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Le
cours du pétrole a franchi un nouveau seuil psychologique, le plus élevé,
depuis novembre 2014, à près de 81 dollars le baril, au lendemain de la
réunion, à Alger, du Comité technique mis en place par les pays Opep et non Opep, pour surveiller
le marché. Et, d'ici à la fin de l'année, le cours du brut devrait osciller
entre 90 et 100 dollars le baril, selon des maisons de courtage. Dimanche à
Alger, une décision finale a été prise de ne pas augmenter la production, et de
maintenir les niveaux de juin dernier, où a été décidée une hausse de 1 mbj. En
dépit de l'appel du président américain à l'Opep
d'augmenter sa production, la réunion d'Alger a, au contraire, confirmé la
cohésion entre les différents producteurs, et hier lundi, à l'ouverture des
salles de marchés, le brut de référence de la Mer du Nord, le Brent, a bondi de
1,80 dollar, à 80,60 dollars vers 09H45 GMT (11H45 à Paris), après avoir grimpé
vers 08H40 GMT jusqu'à 80,94 dollars, pour livraison en novembre. Quant au brut
américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour
livraison, en novembre, également, il a, de son côté, atteint son plus haut
depuis 2 mois à 72,39 dollars, à la même heure, et s'échangeait vers 09H45 GMT
pour 72,08 dollars (+1,30 dollar). Ces derniers mois, les prix de pétrole ont
grimpé en raison des sanctions américaines contre l'Iran, troisième producteur
de l'Opep, avec plus de 3 mbj, des sanctions qui vont
faire disparaître du marché les exportations iraniennes. «Il est clair que les
États-Unis mettent la pression sur les pays qui importent du pétrole iranien»,
a commenté Naeem Aslam,
analyste chez Think Markets.
Les prix du pétrole vont même atteindre les 100 dollars (85 euros) le baril, en
fin d'année ou au début 2019 avec l'entrée en vigueur des sanctions américaines
contre l'Iran, ont, par ailleurs, estimé, lundi, les groupes de négoce Trafigura et Mercuria, lors de la
conférence pétrolière régionale Appec (Asia Pacific Petroleum Conference) à Singapour. «Nous devons nous préparer à un
accès de volatilité au quatrième trimestre, car le marché n'a tout simplement
pas la réponse appropriée, en termes d'offres, à la disparition de 2 millions
de bpj», a déclaré Daniel Jaeggi, président de Mercuria Energy Trading. En fait,
«les sanctions visant l'Iran pourraient avoir pour effet de retirer du marché
près de 2 millions de barils par jour (bpj) de brut, d'ici la fin de l'année,
ce qui rendrait possible une poussée des prix jusqu'à 100 dollars», a-t-il expliqué. Ben Luckock,
co-responsable du négoce de pétrole, chez Trafigura,
a lui relevé que le prix du baril pourrait atteindre 90 dollars, d'ici Noël et
100 dollars autour du Nouvel An, avec le resserrement de l'offre sur le marché.
Dans ses dernières prévisions de marché publiées, vendredi, la Banque
américaine ?JP Morgan' a pour sa part jugé «probable» une poussée à 90 dollars
dans les prochains mois.
Cependant,
«les pays producteurs de pétrole interviendront pour éviter une pénurie sur le
marché lorsqu'ils jugeront le moment opportun», a rassuré dimanche, à Alger, le
ministre saoudien de l'Energie Khalid El Falah, dans
une réponse apparente aux injonctions du président américain, à faire baisser
les prix. A la réunion d'Alger, le Comité ministériel conjoint de suivi de
l'Accord OPEP-non OPEP (JMMC) «a exprimé sa satisfaction, concernant les
perspectives actuelles du marché pétrolier, avec un équilibre, globalement,
sain entre offre et demande», explique la déclaration finale de la rencontre.