Près
de 150 mécaniciens ont tenu, hier, un sit-in de protestation, devant la base de
maintenance d'Air Algérie, sise à Dar el-Beïda, à
Alger. Contacté au téléphone par ?Le Quotidien d'Oran', le président du
Syndicat national des techniciens de la maintenance avions (SNTMA), Ahmed Boutoumi a nié, toute implication du syndicat, dans cette
action menée par les mécaniciens, de leur propre chef.
«Le
SNTM n'a rien à voir avec le sit-in», affirme-t-il, précisant qu'ils étaient,
environ, 150 à manifester, hier, matin de 8h à 10h, alors qu'une poignée
d'entre eux, était restée à son poste pour ne pas perturber les vols de la
compagnie aérienne. Par cette déclaration, le président du syndicat entend
répondre au directeur de la division des Affaires générales d'Air Algérie, Reda Toubal Seghir,
qui a indiqué, à l'APS, que «suite à l'appel du bureau du syndicat de la
maintenance, publié sur sa page ?Facebook', invitant le personnel affilié à un
rassemblement, massif le 31 juillet 2018, à la base de maintenance de
l'Aéroport ?Houari Boumediene', à partir de 7h». Un mouvement qui a pris fin
après l'intervention de Boutoumi auprès des
travailleurs : «Je les ai résonnés et Dieu merci, ils m'ont fait confiance»,
ajoute notre interlocuteur qui a souligné le caractère légaliste du syndicat
qui, le rappelle-t-il encore, respecte la décision de justice «même si elle
n'est pas fondée juridiquement». Les contestataires ont repris le travail,
assure-t-il, tout en dénonçant l'attitude de la direction d'Air Algérie.
«Personne n'est venu parler avec les travailleurs», regrette-t-il. Lundi
dernier, le SNTMA a annoncé le «gel provisoire» de son préavis de grève, après
une décision de justice. Selon son dernier communiqué en date, le syndicat
affirme qu'un «jugement de la Cour de Dar el-Beïda a
été prononcé, le 29 juillet 2018, ordonnant le gel du préavis de grève jusqu'à
ce que la chambre sociale de la Cour de Dar el-Beïda
se prononce sur la plainte déposée par la direction générale, à l'encontre de
notre corporation et cela à partir du 5 août 2018». Ahmed Boutoumi
indique, à ce propos, que la première séance aura lieu dimanche prochain et le
verdict sera prononcé, dans deux mois voire plus, à cause de la période des
congés. Revenant sur la deuxième plainte, le SNTMA avait répondu, dans son
communiqué, aux quatre accusations portées par la direction d'Air Algérie,
expliquant que concernant le «non-respect des 21 jours de préavis dicté dans la
convention collective», son préavis «a été déposé le 9 juillet 2018» soit «23
jours», avant la date du débrayage prévu le 31 du même mois. Sur le
«non-respect de l'article 280 et ce qui suit de la convention collective,
concernant le privilège du dialogue», le syndicat affirme qu'«une commission
paritaire a été installée, suite à un accord signé en date du 16/05/2017, et
dont la date-butoir, pour l'aboutissement à un compromis, était le 31/12/2017.
Six mois de discussion, sans aucun résultat». En réponse à l'argument de la DG
concernant «le quorum non atteint, étant donné que la division de la
maintenance comprend 1.210 travailleurs», le SNTMA soutient, à son tour qu'il
est «un syndicat spécifique qui représente 479 adhérents», et que le vote «279
adhérents» comme «l'atteste le PV de l'huissier de justice», signifie que le
quorum a été «largement atteint». A propos de la «poursuite du dialogue»
évoquée par les responsables de la compagnie aérienne nationale, le syndicat
rappelle que «le conflit a été confirmé, après le 31/12/2017, attesté par le
jugement de la Cour de Dar el-Beïda, le 25/10/2017,
et la correspondance de l'inspection du Travail, en date du 25/10/2017». Le
syndicat précise que sa décision de geler temporairement, son préavis de grève
intervient «sans pour autant renoncer à nos revendications et nos droits et
pour se faire nous userons de tous les moyens légaux». Quant aux déclarations
des représentants de la direction générale sur l'ouverture du dialogue avec le
syndicat, Boutoumi est catégorique : «Personne n'a
pris langue avec nous». La semaine dernière, le ministre de tutelle avait
évoqué des négociations du syndicat, avec la direction d'Air Algérie, ce que le
SNTMA a démenti.