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Le
représentant permanent du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale,
a de nouveau impliqué l'Algérie dans les négociations, autour de la question
sahraouie. Dans un entretien accordé au journal électronique marocain «Hespress», et publié samedi dernier, il a déclaré que les
négociations autour du Sahara Occidental ne peuvent se tenir, sans l'Algérie,
sinon cela serait une perte de temps. Le diplomate marocain a indiqué que le «
Polisario est une entité imaginaire, juste un outil politique, aux mains de
l'Algérie », ajoutant que « le Polisario ne répond qu'à la logique des
directives », faisant allusion à Alger, comme donneur d'ordres. Omar Hilale a, en outre, affirmé que s'il y a des discussions,
elles seront avec l'Algérie « sinon rien ». Ce n'est pas la première fois que
l'Algérie est, ouvertement, accusée d'alimenter le conflit par son retrait. En
avril dernier, et réagissant aux dernières déclarations du ministre marocain
des Affaires étrangères, Nasser Bourita, concernant
le soutien de l'Algérie au Front Polisario, ainsi que sur son implication dans
le processus de règlement du conflit, une source autorisée au ministère
algérien des Affaires étrangères, indiquait que «la question du Sahara
Occidental est une question de décolonisation», reconnue comme telle par les
Nations unies, faisant le parallèle avec la lutte de Libération de l'Algérie.
Alger a, cependant, clairement fait comprendre que son soutien ne signifie pas
forcément « qu'elle devrait être impliquée dans ces négociations». Dans une
lettre adressée, le 4 avril dernier, au Secrétaire général de l'ONU, le roi du
Maroc Mohammed VI a, notamment, écrit que « le Maroc demande et a toujours
demandé que l'Algérie puisse participer au processus politique, que l'Algérie
puisse assumer une responsabilité pleine dans la recherche de la solution et
que l'Algérie puisse jouer un rôle, à la hauteur de sa responsabilité dans la
genèse et l'évolution de ce différend régional».
La sortie de Hilale est une réponse à la prochaine démarche de l'émissaire onusien pour le Sahara Occidental, Horst Köhler, qui s'active pour lancer un cinquième round de négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc, fin octobre ou début novembre prochains. L'envoyé personnel du SG de l'ONU a, en effet, informé, mercredi dernier, le Conseil de Sécurité, lors d'un briefing tenu à New York, de sa démarche d'envoyer dans les prochaines semaines, des invitations au Front Polisario et au Maroc, pour reprendre les négociations directes, à l'arrêt depuis 2012. Si Rabat avait proposé, en amont, le report de ce briefing, pour empêcher qu'une proposition d'agenda pour la reprise du processus politique ne soit formulée, le Front Polisario a réaffirmé sa volonté de coopérer avec l'ancien président allemand, pour la reprise des négociations. Rappelons que lors de son premier briefing, au Conseil de Sécurité, tenu en mars dernier, Horst Köhler avait précisé que son objectif était de relancer les négociations directes, entre les deux parties, au conflit dans le courant de l'année 2018. En avril dernier, le Conseil de Sécurité s'est fixé rendez-vous, en octobre prochain, pour évaluer l'avancée du processus, mettant le cap sur une nouvelle démarche, visant à ramener les partis au conflit, à la table des négociations dans un délai de six mois. Washington a déclaré, pour sa part, qu'elle s'attendait à une reprise des pourparlers d'ici à octobre. |
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