La
facture globale d'importation des collections CKD destinées à l'industrie de
montage des véhicules de tourisme et des véhicules de transport de personnes et
de marchandises ainsi que l'importation des véhicules de transport de personnes
et de marchandises (produits finis) s'est établie à 2,22 milliards de dollars
entre janvier et fin août 2018 contre 1,26 milliard de dollars à la même
période de 2017, en hausse de 960 millions de dollars (+76%). La première
catégorie a connu une augmentation de 95,75% entre les deux périodes de
comparaison avec 1,83 milliard de dollars contre 936,86 millions de dollars,
selon les chiffres du Centre national des transmissions et du système
d'information des Douanes. Quant à la deuxième catégorie de véhicules, elle a,
aussi, connu une hausse en s'établissant à 386,2 millions de dollars sur les 8
premiers mois de 2018, contre 323,65 millions de dollars, à la même période de
2017, soit une hausse de 62,55 millions de dollars (+19,33%). Selon la même
source d'informations, les importations des parties et accessoires des
véhicules automobiles (pièces détachées pour les automobiles finies...) ont,
par contre, baissé à 239,2 millions de dollars contre 271,9 millions de
dollars, soit une baisse de près de 33 millions de dollars (-12,03%). La
tendance haussière des importations des collections CKD destinées à l'industrie
de montage des véhicules se confirme puisque, en 2017, la facture pour les
véhicules de tourisme s'était chiffrée à près de 1,62 milliard de dollars, soit
une hausse de près de 27 millions de dollars par rapport à 2016. Concernant les
importations des véhicules de transport de personnes et de marchandises et des
collections CKD de cette catégorie de véhicules, elles ont baissé, se chiffrant
à 512,6 millions de dollars en 2017, contre 767,7 millions de dollars en 2016.
L'augmentation
de la facture du CKD signifie que l'Etat est en train de réaliser l'un des
enjeux de l'industrie automobile algérienne, en diminuant la part des
importations de kits pré-montés SKD au profit de nécessaires de pièces
détachées CKD, assemblées sur place. De ce point de vue, le mélange de
pressions et d'incitations gouvernementales a contribué à la hausse des
importations de CKD depuis 2016 et les chiffres indiquent que la politique
volontariste du gouvernement a permis le développement d'une capacité de
production locale certes limitée, mais réelle, et l'implantation effective de
chaînes de montage algériennes. Pour rappel, le CKD, ou ?Completely
Knocked Down', est une technique qui consiste à
exporter des produits, entièrement, démontés et dont l'assemblage final est
opéré par un acteur local. À ces lots de pièces, réceptionnées depuis
l'étranger, peuvent s'ajouter des éléments produits localement afin d'atteindre
une intégration plus poussée. Selon plusieurs sources, cette méthode constitue
un avantage pour les grands constructeurs automobiles qui profitent ainsi de
droits de douanes plus faibles et d'une main-d'œuvre qui est généralement moins
chère sur les marchés visés.