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La
Commission européenne a tranché vendredi et donné son feu vert au rachat, en
mai dernier, de la raffinerie d'Augusta (Sicile, Italie) par le groupe
pétrochimique algérien Sonatrach auprès d'Esso Italia, une filiale du géant américain Exxon. L'annonce a
été faite, officiellement, par la Commission européenne, qui a, donc, validé
cette transaction et ouvre la voie à Sonatrach pour
achever, avant la fin de l'année l'opération de rachat de cette raffinerie, qui
a fait couler beaucoup d'encre aussi bien en Italie qu'en Algérie.
Si en Italie, les syndicats ont accusé le gouvernement d'avoir agi dans le plus grand secret, refusant d'en informer notamment le Parlement, en Algérie, une partie de la presse nationale et des experts avaient estimé cette opération «inutile» et «coûteuse», pour le rachat d'une raffinerie vieille de 70 ans. «Le transfert de la propriété de la raffinerie et de ses actifs à Sonatrach interviendra à la fin de l'année 2018, sous réserve du respect de certaines conditions, notamment l'approbation de cette vente par les autorités en charge de la concurrence» avait indiqué un communiqué de Sonatrach relatif à cette opération. «La raffinerie, capable de traiter, à la fois, du Sahara Blend ainsi que du fuel résiduel issu de Skikda, s'intégrera, directement, dans le système de raffinage de Sonatrach et pourra également traiter directement des produits qui sont excédentaires, en Algérie, en vue de réimporter des produits, aujourd'hui, en déficit comme le gasoil et l'essence», poursuit le communiqué du groupe, rendu public lors de l'annonce de la transaction, en mai dernier. En outre, et selon les termes de cet accord, le groupe pétrochimique algérien travaillera également «en étroite collaboration avec Esso Italiana S.r.l et Exxon Mobil pour assurer la continuité, effective, de l'exploitation de la raffinerie d'Augusta, pendant la période de transition ainsi qu'à son issue.» L'exécutif européen, après avoir examiné la nature de cette opération de rachat, a ainsi déclaré qu'elle «ne soulèverait pas de problèmes de concurrence, étant donné les positions combinées modestes des deux entreprises, sur les marchés, où leurs actifs se chevauchent et leurs positions individuelles limitées, sur le marché, dans lequel leurs activités sont verticalement connectées». Autrement dit, le rachat par Sonatrach de la raffinerie d'Augusta ne pose pas de problèmes de concurrence sur le marché européen, et, surtout, ne met pas le groupe algérien en situation de monopole. En outre, la même transaction ne pose pas de problèmes de concurrence déloyale, ni n'est en violation des règles commerciales, en vigueur dans l'espace européen. Un communiqué de l'exécutif européen indique que la transaction a été examinée par la Commission avec la «procédure simplifiée d'examen des concentrations» qui, depuis janvier 2014, a été utilisée pour évaluer les fusions de sociétés qui ne poseraient, vraisemblablement, pas de problèmes de concurrence déloyale. «Après examen préliminaire et sans préjudice de sa décision définitive sur ce point, la Commission estime que l'opération notifiée pourrait entrer dans le champ d'application du règlement sur les concentrations», précise l'exécutif européen, qui a invité «les tiers intéressés à lui présenter leurs observations éventuelles sur ce projet de concentration. Ces observations devront lui parvenir au plus tard dans un délai de dix jours à compter de la date de la présente publication». C'est en mai dernier que Sonatrach avait annoncé avoir racheté la raffinerie d'Augusta (Sicile) et ses terminaux à Augusta, Palerme et Naples, ainsi que leurs systèmes d'oléoducs associés. Le transfert de propriété, selon le communiqué diffusé par le groupe algérien, qui a déboursé moins d'un milliard de dollars pour son acquisition, selon son P-DG, interviendra à la fin de l'année en cours. Le rachat de cette raffinerie par Sonatrach, qui a étonné puisque le groupe algérien est lancé dans la réalisation de plusieurs raffineries en Algérie, à Hassi Messaoud et Tiaret, en plus de la rénovation-réhabilitation de celle de Sidi R'zine, à Alger, devrait alléger le fardeau annuel des importations de produits pétroliers raffinés, dont le gas-oil, avec une facture qui tourne autour de 2 à 3 milliards de dollars par an. Trading: Shell, BP et Repsol dans la course L'arrivée de Ould Kaddour à Sonatrach a fait changer de cap à l'entreprise, notamment ce rachat, une première pour l'Algérie, d'une raffinerie vieille de 70 ans, dans un pays tiers. Sonatrach compte, avec la création d'une joint-venture en partenariat avec un groupe pétrolier leader mondial, placer sur le marché international les produits dérivés de cette raffinerie, dont le naphta. Un communiqué de Sonatrach avait indiqué que «la raffinerie d'Augusta permettra de couvrir les déficits algériens en essences et gasoil sur toute la période du plan à moyen terme 2018-2022, et ce, même dans l'hypothèse d'un décalage de deux années, dans la mise en service des nouveaux projets de reforming de naphta, du projet d'hydrocrackage de fuel, à Skikda, et de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud.» Le groupe pétrolier algérien avait annoncé, mercredi dernier, être en discussions avec plusieurs compagnies pétrolières pour développer et commercialiser la production de sa nouvelle raffinerie italienne. Ces discussions, selon l'Agence ?Reuters', sont menées pour la création d'une joint-venture chargée de l'exploitation de la raffinerie d'Augusta. Ces négociations sont menées avec les majors britannique BP, néerlandaise Shell, l'américain Chevron, le français Total et l'espagnol Repsol, ainsi que le négociant pétrolier international, Vitol. L'annonce de la création de cette entreprise chargée de gérer la production et la commercialisation des produits pétroliers dérivés de la raffinerie d'Augusta ne devrait pas être faite avant la fin du mois de juillet. Dans une déclaration à l'Agence ?Reuters', Ould Kaddour a indiqué que le groupe pétrolier, qui sera retenu à l'issue de ces discussions «aura de petites parts dans la joint-venture commerciale». Au final, la production de cette raffinerie devrait alléger le fardeau de la facture des importations de carburants mais, également de commercialiser ses produits dérivés sur le marché international. Cette infrastructure a été fondée en 1949 et mise en service en 1950, selon ?Esso italia', alors que ses terminaux pétroliers disposent d'une capacité d'accueil de 1.000 navires/an. En parallèle, Sonatrach poursuit la construction de 2 grandes raffineries à Hassi Messaoud et Tiaret, dont les livraisons ne devraient pas avoir lieu avant 2021, tandis que la raffinerie d'Alger de Baraki, qui remonte à l'époque coloniale, doit subir un profond lifting pour répondre aux besoins d'une demande en hausse constante en carburants. La livraison de l'ensemble de ces projets, sans la raffinerie d'Augusta, devrait porter les capacités de production de carburants de 30 millions de tonnes/an, actuellement, à 40 mt/an. En moyenne annuelle, la demande nationale en carburants est de 7%, alors que la consommation moyenne nationale, par an, est de 15 millions de tonnes, contre une production de seulement 11,5 mt/an. Les 3,5 mt/an de déficit sont importées, et la facture est de 2 milliards de dollars annuelle, en moyenne. |
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