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Le recrutement de Djamel Belmadi a suscité de grands espoirs chez les supporters de
l'équipe nationale qui voient en lui un entraineur en mesure de réhabiliter le
Club Algérie. Toutefois, il faut relever que Belmadi
ne dispose pas d'une baguette magique, quand bien même il affiche une volonté
de fer pour réussir son challenge. Belmadi qui
devrait signer un contrat de quatre ans avec comme objectif principal la
qualification au Mondial 2022 du Qatar, aura des objectifs intermédiaires, à
savoir les deux phases finales de la CAN en 2019 et 2021. Il se trouve que la
FAF a assigné comme premier objectif à Belmadi les
demi-finales à la CAN-2019. Il s'agit du même objectif assigné aux deux
précédents sélectionneurs, l'Espagnol Lucas Alcaraz
et Rabah Madjer qui disposaient d'assez de temps pour
préparer l'équipe nationale. Belmadi prendra en main
l'équipe nationale à dix mois de la phase finale de la CAN, prévue en juin
2019, sachant qu'il ne pourra regrouper les joueurs que durant les dates FIFA.
En ce sens, il n'aura pas assez de temps pour rebâtir une nouvelle équipe
nationale et partir en conquérant à la CAN-2019.
Belmadi devra d'abord s'imprégner du championnat local et suivre de très près les internationaux algériens évoluant à l'étranger, ce qui exige beaucoup de temps, alors que l'échéance de la CAN-2019 approche à grandes enjambées. Il faut aussi reconnaitre que certains joueurs qui se considèrent comme des titulaires indiscutables en équipe nationale, doivent être remplacés par d'autres éléments, avides de victoires et animés de la volonté de s'affirmer. Plusieurs joueurs actuels, notamment ceux qui avaient participé au Mondial brésilien de 2014, auront tout réussi et vécu en sélection et sont plutôt intéressés par une autre participation à une Coupe du monde et fuient, pour ainsi dire, la Coupe d'Afrique des nations, comme cela a été prouvé lors de la dernière édition de la CAN-2017. Aussi, la rébellion des joueurs suite à la décision de l'ancien sélectionneur national, le Serbe Milovan Rajevac, de rebâtir l'équipe avec de nouveaux joueurs, suivie par leur indiscipline et leurs déclarations incendiaires au temps de Lucas Alcaraz et de Rabah Madjer, sont autant de facteurs que Belmadi doit prendre en compte afin de reconstruire une nouvelle sélection nationale. Connu pour sa discipline de fer et son humeur souvent belliqueuse, Belmadi ne devrait pas faire bon ménage avec les joueurs faisant figure d'anciens et habitués à imposer leur loi. Il est donc appelé à revoir l'effectif, à l'exemple de Vahid Halilhodzic qui avait tout chamboulé en 2011 pour parvenir aux résultats que l'on connait en 2014. Pour ce faire, la FAF doit accorder plus de temps à Belmadi et ne pas tomber dans le piège du résultat immédiat en focalisant sur la CAN-2019 avec les actuels joueurs qui portent une grande responsabilité dans la crise que connait l'équipe nationale. Le temps perdu par la FAF avec Alcaraz puis avec Madjer ne devrait en aucun cas être payé par Belmadi qui est intéressé pas un projet sportif. |
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