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L'instruction
de l'affaire de la tentative d'introduction de 701 kilos de cocaïne en Algérie
via le port d'Oran a repris hier mercredi au niveau du pôle judiciaire
spécialisé d'Alger, ont indiqué des sources judiciaires, citées par Ennahar TV. Selon ces sources judiciaires, «l'instruction
de l'affaire des 701 kilos de cocaïne a repris de nouveau hier mercredi au
niveau de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé, en attendant les résultats
des commissions rogatoires» envoyées notamment au Brésil, d'où aurait été
embarquée, cachée dans la viande surgelée, la drogue. «L'instruction de cette
affaire doit reprendre dans les prochaines heures avec des auditions des
enfants de hauts responsables», ajoutent les mêmes sources. «Ces enfants de
hauts responsables avaient une relation avec le dénommé Kamel El Bouchi, principal accusé dans cette affaire», précise-t-on.
L'audition d'hier mercredi devait notamment concerner «le fils d'un général
connu» sur la place publique, mis à la retraite. «Son fils, explique-t-on, a eu
plusieurs rencontres en Espagne avec le principal accusé», Kamel Chikhi, alias «El Bouchi». La
convocation du fils de ce général, parmi des enfants de hauts responsables de
l'Etat et même de l'institution militaire, «confirme, indiquent les sources
citées par Ennahar, la fermeté menée dans la conduite
de ce dossier, selon les instructions du chef de l'Etat, qui avait ordonné de
mettre toute la lumière sur cette affaire quelle que soit la position des
personnes, qui y sont impliquées». «La séance d'hier mercredi devait être
consacrée à une audition du fils d'un général, qui aurait été mis à la retraite
dernièrement, ainsi que d'autres proches de hauts responsables des appareils de
l'Etat», ajoute la même source.
D'autre part, dans le cadre de la poursuite de l'instruction de ce dossier, le juge d'instruction en charge de cette affaire devrait envoyer prochainement des convocations à certains membres du gouvernement et de leurs proches, qui «auraient, selon des informations, eu des relations avec Kamel El Bouchi.» L'affaire avait éclaté un mardi 29 mai, en plein mois de Ramadhan, lorsqu'un détachement de la marine nationale avait arraisonné à l'intérieur des eaux territoriales, un cargo, le Vega Mercury, qui transportait de la viande congelée du Brésil vers l'Algérie, via le port espagnol de Valence. La cargaison de viande congelée, dans laquelle était cachée la drogue, appartenait à Kamel Chikhi. L'affaire révélera, très vite, de terribles et étonnantes interconnexions. Arrêté avec ses frères, son bureau perquisitionné par les enquêteurs qui y trouveront des éléments troublants sur les agissements de cet importateur de viande congelée et également promoteur immobilier, Kamel El Bouchi a jusqu'à présent nié les faits, selon son avocat. Mais, l'instruction ne fait que commencer, le juge en charge de ce dossier ayant émis des commissions rogatoires pour démêler l'écheveau de cette troublante affaire. Le travail de la commission rogatoire est défini par des missions bien précises, notamment pour l'investigation au Brésil, par le juge chargé de ce dossier. La chambre d'accusation près la cour d'Alger avait déjà rejeté le pourvoi interjeté par la défense plaidant «l'annulation des poursuites judiciaires contre les mis en cause», car six personnes ont été placées sous mandat de dépôt et douze autres convoquées par la justice, qui suit son cours. A la fin du mois de juin dernier, et en réaction à cette affaire, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, avait alors parlé de quatre enquêtes distinctes qui seraient en cours. Il avait notamment expliqué que l'enquête sur cette tentative d'introduction par le port d'Oran de 701 kilos de cocaïne en Algérie «ira très loin». Il a précisé en marge d'une séance au Parlement, que «personne, quel que soit son statut ou sa fonction, n'échappera à la justice dans cette grosse affaire de trafic de drogue.» «Kamel El-Bouchi n'est pas poursuivi pour une seule affaire de drogue. Les premiers éléments de l'enquête toujours en cours ont permis de trouver des preuves matérielles probantes l'impliquant dans d'autres affaires», a ajouté le ministre, qui a indiqué que les enquêteurs ont découvert des documents, des dossiers, des vidéos, des données sur des supports électroniques saisis dans le domicile de Kamel El-Bouchi. Ces données, selon lui, ont permis d'identifier d'autres personnes impliquées dans cette grosse affaire de trafic de drogue. «Avec le président Bouteflika, il n'y aura aucun traitement de faveur ni complaisance dans le jugement des personnes impliquées dans de telles affaires», car, affirme le garde des Sceaux, «nous sommes face à un réseau de trafic de drogue transnational qui sera bientôt révélé par l'enquête en cours. L'enquête préliminaire sur l'affaire de la cocaïne a été menée par un procureur spécialisé». Les quatre affaires dans lesquelles est impliqué le principal accusé dans ce dossier sont «des faits de corruption et de pots-de-vin versés en contrepartie de facilitations au profit du principal accusé dans l'affaire de cocaïne, mais dans le cadre d'une autre mission et d'une autre activité, à savoir la promotion immobilière.» «Il n'était pas possible de mélanger les affaires de trafic de drogue à travers les continents et des affaires de privilèges et de blanchiment d'argent», selon M. Louh. |
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