Dans
le cadre des dispositions prises par les services de la wilaya d'Oran, pour
lutter contre les maladies à transmission hydrique, les services de la
direction de la Santé et les bureaux d'hygiène communaux, ont mis en place un
dispositif de contrôle, à la fois des points d'eau et des colporteurs.
Selon
des sources proches de la direction de la Santé, les opérations de contrôle des
points d'eau sont effectuées, chaque semaine, par des prélèvements
d'échantillons et leur analyse par des spécialistes de la direction. Selon nos
sources, auparavant ces analyses étaient effectuées chaque mois, mais depuis
l'apparition des foyers de choléra, dans certaines wilayas du pays, le
directeur de la Santé a instruit les services concernés pour opérer des
contrôles chaque semaine. De leur coté, les bureaux
d'hygiène communaux ont reçu des instructions du wali d'Oran, pour intensifier
le contrôle des colporteurs d'eau, et des réservoirs des établissements
scolaires. Chaque été, les services de la Santé et les bureaux d'hygiène des
communes multiplient les points de contrôle des colporteurs d'eau et ce, pour
parer à toute éventualité, puisque une bonne partie de la population s'alimente
auprès de ces colporteurs. L'été dernier, l'opération de contrôle de l'eau
colportée dans les citernes, a permis de dresser 28 mises en demeure, à des
colporteurs d'eau et des propriétaires de citernes tractées. Ces colporteurs
ont été sommés de cesser leur activité et procéder au renouvellement des
citernes répondant aux normes d'hygiène, sous peine de mise en fourrière de
leurs véhicules et de poursuites judiciaires. L'opération a révélé que les
colporteurs contrevenants proposaient une eau qui peut constituer un danger
pour le consommateur. Le contrôle a, aussi, permis de révéler que certaines
citernes, non entretenues, contenaient de la rouille, ce qui a incité les
responsables du bureau de l'Hygiène à retirer les cartes aux concernés et
mettre en demeure l'ensemble des contrevenants à suspendre leur activité. Dans
le même contexte, chaque colporteur est appelé à indiquer les puits d'où il
s'alimente, pour permettre aux agents des bureaux de l'Hygiène, des secteurs
urbains, de vérifier si les règles d'hygiène sont respectées. Nos interlocuteurs soulignent que le recensement effectué, par les
différents secteurs urbains, fait ressortir un nombre de plus de 130
colporteurs desservant les différents quartiers de la ville. Les mêmes
statistiques ont révélé qu'une bonne partie des citoyens de la ville d'Oran ont
recours aux citernes d'eau, et n'ont pratiquement aucune idée sur les
conditions d'hygiène ni de l'endroit où s'alimentent les colporteurs d'eau. Par
ailleurs, les services sanitaires avaient recensé, l'année dernière, 123
hépatites A, dues essentiellement, à la consommation de produits et d'eau
pollués. Cette situation serait due à la consommation d'eau polluée par des
micro-organismes infectieux qui peuvent provoquer de graves maladies virales.
Une enquête réalisée récemment par les services sanitaires, à Oran, avait
révélé que 23% des quantités d'eau colportées étaient dangereux pour la santé
des consommateurs, en raison de la pollution de plusieurs puits servant à
l'approvisionnement et aux citernes rouillées utilisées pour le transport de
l'eau. Une eau polluée pourrait être à l'origine de graves maladies à l'exemple
des dysenteries, de la fièvre typhoïde, de la méningite et du choléra.