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Un
immeuble situé au niveau de l'esplanade de la gare ferroviaire d'Oran s'est
partiellement effondré mercredi soir, sans faire de victime. Onze familles sur
les treize que compte l'immeuble sinistré avaient toujours hier leurs effets
personnels déposés sous une grande tente érigée au niveau même de la grande
esplanade de la gare. Selon les services de la wilaya d'Oran, cités par l'APS,
ce sont des travaux «non autorisés» qui ont été à l'origine de l'effondrement
partiel de l'immeuble, sis au 58 rue Mellah Ali (ex-Marceau), dans le secteur
urbain de Sidi El Bachir (commune d'Oran). Ces travaux consistant en la
réalisation d'une gare des grandes lignes, sont effectués sous l'égide de la
direction régionale de la société nationale des transports ferroviaires, par la
société «Electric Rail», sur une parcelle mitoyenne à l'actuelle gare et à
l'immeuble qui s'est effondré partiellement.
Selon des témoignages recueillis auprès des habitants dudit immeuble, le bilan aurait pu être plus grave. Une véritable catastrophe a même été, selon eux, évitée de justesse grâce à un ouvrier travaillant dans le chantier qui a eu la présence d'esprit et le réflexe de prévenir les résidents. En effet, témoignent les riverains, il était environ 19h ce mercredi lorsque l'ouvrier en question, après avoir remarqué des débris de pierres qui tombaient de l'immeuble accompagnés de bruits de murs qui se fissuraient, courut vers les habitants de l'immeuble pour sonner l'alerte. Il était exactement 19h 20 lorsque l'alerte fut donnée. A 19h 40, l'immeuble s'effondre juste après que les derniers occupants l'aient quitté en toute hâte. Si la majorité des résidents ont réussi à récupérer leurs effets personnels, une famille dont le logement s'est transformé en quelques minutes en un gros amas de pierres a tout perdu. « Je n'ai même pas eu le temps de récupérer mes papiers », nous dira l'un des membres de cette famille. Hier encore, la tension était perceptible parmi les sinistrés. Sur les 13 familles occupant l'immeuble, seuls deux ont accepté d'être relogées selon les conditions proposées par la daïra d'Oran. Les autres, dont les familles sont composées majoritairement de plusieurs ménages, sont catégoriquement contre le lieu de leur affectation, à savoir le nouveau pôle urbain de Oued Tlélat (27 kilomètres au sud est d'Oran). « On est né à Oran, on habite dans cet immeuble depuis plus de 30 ans, nos enfants sont scolarisés à Oran et on travaille à Oran. Pourquoi on nous affecte à Oued Tlélat ?», se sont-ils demandés. Et d'ajouter: «on est des enfants de la ville et on est propriétaires de nos logements. Il n'est pas concevable qu'on nous traite comme de vulgaires squatteurs ou des indus occupants d'un bidonville». Outre le lieu d'affectation, les sinistrés exigent d'être relogés en prenant en considération le nombre de ménages composant chaque famille. «J'avais un F4 acté ou je vivais avec mes enfants dont un qui est marié avec des enfants. Et on me propose un seul F3? à Oued Tlélat. C'est un cadeau empoisonné que je vais laisser à mes enfants. Je n'en veux pas. Quitte à rester sous une tente ici», affirme en colère un chef de famille. Recensé depuis 2014 comme menaçant ruine, l'immeuble du 58 rue Mellah Ali compte, pour rappel, 13 familles dont les membres sont d'anciens ou d'actuels cheminots. |
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