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En
perspective de la prochaine opération de distribution de logements sociaux à
Oran et Aïn El-Turck, des
dizaines d'habitants du bidonville de Oued Namousse dans la commune de Bousfer,
viennent d'adresser un appel pressant au wali d'Oran pour leur réserver un
quota, dans le cadre des dispositions prises par la wilaya pour l'éradication
des bidonvilles. Estimée à près de 8.000 âmes, la population du bidonville Oued
Namousse au sein du village Filaoucène,
communément appelé El Qaria, qui dépend
administrativement de la municipalité de Bousfer, se
dit délaissée par les responsables locaux, puisque certaines familles végètent
dans ce bidonville depuis plus d'une décennie.
Pour faire entendre leur voix, ces mal-logés se déplacent presque quotidiennement au siège de l'APC pour inciter les services concernés à prendre en charge leurs doléances. Les habitants, qui se sont installés plus d'une décennie dans cet immense et plus vieux bidonville de la contrée d'Aïn El-Turck, redoutent d'être ignorés dans la liste des bénéficiaires du quota devant être prochainement distribué dans une cité de 500 logements sociaux en phase de réalisation, située juste en face de l'entrée principale d'El Qaria. Notons que le village d'El Qaria, qui s'étend sur environ 400 hectares, a été inauguré en 1977 dans le cadre d'une formule de résorption de l'habitat précaire, promulguée à l'époque de la révolution agraire. Cependant, ces habitants n'ont pas cessé de dénoncer les violents affrontements sanglants entre de jeunes et moins jeunes délinquants, armés jusqu'aux dents dans leur lieu de résidence. Les témoignages unanimes des habitants, très inquiets par cette violence, révèlent que le contrôle de certains points de vente de drogue serait à l'origine de cette guerre des clans. Nos interlocuteurs affirment également que «de nombreuses familles ont carrément bradé leurs habitations pour fuir cette situation de déliquescence extrême alors que d'autres s'apprêtent à les imiter. «Ce malheureux état de fait est devenu courant dans notre village où la promenade est déconseillée à la tombée du soir», souligne un habitant avant de renchérir «qu'il existe un ancien cantonnement de la garde communale dans notre village où il était prévu en principe l'installation d'une brigade de la Gendarmerie nationale. Malheureusement, il semblerait que ce projet a été renvoyé aux calendes grecques au détriment de toute une population. Par le biais de nos représentants de notre comité de quartier, nous avons adressé un nombre indéterminé de requêtes aux autorités concernées qui n'ont jamais été prises en considération ». Cette triste équation illustre parfaitement la déplorable situation à laquelle est confronté l'ensemble de la population de ce village, comble de l'ironie, réputée à vocation agropastorale où les rares agriculteurs des exploitations agricoles collectives (EAC) envisagent d'abandonner ce qui reste de leurs lopins de terre et ce, en raison de l'obstruction du lit de Oued Namousse par des déblais provenant de constructions illicites, qui poussent comme des champignons. En effet, l'eau de cette rivière était utilisée pour l'irrigation des cultures maraîchères, qui ceinturaient jadis ce village, constitué lors de sa réalisation de 150 habitations. Toujours est-il que selon les déclarations glanées par Le Quotidien d'Oran, les occupants du bidonville Oued Namousse rejettent le fait d'être taxés comme bouc émissaire dans cette violence, en faisant remarquer que «les habitants d'El Qaria ne sont pas innocents dans ces batailles rangées qui empoisonnent leur ambiance. Nous sommes des familles sinistrées et nous revendiquons un relogement et demandons à ce que le wali prenne en considération nos doléances. Nous avons à maintes reprises saisi les responsables locaux à ce sujet mais malheureusement, nous n'avons encore rien vu venir». |
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