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CR Belouizdad: Une situation pénible et attristante

par M. Lamine

Le grand Chabab est tombé bien bas et il ne fait aucun doute que le prestigieux club de Belouizdad vit ses moments les plus pénibles depuis sa création car, pour la première fois de son histoire, le CRB perd un match par forfait. L'équipe ne s'est pas présentée au complet au stade du 20-Aout où elle devait donner la réplique au promu, l'ASAM, pour le compte de la première journée du championnat, et ce par la faute de ses dirigeants qui n'ont pas payé une partie des frais d'engagement en raison du non règlement des dettes envers ses anciens joueurs, qui s'élèvent à 12 milliards de centimes. Sept joueurs seulement étaient en possession de leurs licences, ce qui a valu au Chabab la perte du match en question par le score de 3 à 0, outre le fait de ne pas bénéficier des droits de retransmission des matches à la TV qui sont de l'ordre de trois milliards de centimes. Les doigts sont pointés vers la direction du club que dirige le président Hadj Mohamed Bouhafs qui, jusqu'à hier soir, n'a soufflé mot sur la situation de son club. Seul Karim Chettouf, président du CSA, a tenté d'apporter des éclaircissements. «Le club n'avait pas assez d'argent pour régler les frais d'engagement de l'équipe réserve, et cela est dû à la crise aiguë qui frappe de plein fouet le CRB. Même les garanties qu'on voulait donner à la ligue nationale pour récupérer les licences des joueurs nous ont été refusées. Le président de la LFP, Medouar, a parlé de la mise en place d'une commission spéciale qui règlera les litiges des frais d'engagement restés en suspens, mais il n'y avait pas de trace de cette commission lorsqu'on s'est déplacé à la Ligue la veille du coup d'envoi du championnat. Maintenant, il est clair pour tous ceux qui suivent la situation du CRB, notamment ses supporteurs, que la crise qui secoue le club est due aux énormes difficultés financières qu'il éprouve depuis plusieurs années. Les difficultés de trouver des solutions à cette crise se sont accentuées durant l'intersaison, et cela a mené notre équipe droit au forfait», dira Chettouf. Pour sa part, la ligue de football professionnel, par la voix de son président, s'est défendue d'avoir freiné le dossier d'engagement des joueurs du CRB. «La veille du championnat, je suis resté au siège de la Ligue jusqu'à quatre heure du matin, mais aucun dirigeant du CRB ne m'a ramené un chèque qui garantisse les frais d'engagement du club. En outre, le président Hadj Mohamed Bouhafs ne m'a rendu aucune visite, contrairement aux autres présidents qui se sont tous présentés au siège de la Ligue», a déclaré Medouar. Mais ce qui a irrité beaucoup plus les fans belouizdadis, ce sont les absences des dirigeants au stade du 20-Août. Aucun d'eux ne s'est présenté pour fournir des explications aux supporters qui étaient désorientés par la tournure dramatique dans laquelle s'est retrouvée leur équipe. Seul le président de l'exécutif communal de Belouizdad Mohamed Amamra était sur les lieux et il n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour décortiquer la situation du club. «Ce sont les dirigeants qui se sont succédé à la tête du club ces dernières années qui ont conduit le CRB à ce marasme. Ils ont volé l'argent du club en mettant ses caisses à sec ; c'est cela la vérité. Ces agissements doivent cesser à travers le retrait de tous les dirigeants actuels, car le CRB a besoin maintenant de gens intègres qui savent comment le gérer pour préserver son image au sein du football national», a affirmé le président de l'APC de Belouizdad, qui n'a pas manqué de donner des assurances aux supporters sur le règlement des frais d'engagement du club auprès de la LFP. Amamra semble confiant quant aux solutions qui peuvent atténuer cette crise financière lorsqu'il dira que des sponsors vont prochainement venir au secours du CRB. Pour sa part, l'entraineur de la formation belouizdadie, Cherif El-Ouazzani, s'est dit être énormément déçu et surpris à la fois par la situation que vit le CRB. «Sincèrement, cette situation me dégoute et je risque de jeter l'éponge d'un moment à l'autre. Comment se fait-il qu'une équipe qui s'apprête à jouer un match de championnat n'est pas accompagnée par aucun de ses dirigeants ? Je me suis retrouvé seul avec mes joueurs au stade du 20-Août, une situation que je n'ai pas connue durant toute ma carrière d'entraineur. Pour ma part, j'ai fais le nécessaire en préparant convenablement mes joueurs en vue du match contre l'ASAM. On a perdu trois points qui vaudront leur pesant d'or au décompte final, car, apparemment, le championnat va être extrêmement difficile pour mon équipe», a indiqué le coach belouizdadi. Toujours est-il que tous les prochains jours détermineront l'avenir immédiat du CRB parmi l'élite.