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L'épidémie
du choléra, la réforme du baccalauréat, la surcharge des classes, les questions
pédagogiques et en toile de fond les revendications socioprofessionnelles des
enseignants, sont les points marquants de cette rentrée scolaire 2018-2019, qui
verra le nombre d'élèves inscrits dans les différents paliers augmenter à plus
de 9,2 millions contre 8,5 millions en 2018.
Le climat de cette rentrée scolaire reste morose pour les syndicats. Meziane Meriane, coordinateur du Snapest, estime dans une déclaration à Le Quotidien d'Oran que l'«état actuel de l'école algérienne mérite un long débat. Et pour voir où on en est, il faut nous comparer avec le voisinage». Pour lui, «ici, on est en train de parer au plus pressé, car il s'agit de savoir quelle école on est en train de prendre en charge». Il affirme ainsi que «la problématique de l'école algérienne est donc de savoir comment prendre en charge correctement ces élèves», et que «cette prise en charge de l'élève sur le plan pédagogique laisse à désirer, car 85% du budget du secteur va aux salaires, et ce qui reste, donc peu, va à la pédagogie». Pour le coordinateur du Spapest, «cette rentrée scolaire 2018-2019 va donc encore se caractériser par une surcharge des classes comme conséquence de la baisse du budget réservé à la pédagogie». «Et donc on aura cette année encore des classes surchargées, avec plus de 45 élèves par classe», estime-t-il. La ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit avait annoncé, concernant le problème récurrent de la surcharge des classes, moins d'une semaine avant la rentrée, que des établissements scolaires de plusieurs wilayas auront recours à des classes en préfabriqué, l'utilisation des chalets étant, selon la ministre, «une mesure exceptionnelle et temporaire prise en vue de gérer la surcharge en élèves». «Nous n'acceptons la scolarisation de nos enfants que dans des conditions propices et adéquates», explique la ministre. Pourtant, le problème de la surcharge des classes se pose depuis de nombreuses années, sans que le ministère ne trouve de solutions adéquates. Quelques jours avant la rentrée scolaire 2017-2018, la ministre de l'Education nationale avait alors affirmé que «le problème de la surcharge des classes est en train de baisser, car entre 2013 et 2017 le taux est passé de 7,18 % à 5,67%». «La surcharge est constatée lorsqu'il y a plus de 41 élèves par classe, et il y a un grand nombre de classes où il y a moins de 25 élèves», avait-elle affirmé. «Les solutions doivent être liées aux réalisations d'infrastructures scolaires, et on règlera ce problème par la pédagogie». Ce n'est pas l'avis du Cnapeste, dont le porte-parole, Messaoud Boudiba, estime que ce phénomène reste encore non maîtrisé, en dépit des déclarations des responsables du secteur. «Aujourd'hui, cette journée qui marque la rentrée scolaire est celle de tout le monde», a-t-il indiqué dans une déclaration à Le Quotidien d'Oran, car «c'est celle des élèves, des parents d'élèves, des enseignants et du personnel administratif». «C'est une journée donc exceptionnelle, une journée de prise de contact entre les enseignants et les élèves et qui doit être à la hauteur de l'évènement, notamment pour les enseignants qui en sont à la base», ajoute-t-il. «Pour nous enseignants, cette journée est très importante, mais après cette rentrée solennelle, ce sera autre chose», a-t-il prévenu, «car les vrais problèmes scolaires vont apparaître au lendemain de la rentrée, notamment les inscriptions des élèves, les recours, les problèmes pédagogiques, les problèmes que vont rencontrer les enseignants». «Nous constatons qu'il y a déjà le problème de surcharge des classes, de surcharge du volume horaire des enseignants, il y aura plus d'heures de cours pour les enseignants, ainsi que le problème du manque d'encadrement», relève-t-il. «Sur un autre registre, par rapport à l'épidémie du choléra, le ministère a indiqué qu'il a mis en place un protocole pour le respect de l'hygiène dans les établissements scolaires. Mais nous, nous posons la question de savoir pourquoi mettre en place maintenant un protocole d'hygiène et pas avant, pourquoi aujourd'hui seulement», s'est il interrogé. Il ajoute: «Tant qu'il y a un protocole de respect des règles d'hygiène dans les établissements scolaires, c'est qu'il y a un problème, dont le manque de personnel d'entretien de ces établissements». «Pour nous, a-t-il dit, il faut, avant de parler de maladie à l'intérieur de l'établissement scolaire, en parler quand elle est à l'extérieur et éviter que l'épidémie n'atteigne l'école». «Nous exigeons, face à cette situation épidémiologique, des rapports précis sur la maladie et son évolution, sur sa maîtrise par les autorités sanitaires», «si le processus n'est pas maîtrisé, il faut retarder la rentrée scolaire», a-t-il soutenu. Face à cette polémique, la ministre de l'Education nationale avait mis un terme la semaine dernière au débat sur l'épidémie de choléra et aux appréhensions des parents d'élèves que cette rentrée se fera à la date prévue et qu'il ne saurait être question de report. Comme le Cnapeste, le coordinateur du Snapest estime que s'il faut reporter la rentrée face à l'épidémie de choléra, il faut le faire «sans hésiter». |
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