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Le
ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a tenu à
rassurer la population du sud du pays sur la disponibilité énergétique, en
tentant de minimiser les coupures électriques survenues ces derniers temps,
notamment dans la wilaya d'Ouargla, suite aux vagues de chaleur avec des
températures dépassant les 50°C. Interrogé sur cette question, hier, lors d'une
conférence de presse tenue en marge du forum national de préparation du
lancement d'un appel d'offres national de développement des énergies
renouvelables, à l'hôtel Aurassi, le ministre a
affirmé que «la disponibilité énergétique est là».
En enchaînant, «les pouvoirs publics ont fait des efforts exceptionnels pour cette région», mais souligne-t-il «il y a eu des températures exceptionnelles cette année, des températures qui ont atteint les 51° C en ce mois de juillet». Le ministre de l'Energie a tenté, dans son intervention, de minimiser l'ampleur des coupures électriques qui ne dépassent pas les trois heures, selon ses propos. Comparant notre pays à d'autres pays beaucoup plus développés que nous, il a cité à titre d'exemple la France qui a connu de sérieux problèmes en matière d'énergie suite à la vague de froid qui l'a frappée l'an dernier. Le ministre a affirmé que les services de Sonelgaz travaillent 24 heures sur 24 justement pour assurer la distribution continue de l'énergie électrique et pour réparer les pannes. Et d'affirmer que son département suit de près l'évolution de la situation mais, dit-il, «parfois on ne peut rien devant les conditions climatiques défavorables». Il précise que le matériel et les câbles sont parfois très sensibles à la surchauffe, notamment quand il y a un pic de consommation et une température qui dépasse les 50°C. Il a tenu à préciser que le plus souvent les coupures ne dépassent pas les deux ou trois heures de temps. Le ministre a annoncé, par ailleurs, que la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG) est aujourd'hui autorisée à lancer un appel d'offres pour la réalisation d'une capacité minimale d'énergie renouvelable, qui sera répartie entre plusieurs installations devant produire chacune entre 10 et 20 GWh par an, et ce, par voie de mise aux enchères. Il a précisé dans ce sens, que lors du Conseil interministériel qui s'est tenu le 06 juin 2018, le gouvernement avait donné son accord à la Creg pour le lancement de l'appel d'offres, pour la réalisation d'une centrale photovoltaïque, par voie de mise aux enchères d'une capacité de 150 MW. Comme il a donné son accord pour que la société SKTM , filiale de la Sonelgaz, procède à la réalisation d'un programme d'hybridation des centrales diésel des localités de l'extrême sud du pays, par le biais de construction de centrales photovoltaïques d'une capacité de 50 MW. Ces projets s'adressent aux investisseurs nationaux, publics et privés, seuls ou en partenariat conformément aux dispositions réglementaires en vigueur. Et de souligner qu'ils pourront créer des joint-ventures qui seront de droit algérien. Les investisseurs intéressés par ces projets devront mobiliser leur financement auprès des différentes banques, institutions financières et fonds d'investissement de droit algérien, dira-t-il. Et ce, en rappelant que les investisseurs intéressés ont déjà un marché garanti puisqu'ils ont la chance de signer un contrat de 25 ans avec la Sonelgaz, principale acheteur et distributeur d'énergie issue des renouvelables. Il a aussi évoqué les avantages bancaires et fonciers, «les terrains sont là pour d'éventuelles concessions dans les hauts plateaux et dans le sud du pays à des prix intéressant», dira-t-il. Il a souligné, par ailleurs, que le cahier des charges est prêt mais il a affirmé que «la parole sera donnée lors de ce forum à tous les intervenants, ou experts, pour apporter des modifications si nécessaire, et ce dans l'intérêt des invetisseurs et l'intérêt du pays». Il a précisé, enfin, que le lancement effectif de ce projet est prévu à la fin de l'année en cours. Selon M. Guitouni, cette nouvelle stratégie est axée, d'une part, sur le développement d'une industrie nationale de fabrication des équipements entrant dans la réalisation des centrales photovoltaïques et, d'autre part, sur la mise en concurrence des investisseurs à travers un processus d'appel d'offres qui devrait permettre d'obtenir les prix du kWh les plus bas possible. Le chef du département Energies renouvelables a affirmé que, «bon nombre d'ouvrages de production d'électricité à partir de sources d'énergies renouvelables ont été réalisés, avant et après l'adoption du programme national, avec la mise en service de la centrale électrique hybride solaire-gaz de Hassi R'mel en mai 2011, suivie de deux autres projets pilotes, à savoir la centrale expérimentale de Ghardaïa de 1,1 MW et le parc éolien d'Adrar de 10,2 MW. Et de préciser que « la Sonatrach compte lancer, au niveau de ses sites industriels, des projets pour l'installation d'une capacité solaire d'environ 1,3 GW pour couvrir 80% de ses besoins sur site». Il poursuit, «les sites connectés au réseau électrique et à un gazoduc ont les meilleures conditions pour accueillir des installations solaires à court terme avec un gain net estimé à environ 2 milliards de dollars d'ici 2040». Le ministre a évoqué les deux projets de solarisation. Il s'agit du projet avec ENI qui consiste en le lancement des travaux de réalisation d'une centrale solaire photovoltaïque à Adrar pour une capacité de 10 MW. Il précise que sa mise en service est prévue pour octobre 2028. D'autres études préliminaires de faisabilité technique sont menées sur les sites de Berkine et El Gassi. Le deuxième projet de solarisation avec Total consiste en la réalisation d'une étude de faisabilité détaillée d'un projet de centrale solaire. Interrogé sur le retard et les difficultés d'atteindre d'ici 2030, 22.000 mégawatts (MW) de sources énergétiques renouvelables, notamment solaire et éolienne, le ministre insiste pour affirmer qu'on n'est pas du tout en retard. «Nous lançons aujourd'hui les projets au bon moment, notamment en matière de prix qui étaient excessivement chers il y a quelques années et qui ont connu une baisse importante ces derniers temps», a-t-il répondu. Et d'affirmer «si on a temporisé c'est pour donner la possibilité à nos investisseurs de créer une industrie nationale de panneaux photovoltaïques et pourquoi pas des onduleurs pour réduire au maximum les importations. Et ce, pour réaliser le projet Desertec algérien», espère-t-il. |
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