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M. Aouane
Slimane, secrétaire général de l'union nationale des paysans algériens (UNPA)
de la wilaya de Constantine, a pris la défense des agriculteurs de la wilaya
qui, dit-il, dans leur écrasante majorité, savent, et cela depuis longtemps,
que «la santé des consommateurs passe avant le profit». «Depuis bien longtemps,
nous a-t-il assuré, jeudi dernier, les agriculteurs
de la wilaya de Constantine savent qu'il y a des lignes rouges qu'il ne faut
pas franchir». «Cette règle a été instaurée du temps de l'ancien wali, feu Hamimid, au début des années 1990», a-t-il
rappelé. Notre interlocuteur a expliqué que l'ex-wali avait signé un arrêté
interdisant l'irrigation des champs agricoles aux eaux de l'oued Rhumel qu'il savait polluées par les rejets industriels et
les eaux usées provenant de plusieurs affluents de cet oued, et cette loi était
respectée dans une large mesure par les agriculteurs. Mais depuis l'apparition
de ce que j'appellerai les ?faux' agriculteurs, ces businessmen qui se
présentent chaque saison aux agriculteurs en leur proposant de louer leurs
terres pour y planter pastèque, melon, carottes, salade, etc,
qu'ils vont commercialiser ensuite dans les marchés de la région en tirant un
profit pécuniaire, mais en ne lésinant pas sur les moyens à utiliser pour
fructifier les champs qu'ils louent». «En ce qui nous concerne à l'UNPA, nous
avons toujours combattu ces agriculteurs qui irriguaient leurs champs aux eaux
usées», a-t-il affirmé. Ce responsable du syndicat
des agriculteurs a indiqué que les cours d'eaux polluées constituent les
affluents d'Oued Rhumel et ils vont d'Ain-Abid, à Ouled Rahmoune, à Ain-Smara et à Hamma-Bouziane, etc. Et cela lui a fourni l'opportunité de
commenter la dernière opération de destruction de 10 hectares des cultures
irriguées aux usées découverts dans la commune de Hamma-Bouziane.
M. Aouad a considéré que ces pratiques qui touchent à la santé humaine sont, bien évidemment, condamnables, mais, selon lui, il faut prendre le taureau par les cornes en désignant du doigt les véritables responsables, «en séparant le bon grain de l'ivraie», comme on dit, en démasquant ces pseudo-agriculteurs qui privilégient le gain au dépens de la santé des consommateurs. «L'UNPA ne reconnaît pas la qualité d'agriculteurs à ces gens-là et elle ne saurait les cautionner», a conclu le responsable du syndicat des agriculteurs. Dans ce cadre, nous avons appris hier vendredi, qu'une caravane pilotée par la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya et composée de représentants des directions de l'environnement, de la santé, des ressources en eau, de la chambre d'agriculture, de l'UNPA et des APC, ainsi que des services de sécurité, a été mise en place. Supervisée par le wali, cette caravane va sillonner les 12 communes de la wilaya pour sensibiliser les agriculteurs sur le danger de l'irrigation des cultures par les eaux usées, en leur signifiant que cette pratique est prohibée par la loi. «La caravane mènera sa mission du 10 au 17 septembre en cours en débutant par la commune de Hamma-Bouziane», nous a indiqué M. Ghediri Yacine, DSA de Constantine. |
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