|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
A l'instar d'autres dirigeants
avant lui, Abdelhakim Serrar a gagné la coupe
d'Afrique avant de l'avoir joué, sans prendre en considération la réalité du
terrain, qui stipule « que l'on ne gagne pas un match avant de l'avoir joué »
alors que l'on peut le perdre. Au lendemain de son arrivée à la tête du club
comme directeur général après le départ de Haddad Rebouh,
Serrar s'était engagé à offrir à l'USMA son premier
sacre continental. « Je le dis et je le répète, l'USMA jouera pour la victoire
finale en cette coupe de la CAF », avait-il promis. « Nous aurons cette coupe
de la CAF», a-t-il soutenu à la fin de la phase des
poules. Finalement, le rêve s'est évaporé, au grand dam des milliers
d'inconditionnels usmistes. Ainsi donc, l'aventure
africaine de l'USMA a pris fin face à un adversaire bien loin du gotha du
football égyptien des Zamalek, Ahly
ou Ismaïly. Mais les Egyptiens d'Al Masry ont donné une leçon de combativité et d'organisation
défensive que les « Rouge et Noir » n'ont à aucun moment pu contourner. Le
coach Thierry Froger n'a pas trouvé de solutions, son
champ de manœuvre étant limité en raison d'une mauvaise gestion de l'effectif
durant l'intersaison.
Le onze usmiste nous a paru mal équilibré, notamment dans le domaine offensif avec un milieu de terrain de trois récupérateurs, Chita, Benguit, Benkhamassa et l'absence d'un véritable meneur de jeu. Aussi, le choix du stade du 8-Mai 1945 a suscité quelques réactions chez certains observateurs qui estiment que les stades du 19-Mai 1956 d'Annaba ou Hamlaoui de Constantine auraient aidé l'USMA à vaincre cet adversaire en principe à sa portée, surtout lorsqu'on sait que l'équipe adverse allait adopter une stratégie ultra défensive pour conserver son avance. Dommage pour l'histoire de l'USMA et ses milliers de fans. Mais, en tenant compte de certaines circonstances, il fallait s'attendre quelque peu à cette amère élimination concédée de surcroît en Algérie, face à un adversaire loin d'être un foudre de guerre. Des erreurs ont été commises et l'USMA a « récolté ce qu'elle a semé ». A propos de recrutement, certaines transactions sont jugées douteuses car, à notre avis, cette opération n'a pas été gérée de façon étudiée, des joueurs ayant été recrutés puis libérés, tels que les Mashumba, Bentiba, Ntouba, Gious et Madani, Mexès qui n'ont pas convaincu l'entraîneur français. Mezeghrani, Mahious et Benchaâ ne sont pas utilisés d'une manière régulière. Quant à Ibara, même s'il a tendance à imposer sa puissance physique, il n'en demeure pas moins que, techniquement, il est loin de répondre aux critères exigés pour porter le maillot de l'USMA, une équipe réputée par son jeu technique. Aussi, les Abdelaoui, Darfelou, Beldjillali, Belhacene, Farhi (prêté à la JSS), Hamzaoui et Hajhouj n'ont pas été remplacés. Là, l'USMA a commis l'erreur de tourner le dos à sa philosophie de club formateur. Concernant le staff technique, plusieurs techniciens, surtout étrangers, ont été pressentis ou contactés par le biais de managers avant la venue de Thierry Froger pour succéder à Miloud Hamdi dont on a précipité le départ en pleine compétition. En somme, on ne peut pas gagner un titre continental quand on ne possède même pas un stade et une vraie politique de gestion pour assurer l'avenir. On ne peut pas prétendre remporter une coupe d'Afrique quand on est incapable de battre des équipes modestes comme celle des Young Africans de Tanzanie. On peut leurrer l'opinion publique, mais jamais la réalité du terrain. Ne dit-on pas que « Celui qui n'ose pas regarder le soleil en face ne sera jamais une étoile ? ». |
|