le civil et le non civil, de la dualité entre l'écrit et le non écrit, de la dualité entre la correspondance et la loi (ou la circulaire), de la dualité entre les prérogatives et l'intervention. C'est cette faiblesse de la gouvernance qui rend puissants, la corruption et ses effets contaminants. Il y a problème. S'enquérir de l'enrichissement excessif et non explicable, rend à postériori la tache difficile au préposé à la procédure judiciaire. Quand l'appartenance des biens excessifs faisant dans l'impertinence sociale est avérée, peu importe l'identité de leur apparence qu'elle soit ascendante, descendante ou collatérale. L'impact est indélébile. L'impertinence est d'autant plus grande que ces avoirs marchands et non marchands trouvent le territoire algérien exigu. Ils vont s'enregistrer ailleurs dans des Pays moins grands que l'Algérie. L'incongru est que dans ces Pays le questionnement s'installe. Dans leur concept, seuls la santé, le travail, l'aptitude, la régularité, la sincérité et la persévérance sont générateurs de la réussite. Une réussite générée par plusieurs générations ne souffre d'aucune impertinence. Toutes autres réussites impertinentes ne se justifient ni par le salaire aussi haut soit-il, ni par les affaires aussi transparentes soient elles. Toute une vie active quelque en soit son espérance ne justifie pas les avoirs impertinents. Des calculs élémentaires le démontrent. L'ingénuité est à son extrême. Il y a alors problème. Sauf si le mépris se hisse au niveau de la convenance et de l'authenticité. Une habilitation de l'avant cocaïne-701 est elle encore compatible à l'ère de l'après cocaïne-701 ? Le corps sain le restera. La corruption n'est pas élitiste. Le berceau de la corruption est-il à chercher dans l'espace économique, dans l'espace financier, dans l'espace électif, dans l'espace de la cooptation? Tous ces espaces porteurs ont pour dénominateur commun, l'encouragement à la centralisation de la décision. L'espace d'élaboration de la décision manque d'aération. Aérer c'est permettre à l'ordonnateur habilité de s'assumer sans relent de détresse ou d'inquiétude. Aérer c'est aussi faire de la centralisation une notion réfléchie de performance et non pas une faculté absolue. Aérer c'est réhabiliter la priorité à la décision technique, économique et financière. C'est avoir la loi et le rationnel de son coté. La crainte qu'un tsunami civil n'apporte l'aérage capital, se dessine en perspective. C'est la crainte des apprentis démocrates. |
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