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Après
plusieurs jours d'un battage médiatique très dense, d'une peur panique qui
s'est installée au sein d'une population qui ne sait plus à quelle source
s'abreuver ni par quelle autre elle peut être bien informée, il semble que le
calme commence à s'installer. Au niveau de l'hôpital de Boufarik, il n'y a
encore aucun cas nouveau de choléra avéré. Les citoyens, encore sous le choc et
le premier foyer de contagion n'étant pas encore formellement connu, les
supputations demeurent les mêmes et l'eau du robinet, malgré les assurances des
autorités locales et centrales, continue d'être pointée du même doigt
accusateur. Les inconditionnels de la pastèque ne savent plus s'ils doivent en
consommer ou l'oublier pour cette saison, alors que les étals se sont vidés de
ce fruit très demandé et très prisé des Algériens. Le melon essaie de remplacer
la pastèque mais sa cherté et le doute qui persiste quand même à son encontre
ne le rendent pas trop abordable.
Les autres fruits, comme le raisin par exemple, ne sont pas trop présents sur le marché, peut-être parce non encore vraiment mûrs bien que le Cardinal, de très mauvaise qualité, est proposé à 100 DA le kilo. De nombreux habitants continuent de s'alimenter en eau minérale qui est de nouveau présente chez les épiciers à son prix normal alors que les autres se rabattent sur les eaux des mosquées. Au niveau des centres de santé, la tension est tombée d'un cran et les malades qui s'y présentent sont pris en charge, même pour ceux qui présentent des symptômes semblables à ceux du choléra (diarrhée, vomissements, fièvre). Une femme, rencontrée dans une polyclinique avec son bébé présentant une diarrhée, nous avoua que des voisins lui ont conseillé de l'emmener directement à Boufarik ou à El Kettar mais elle a préféré venir à la polyclinique où, finalement, le bébé a été soigné et ne présente plus aucun signe ?qui fait peur'. Les discussions ont repris un peu leur cours normal concernant la rentrée sociale et scolaire, la chaleur, les derniers changements à la tête de l'institution militaire et le gouvernement qui est pointé du doigt pour n'avoir pas su gérer cette crise de manière efficiente. Mais le sujet du choléra ressort à chaque fois, non pas qu'il s'agisse d'une maladie mortelle mais plutôt de la peur de l'inconnu, cette ignorance des causes exactes de l'épidémie ne laisse pas tranquilles les esprits qui redoutent tout, qui ne comprennent pas qu'avec tous les moyens censés être mis en œuvre on n'ait pas encore trouvé la source de la contamination d'un si grand nombre de personnes en des endroits éloignés les uns des autres, même si certaines font partie de mêmes familles. L'inquiétude est toujours là et les yeux se portent toujours vers la bande qui passe au bas des écrans de télévision et qui rapportent les dernières nouvelles concernant cette maladie. L'inquiétude est encore plus grande quand les citoyens se rappellent la cacophonie des déclarations des différents responsables concernant ce problème de santé publique et par cette impression palpable qu'on ?nous cache quelque chose'. Le ministre de la Santé avait annoncé que la maladie était maîtrisée, que le nombre de cas confirmés est de plus en plus bas, que des malades qui ont contracté la maladie sont guéris et qu'ils ont regagné leurs domiciles, mais tant que la véritable cause de la contamination n'est pas connue, la suspicion reste de mise, l'inquiétude est latente et la peur est grande concernant les élèves qui regagnent les bancs des écoles à la fin de la semaine prochaine. Même si nous observons depuis deux jours un semblant de calme, il suffit qu'un ou deux nouveaux cas viennent à être enregistrés pour que la panique reprenne, plus grande, touchant plus de monde et, surtout, incontrôlable, car la mauvaise information aura contribué à couper les ponts une fois pour toutes entre l'administration et les citoyens et ce sera alors le calme qui précède la tempête, touchons du bois ! Par ailleurs, les gendarmes de Benchaabane (Boufarik) ont arrêté des agriculteurs qui irriguaient leurs champs avec des eaux usées. Suite aux instructions reçues par les différentes brigades de la gendarmerie nationale dépendant du groupement territoriale de la wilaya de Blida concernant la surveillance et le contrôle des moyens d'irrigation mis en œuvre par les agriculteurs, les gendarmes de la brigade ce Benchaabane (Boufarik) ont traité deux affaires dans ce cadre. En effet, lors de leurs patrouilles, ils ont découvert deux agriculteurs qui irriguaient leurs champs de maïs avec des eaux usées. Les motopompes utilisées ont alors été saisies et les agriculteurs qui ont commis cette infraction ont été présentés à la justice et ont été placés en détention provisoire. Après la découverte de ces deux cas, les services de la gendarmerie nationale en appellent au sens de civisme des citoyens pour les informer immédiatement s'ils constatent que des agriculteurs irriguent leurs champs ou leurs vergers avec des eaux usées en utilisant les numéros verts 1055 ou 1590 ou par le biais du site de la gendarmerie nationale (ppgn.mdn.dz). |
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