Il
n'y aura pas de nouvelles taxes en 2019, a affirmé hier lundi à la presse, en
marge d'une session du Parlement, le ministre des Finances Abderrahmane Raouia.
Il a
expliqué que le gouvernement ?'ne prévoit aucune taxe'' en 2019 dans le cadre
de la prochaine loi de finances, actuellement au stade d'avant-projet. M. Raouia a rassuré qu'il n'y aura pas de taxes ?'envers les
citoyens en tout cas'', dans cet avant-projet de loi. Le gouvernement avait
examiné il y a une semaine la première mouture de l'avant-projet de la loi de
finances 2019, dont le contenu ?'fuité'' indique que le gouvernement va augmenter
le budget des transferts sociaux à 1.772,5 milliards de dinars, soit 8,2% du
PIB et en hausse de 12,5 milliards (+0,7%) par rapport aux prévisions de la loi
de finances 2018. Le ministre des Finances a également annoncé que ?'le
gouvernement ne prendra aucune disposition en termes de subventions s'il n'y a
pas un ciblage de la population nécessitant l'aide''. Il revient en fait sur la
question des subventions des produits de consommation de première nécessité,
ainsi que les prix de l'eau, de l'électricité et du gaz et des carburants. Car,
l'avant-projet de la loi de finances 2019 prévoit que l'enveloppe budgétaire au
titre du soutien aux familles devrait s'élever à 445,3 milliards de dinars,
dont 208,4 milliards de dinars destinés à la subvention des prix des produits
de base (céréales, lait, sucre et huile alimentaire). Les subventions de ces
produits représentent à elles seules 11,8% de l'ensemble des transferts sociaux
pour 2019. Dans la loi de finances 2018, le gouvernement avait notamment décidé
une hausse des prix des carburants pour rééquilibrer les finances publiques et
réduire en même temps la subvention étatique destinée à l'importation des
carburants. Ces hausses des prix des carburants avaient été introduites, selon
le ministère des Finances, pour ?'rationaliser leur consommation, réduire leurs
importations, augmenter les recettes fiscales, diminuer les subventions
budgétaires, préserver l'environnement et endiguer le phénomène de la
contrebande frontalière''. Autre annonce du ministre des Finances, la lutte
contre la fraude fiscale, indiquant que ?'l'administration a toujours pris des
dispositions pour lutter contre le phénomène de la fraude fiscale''. Des
dispositions devraient donc être prises pour améliorer autant la collecte de
l'impôt, l'élargissement de l'assiette fiscale, que la lutte contre la fraude
fiscale, notamment la non-déclaration ou la sous-déclaration de revenus, les
activités commerciales illégales, etc. Par ailleurs, le ministre des Finances a
également rassuré que ?'les entreprises étrangères ne sont pas dans le
collimateur'' du gouvernement. Dans le projet de la loi de finances 2018, des
dispositions accordaient aux opérateurs étrangers la possibilité d'obtenir des
concessions agricoles pour des investissements lourds dans le secteur. Mais le
projet a été vite abandonné, donnant lieu à une profonde polémique sur les
investissements étrangers en Algérie. L'avant-projet de la loi de finances 2019
prévoit des recettes budgétaires de 6.507,9 milliards de dinars, en hausse de +0,2%
par rapport aux recettes prévues à la clôture de l'exercice de 2018. Les
dépenses seraient de 8.502,2 milliards de dinars, en baisse de 1,5% par rapport
à l'exercice en cours, et donc un déficit budgétaire de 1.994,3 milliards de
dinars, soit 9,2% par rapport au PIB. Les dépenses de fonctionnement devraient
augmenter de 7,5% à 4.954,5 milliards de dinars et les dépenses d'équipement se
contracter fortement.