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Le
très controversé ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini,
a annoncé sur son compte Twitter son intention de se rendre, prochainement, en
Algérie, Tunisie et au Maroc. Sans pour autant préciser la date de son voyage
ni l'ordre du jour, il est aisé de deviner le contenu des dossiers bilatéraux à
traiter dont la très épineuse question de l'immigration clandestine. Un cheval
de bataille de la coalition entre la Ligue et le Mouvement 5 Étoiles, au
pouvoir en Italie depuis mai dernier, dont le programme commun, hostile à l'immigration,
prévoit l'expulsion de 500.000 personnes en cinq ans et la fermeture des
frontières aux migrants.
Les harraga algériens font depuis quelque temps l'actualité en Italie et particulièrement dans la région de Sardaigne avec la montée au créneau des politiques issus du parti de Berlusconi, Forza Italia. La semaine dernière, l'ancien président de la région, en poste de 2009 à 2014, Ugo Cappellacci, a interpellé le gouvernement pour intervenir dans le dossier des harraga après une énième arrivée, sur la côte sud de la Sardaigne, de 35 immigrants clandestins d'Algérie. «Les débarquements d'immigrants illégaux sur l'axe Algérie-Sardaigne sont une urgence nationale», déclare l'homme appelant à «une intervention décisive du gouvernement». Cappellacci a également critiqué la gestion du gouvernement alors dirigé par le parti démocrate, indiquant que durant ces années «les arrivées n'ont pas diminué, mais elles ont doublé». Evoquant un danger sur la sécurité nationale, il a aussi demandé à ce que les départs des harraga soient stoppés «immédiatement» en renforçant les accords conclus avec l'Algérie et en rendant effectif le rapatriement des immigrés illégaux. Pour rappel, l'Algérie et l'Italie sont liées par un accord de réadmission depuis 2000. Une question, d'ailleurs, déjà abordée par son successeur à la tête de la région de la Sardaigne, Francesco Pigliaru, qui était sorti de sa réserve pour adresser une lettre urgente à Marco Minniti, alors ministre de l'Intérieur, lui réclamant des mesures concrètes pour rapatrier tous les migrants clandestins algériens. Rappelons que la dernière visite d'un ministre italien de l'Intérieur remonte à septembre dernier. Marco Minniti avait déclaré, dans un entretien paru sur El Watan, que les deux pays partageaient la «nécessité d'affronter les causes profondes du phénomène des migrations avec une approche respectueuse des droits de l'homme fondamentaux, mais très claire sur la dimension politique qui ne peut faire abstraction d'une forte co-responsabilisation internationale». A une question sur la gestion du phénomène de l'immigration clandestine, le ministre italien a indiqué que l'Algérie «représente pour nous une référence particulièrement importante de par sa capacité de contrôle de frontière mais aussi pour avoir su accueillir un nombre important de réfugiés», ajoutant que l'Algérie était également «touchée par les activités de la criminalité transnationale qui exploite les itinéraires migratoires de l'Afrique subsaharienne». Concernant la coopération entre les deux pays en matière de lutte contre le terrorisme, dont il sera certainement question lors de la visite de Salvini, Minniti l'a qualifiée d' «excellente», précisant que l'expérience algérienne dans ce domaine était «précieuse». |
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