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Après l'intoxication aux origines non
encore élucidées de près de 400 personnes à Bougara
dans la wilaya de Blida, une famille de cinq personnes a été, jeudi dernier
dans un bidonville de Blida, victime également d'une sévère intoxication et
évacuée à l'hôpital de Boufarik, spécialisé en maladies infectieuses.
Les cinq personnes sont les parents et leurs trois enfants (8, 11 et 15 ans), et auraient été, selon Mohamed Djemai, directeur de la Santé de la wilaya, intoxiquée suite à la consommation d'une eau polluée. «Cinq personnes d'une même famille, à savoir le père, la mère et les enfants ont été victimes d'une intoxication sévère et transférées immédiatement à l'établissement hospitalier de Boufarik», a-t-il précisé dans une déclaration à la presse. Le directeur de la Santé de la wilaya de Blida qui a rassuré sur l'état des victimes qui était ?'stable'', a ajouté qu'elles recevaient les soins nécessaires dans le même hôpital de Boufarik. Cette famille vit en fait dans un des bidonvilles installés le long de la voie ferrée, entre les quartiers de Khazrouna et de Ramoul. Les habitants de ces bidonvilles jouxtant une ZHUN (zone d'habitat urbaine nouvelle) et la zone d'activité industrielle et la nouvelle gare routière de la ville de Blida, que les autorités locales n'ont pu déloger, vivent des conditions de vie très précaires, ne disposant ni d'eau potable, ni d'électricité, encore moins de VRD. Ils ont l'électricité à partir de piquage sur le réseau électrique, ainsi que de l'eau, obtenue directement des conduites traversant le quartier. Les bidonvilles de Ramoul, un quartier au nord de la ville de Blida, sont en outre traversés par l'oued Aziza qui charrie tous les détritus et les eaux usées des quartiers en amont, dont la Cité ?'Rousse'', près de la cité du 1er-Mai et, surtout, de Benachour, un quartier de ?'bric et de broc'' construit sur une colline dominant la grande ZHUN de Ouled Yaich. Selon le directeur de la Santé de la wilaya, cette famille aurait été victime d'une «intoxication sévère suite à la pollution de l'eau potable au vu des conditions de vie précaires». Il a réfuté également que «les eaux du robinet étaient polluées», précisant qu'une délégation ministérielle a été dépêchée sur place pour s'enquérir de l'état de santé de ces personnes. Toutes les mesures de précaution ont été prises pour empêcher l'apparition de cas similaires, a-t-il souligné. Ce cas intervient quelques jours seulement après l'intoxication de 448 personnes habitant la commune de Bougara (est de la wilaya), qui auraient été victimes d'une eau polluée, selon M. Djemai. Il a expliqué que ces personnes ont été atteintes d'intoxication suite à la consommation d'une eau dont les analyses ont démontré qu'elle contenait des bactéries «coliformes», qu'il a qualifiées de «bactéries simples et pas dangereuses». Ce que réfute et dément catégoriquement le directeur général de l'Algérienne des Eaux (ADE), Smail Amirouche. Celui-ci a expliqué quelques jours auparavant que les résultats préliminaires des analyses effectuées à la suite d'intoxications enregistrés à Bougara confirment « la potabilité » de l'eau du robinet, suggérant d'autres pistes à explorer pour détecter l'origine de ces intoxications. Smail Amirouche, qui n'écarte pas l'hypothèse de la consommation des fruits et légumes qui pourraient être « irrigués avec des eaux usées », ni celle de la « contamination » des puits et des forages appartenant aux particuliers, a estimé que « parmi les victimes reçues aux structures hospitalières de cette localité, certaines ne consomment pas l'eau du robinet». Catégorique, il avait assuré que «la potabilité de l'eau du robinet a déjà été confirmée par trois analyses réalisées séparément par trois laboratoires différents: celui du ministère de la Santé, de l'ADE de Blida ainsi que le laboratoire central de l'ADE». Les résultats confrontés de ces analyses convergent tous, selon lui, vers l'absence de bactéries dans l'eau du robinet. Or, le directeur de la Santé de la wilaya de Blida avait parlé, lui, d'une eau contenant des bactéries, mais sans «danger» pour la santé humaine. Pour le DG de l'ADE, «toutes les hypothèses sont plausibles, et le fait de focaliser uniquement sur la contamination de l'eau du robinet, risque de détourner l'attention sur les vrais sources du problème», rappelant le cas enregistré l'année dernière à Aïn Defla, lorsqu'on avait incriminé la qualité de l'eau potable, alors que les intoxications, après enquête, avaient été provoquées par un pâtissier. «D'ailleurs, le laboratoire du ministère de la Santé a procédé au prélèvement d'échantillons d'eau sur les forages et les puits des particuliers pour s'assurer de sa qualité », a encore expliqué le DG de l'ADE, selon lequel « s'il y avait réellement une contamination de l'eau potable, l'ADE procèdera systématiquement à la coupure d'eau le temps de nettoyer et de désinfecter le système alimentation avant de le remettre en marche». «Dès qu'on suspecte une mauvaise qualité de l'eau, on coupe systématiquement l'approvisionnement, on fait le rinçage, le nettoyage des réseaux et on procède à l'analyse», a-t-il expliqué avant d'assurer que l'ADE se donne «le temps qu'il faut avant de rétablir alimentation en eau potable afin d'éviter les risques». Les victimes de cette intoxication dont les causes ne sont pas encore élucidées, avaient souffert de diarrhées et de fièvres. |
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