L'association
RECIFS (RECherches Informations & Formations
Subaquatiques) a organisé, hier, à l'occasion de la célébration de la Journée
mondiale de la mer, un programme de « sensibilisation visant la protection et
de la valorisation du littoral notamment à travers des actions en direction des
élus locaux des citoyens, des écoliers et des différents usagers de la mer et
du littoral ». Outre une opération « éboueurs de la mer » qui
a permis à des plongeurs de l'association, dont de nombreux jeunes, de
récupérer des macro-déchets dans les fonds marins de la plage Tamentfoust, la célébration de cette journée a été
également marquée par un « atelier de sensibilisation sur la gestion intégrée
des zones côtières (GIZC) ».Une rencontre a été animée par le Professeur Yacine
Hemdane, enseignant-chercheur en géo-environnement à
l'USTHB, au profit des élus de trois APC côtières (El Marsa,
Bordj El Bahri et Aïn Taya).
Intitulée
: « Le littoral est-il sensible ? Peut-on l'occuper ? », l'intervention
de M. Hemdane s'est
voulue un « plaidoyer » pour un « intérêt continu » aux questions des zones
côtières et du littoral. « Nous devons réfléchir à une occupation durable du
littoral pour le protéger et le laisser aux futures générations. Pour cela,
nous ne devons pas nous contenter de nous intéresser aux zones côtières
uniquement en période estivale, soit deux mois par an. Il est de notre
responsabilité à tous d'engager cette réflexion pour réduire au maximum les
risques », a-t-il déclaré, s'adressant aux élus
présents à cette rencontre. Pour le Pr. Yacine Hemdane,
l'équation de l'action de l'homme dans les zones côtières doit répondre au
besoin de « réduire les risques » en augmentant la résilience des éléments
composant le littoral. Cependant, avertit l'orateur, l'existence d'un corpus
législatif « bien enrichi » (loi du littoral, une dizaine de décrets et un
document portant «stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières»)
ne peut suffire si des actions ne sont pas menées au niveau local. D'où l'idée,
selon lui, d'organiser des « Assises des communes côtières » pour évoquer tous
les risques, les problèmes et dégager des solutions en faveur d'une «
occupation réfléchie » du littoral. « Avec la technologie, et pour réduire les
coûts, il n'est même pas nécessaire de regrouper tous les responsables des
communes concernées dans un même endroit pour discuter de ces problématiques »,
a-t-il ajouté. Coïncidant avec la rentrée
universitaire, la rencontre organisée par l'association RECIFS à l'occasion de
la Journée mondiale de la mer était également voulue comme une « courroie de
transmission » entre « les laboratoires spécialisés en sciences de la mer et
collectivités locales », avec l'objectif de « transformer les préoccupations de
ces dernières en sujets de projets de fin d'études pour les premiers », indique
un communiqué de l'association. A noter que le « Haut Conseil de la Mer », créé
par décret présidentiel n° 98-232 du 18 juillet 1998, présidé par le chef du
Gouvernement, et composé de représentants de quatorze départements
ministériels, ne s'est jamais réuni.