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Les
Etats membres de l'Organisation du traité de l'atlantique nord (OTAN) ont
décidé d'englober les pays d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient (MENA) et du
Golfe pourleur donner une identité unique, « le Sud
».
Révolu semble le temps où les pays de l'Afrique du Nord et de la rive sud de la Méditerranée étaient désignés sous le vocable du « Dialogue Méditerranée (DM) » et quatre parmi ceux du Golfe, sous celui de « l'Initiative de Coopération d'Istanbul (ICI).» Des responsables, à Bruxelles, ont toujours affirmé qu'en mettant au point les deux programmes (DM en 94 et ICI en 2004), « on a vu qu'il y a des différences de perception entre les deux régions, les sociétés sont très différentes entre le Golfe et le Maghreb.» Ce qui les a poussés, disent-ils à «adapter la coopération selon les besoins précis de chaque pays, les programmes sont élaborés, au cas par cas, et à la demande des pays.» Mais depuis février dernier, les choses semblent avoir évolué, autrement. L'OTAN a changé d'approche et a abouti à un consensus pour rassembler ces pays sous l'appellation « le Sud. » La coopération OTAN-Sud veut «apprendre aux pays concernés comment prévenir et lutter contre les menaces émergentes.» A la question qu'est-ce que le Sud pour l'OTAN ? La réponse est simple « de la Mauritanie jusqu'au Golfe.» Une idée calquée, selon toute vraisemblance, sur la fameuse initiative américaine, au temps de Condoleeza Rice « le Grand Moyen-Orient (GMO)», un vocable pour identifier le monde arabe et musulman « de Kaboul à Tanger.» Les Etats membres refusent néanmoins, d'avouer qu'ils ont copié l'idée américaine de « ramasser les pays arabes et musulmans pour en faire une sous-région disposée à lutter contre le terrorisme. ?The German Marshall Fund of the United States', un institut américain a rendu public, en juin 2018, pour le compte de l'OTAN, une analyse sur « le futur du Dialogue Méditerranéen » où il met en exergue cette nouvelle identité commune de pays dont « les sociétés sont (pourtant) totalement différentes. » Le DM et l'ICI pourraient apparaître, ici et là, dans les documents de l'OTAN. Mais il reste que, très prochainement, les deux appellations seront mises sous le générique « le Sud. » La déclaration du sommet de Bruxelles en résume l'idée. « Nous avons entériné, aujourd'hui, un paquet concernant le Sud, qui comporte diverses initiatives politiques de coopération pratique visant à adopter une approche plus stratégique, plus ciblée et plus cohérente pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, région qui fait face à un grand nombre de menaces et de défis complexes, lesquels par voie de conséquence, portent atteinte à notre sécurité,» est-il retenu. «Le Sud» au service de la sécurité des alliés L'Alliance a mis en place, en févier dernier, à Naples, un pool spécialisé pour plancher sur cette nouvelle vision. Il recevra des collaborateurs des pays du Sud « pour élargir la concertation sur les questions sécuritaires.» Il s'agit « d'inciter les pays du Sud à partager la même lecture que l'OTAN sur la sécurité, le renseignement, on intègre nos partenaires dans la coopération mais on les fait aussi participer à façonner notre idée sur la sécurité, il est important, pour eux et pour nous, qu'ils aient une meilleure compréhension d'une dynamique locale, pour nous, c'est un changement fondamental.» « Le Sud », un concept nouveau qui s'applique aux pays « de la Mauritanie au Golfe» devant ainsi, s'initier à des missions d'ordre sécuritaire. L'Institut affirme que « c'est sur la base d'entretiens avec des responsables et des experts des pays du Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA) ainsi que d'autres de l'OTAN que l'analyse a été élaborée. » Les recommandations avancées visent, dit le rapport, « à donner une nouvelle impulsion à ce programme (DM), vieux d'il y a une vingtaine d'années. » Le tout doit concorder à l'objectif que se fixe l'OTAN pour contrer, tous les fléaux d'insécurité, de terrorisme, de prolifération des armes de destruction massive?..» «Le rapport du The German Marshall Fund of the United States' semble compléter, réajuster et élargir celui établi en 2010 par un groupe d'experts dirigé par l'Américaine Madeleine Albright. A l'époque déjà, il était question de développer « un nouveau concept stratégique » suscitant un repositionnement de l'OTAN pour défendre ses alliés et les prémunir des nuisances du reste du monde. Les Américains en maîtres du monde « Le 11 septembre (?) a révélé le lien mortifère entre technologie et terreur, déclenchant une réponse qui a projeté les troupes militaires loin de leurs bases, qui a mis en lumière la nécessité de partager, à temps, le renseignement et qui a rendu la planification de défense plus complexe,» avaient souligné, en 2010, les experts en préambule de leurs travaux. Anders Fogh Rasmussen, alors secrétaire général de l'Alliance, voulait construire « le nouveau concept stratégique » sur de « nouveaux éléments » à savoir, avait-il dit à l'époque à des journalistes arabes et israéliens, « la coopération sécuritaire avec nos partenaires à laquelle nous donnons une place de choix, dans nos politiques sur ce sujet, la mise en œuvre d'une approche globale qui va au-delà de l'approche militaire et le développement d'un système de défense contre les missiles balistiques pour faire face aux nouvelles menaces.» Les Occidentaux pointaient, déjà, du doigt, l'Iran quand il s'agissait de parler de « nouvelles menaces » ou de « missiles balistiques » parce que soutenaient-ils « il a violé les traités dont il est signataire.» Par contre, ils pensent toujours, que n'étant pas signataire de ces traités, Israël ne doit leur rendre aucun compte. L'Alliance tient à ce que son nouveau concept soit élaboré sur la base de « fondamentaux constants » entre autres, sa fonction centrale qui doit sauvegarder « par des moyens politiques et militaires, la liberté et la sécurité de tous ses membres », son lien transatlantique « qui unit, de façon permanente, la sécurité de l'Amérique du Nord à celle de l'Europe », l'indivisibilité de la sécurité de tous les Alliés à savoir « une attaque contre l'un d'eux est une attaque contre tous (conformément à l'article 5 du traité de Washington)» et «un partage équitable entre ses membres des rôles, des risques et des responsabilités, tout comme les avantages. » Les Atlantistes résument leur nouvelle conception du monde, d'ici à 2020, par le slogan ?Une sécurité assurée, un engagement dynamique.' L'Alliance s'oblige dans cet ordre d'idées, à fixer les principes directeurs de ses opérations extérieures. En 2010, le refus de beaucoup de ses Etats membres de payer plus pour une défense collective s'était déjà fait valoir. Les difficultés économiques vécues par beaucoup de pays occidentaux ont obligé certains des membres de l'Alliance à refuser « de payer plus » pour ne pas, disaient-ils, provoquer la banqueroute de leurs économies. Aujourd'hui, le refus persiste grandement. Le président américain en a fait son sujet de prédilection, même de discorde avec les pays européens, durant le sommet de l'Organisation qui s'est tenu les 11 et 12 juillet derniers, à Bruxelles. |
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