Considérés
comme des produits toxiques nuisibles tant à la santé publique qu'à
l'environnement, les déchets spéciaux générés par les actes médicaux et
chirurgicaux ne sont pas toujours éliminés selon les normes. Pour mettre fin à
une situation qui fait couler beaucoup d'ancre, la
direction du Centre hospitalo-universitaire d'Oran (CHUO) a pris toutes les
mesures nécessaires pour éradiquer le dépotoir constitué de plusieurs tonnes de
déchets hospitaliers qui s'accumulent depuis une dizaine d'années au niveau du
site dit « la jumenterie ». Ainsi et après quelques
mois depuis le lancement de cette opération d'assainissement, plus de 100 tonnes
de déchets de soins et autres ont pu être ramassées, soit les deux tiers des
déchets entassés au niveau de ce site depuis plusieurs années, selon des
sources de cet hôpital. Cette initiative a été saluée par les malades et le
personnel de l'hôpital, surtout que des tonnes de déchets hospitaliers,
résultant des activités de soins du CHUO, placés dans des sacs en plastique,
s'accumulaient au niveau de ce site depuis une dizaine d'année. La même source
a tenu a souligner que la quantité restante sera
ramassée incessamment, pour assainir ce site une fois pour toutes et clore ce
dossier. S'agissant des conditions de stockage de la quantité qui reste, la
même source a estimé qu'il n'y a pas de risques de contamination, soulignant
que les déchets sont déposés dans un endroit clôturé et éloigné des services de
l'hôpital.
Fin
2017, la direction du CHU Benzerdjeb d'Oran a
entrepris des démarches pour confier le traitement de ses déchets à une
entreprise privée. il s'agit de l'entreprise Eco Est,
une entreprise nationale spécialisée dans ce domaine. Depuis, l'entreprise
choisie prend en charge le stock des déchets de soins cumulés au niveau de la jumenterie au fur à mesure, et se charge également des
déchets générés quotidiennement par les différents services de soins et de
chirurgie de l'hôpital. Selon la même source, à ce jour, l'entreprise en
question a pu prendre en charge près de 315 tonnes de déchets spéciaux, dont
plus de 100 tonnes qui étaient entassées à la jumenterie.
Le reste représente les déchets quotidiens par l'activité de soins et de
chirurgie des différents services avec une moyenne de quelque 400 kilos par
jour. Notre source ajoute que cette entreprise est dotée d'un banaliseur. Ce dernier permet un traitement des déchets
avec une réduction du volume et une diminution de la masse. Les banaliseurs sont dotés de systèmes intégrés (groupe vapeur,
compresseur d'air, adoucisseur d'eau, évacuation des broyats), ce qui assure
une sérialisation (les déchets sont brassés durant tout le cycle de
traitement). La cumulation des déchets du CHUO a été justifiée par l'arrêt du banaliseur (appareil pour l'incinération des déchets de
soins) de l'établissement, soulignant l'inexistence à Oran d'entreprise
spécialisée dans ce créneau... Sachant qu'un lit d'hôpital produit un
kilogramme de déchets par jour, l'élimination de ces déchets d'activités de
soins n'est ni organisée, ni structurée, ni sécurisée dans de nombreux
établissements hospitaliers et en particulier dans les clinques
privées. Pour faire face à cette situation, la direction de la Santé et les
services de l'environnement organisent régulièrement des opérations de contrôle
et d'inspection. A Oran quelque 230 établissements de santé génèrent
annuellement prés de 5.500 tonnes de déchets spéciaux
dont 25% sont constitués de déchets d'activités de soins à risques infectieux
(DASRI). Pour les différencier et les traiter à part, il faut au préalable un
tri des déchets hospitaliers, ce qui n'est pas évident dans la majorité des
lieux où ils sont produits, c'est-à-dire les hôpitaux, les cliniques, mais
aussi les laboratoires et tous les autres établissements où se pratiquent les
soins en rapport avec la santé, jusqu'aux banques de sang.