Depuis
lundi, la route reliant Es Senia a la cité 200 logements
est toujours fermée à la circulation par des mal-logés du domaine Jaider Mohamed, un groupement de masures situé à la sortie
d'Es Senia en allant vers la cité des 200 logements.
Ce deuxième jour de protestation n'a pas été sans susciter la colère des
milliers d'habitants de la cité des 200 logements, du quarier
«Le Chantier» et les habitants de la cité 2.500 logements AADL. En effet les
élèves et les travailleurs ont trouvé toutes les peines du monde pour rejoindre
leurs établissements scolaires ou leurs lieux de travail. Pour rallier Es Senia ou Oran, les usagers sont contraints d'effectuer tout
un détour soit en passant par Aïn El Beida ou par le
4ème bd périphérique. Bon nombre d'élèves scolarisés à Es Senia
ont dû parcourir près de trois kilomètres à pied pour rejoindre leurs écoles.
Les habitants des quartiers sus cités ont lancé un appel aux responsables
concernés pour prendre les mesures qui s'imposent et réouvrir
la route à la circulation. Jusqu'aux environs de 13 heures hier, cet axe était
toujours fermé. En effet, des habitants du domaine Jaider
Mohamed, qui regrouppe plus de 200 familles,
protestent depuis lundi matin pour revendiquer un relogement. Tôt dans la
matinée du lundi, des dizaines de familles ont dressé une tente au milieu de la
route et installé des amas de pierres, causant un énorme bouchon et obligeant
les automobilistes à faire tout un détour. Pour parer à toute éventualité, un
important dispositif sécuritaire a été mis en place par la gendarmerie. Selon
les protestataires, cette action de protestation a été décidée par les
habitants pour revendiquer le droit à un logement décent. Nos interlocuteurs
affirment que leurs habitations sont situées sur une terre agricole actée et
qu'ils risquent à tout moment d'être chassés par la force publique. «Cela fait
plusieurs années que nous interpellons les autorités pour nous intégrer dans
les opérations de relogement initiées par la wilaya, mais rien n'a été fait»,
assure une vieille femme. Cette dernière indique que la commission chargée des recensement s'est déplacée sur les lieux à trois
reprises en 2004, en 2007 et en 2010 et a constaté de visu les conditions dans
lesquelles vivent plus de 200 familles. «Nous n'avions d'autres choix que de
bloquer la route pour attirer l'attention des responsables sur les conditions
désastreuses dans lesquelles vivent plus de 200 familles entassées dans ce
bidonville, certaines depuis plus de deux décennies. Des centaines voire des
milliers de familles ont été relogées depuis l'année dernière, et des
bidonvilles ont été vidés et rasés, malheureusement aucune décision n'a été
prise pour ce qui nous concerne», assure un habitant des lieux. Ce dernier affirme
que les familles, qui pour une raison ou une autre, ont élu domicile dans ce
bidonville, souffrent le martyr et leurs conditions ne cessent de se dégrader
au fil des ans. Des routes impraticables, des inondations à chaque petite
averse, l'insalubrité, le manque d'éclairage? «Les responsables ont affirmé
qu'ils procéderont à l'éradication de tous les bidonvilles et au relogement des
familles. Les dernières opérations qui ont touché les bidonvilles de Aïn Beida et de Cheklaoua, nous
ont donné espoir, malheureusement, nous n'avons rien vu venir. Pourquoi cette
politique de deux poids, deux mesures ?» S'interrogent les protestataires.
En
dépit des nombreux appels lancés en direction des responsables pour trouver une
solution à leurs doléances, y compris leur recasement, les choses sont restées
sans réponses. «Aujourd'hui, nous n'avons d'autre espoir qu'une intervention
personnelle du wali. Nous l'invitons à envoyer une commission pour constater
les conditions dans lesquelles nous vivons», concluent les protestataires.