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Air Algérie: Le syndicat des techniciens de maintenance dément toute négociation avec la direction

par Moncef Wafi

Le gouvernement veut désamorcer le conflit latent au sein d'Air Algérie qui risque d'exploser, théoriquement, le 31 juillet prochain, date butoir de l'entrée en grève du personnel de maintenance du pavillon algérien. Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane, a affirmé ce jeudi que toutes les portes du dialogue étaient ouvertes pour le Syndicat national des techniciens maintenance avions (SNTMA). Zaalane a exprimé son satisfecit quant aux résultats issus des séances de dialogue, actuellement en cours, avec les représentants des travailleurs de la compagnie, tout en les appelant à davantage de rationalité. Le ministre a évoqué l'équilibre précaire d'Air Algérie et invité les travailleurs à faire preuve de professionnalisme et de nationalisme afin d'assurer le bon fonctionnement des vols notamment ceux à destination des Lieux saints.

Pourtant, le SNTMA, et dans son communiqué publié sur sa page web, infirme les déclarations du ministre de tutelle. Après avoir souligné son étonnement sur le «ballet médiatique» et «des discours qui font part de rencontres et de négociations auxquelles nous n'avons jamais été conviés», le syndicat affirme ne pas avoir été contacté par la Direction générale et «nous n'avons entamé aucune discussion ou négociation concernant nos revendications ou un quelconque sujet». Le document rappelle la position du syndicat «à l'écoute pour aboutir à une solution juste à notre égard». A propos des vols vers les Lieux saints, le SNTMA tient à expliquer «qu'ils ne seront pas concernés par la grève», précisant que «sur une initiative propre de notre corporation et de personne d'autre».

Soulignons qu'à cet effet le président du SNTMA, Ahmed Boutoumi, avait déclaré au Quotidien d'Oran que si grève il y a, les vols en direction des Lieux saints ne seront pas perturbés. «La loi exige 30% de service minimum sur l'activité et on va les assurer à travers les vols pour le hadj», a-t-il précisé. Un des communiqués du syndicat est revenu sur ce sujet puisqu'il était fait part d'une demande d'organiser une réunion pour convenir d'un service minimum «qui consistera à assurer une partie des vols réguliers, et dans ce sens il demandera de privilégier les vols à destination des Lieux saints (Hadj 2018) même s'il dépasse les 30% exigés par la loi et à la condition que la Direction générale accepte cette proposition». Le syndicat rappelle de nouveau la date de la grève, fixée au 31 juillet à 07h00, appelant l'ensemble de la corporation «en service, au repos ou en congé» à être au rendez-vous.

Air Algérie se retrouve plus que jamais confrontée à la grogne de ses salariés puisque après les techniciens maintenance avions et les pilotes affiliés à l'UGTA, ce sont les travailleurs au sol qui sont montés au créneau. Dans son communiqué n°01 du 15 juillet 2018, la section UGTA Dos a déploré l'attitude de la direction des opérations au sol qui, selon elle, ne communique pas. Elle a reproché aussi à sa tutelle de ne pas associer les partenaires sociaux «syndicat et comité de participation, deux entités incontournables et reconnues par les lois de la République» dans ses décisions «comme les lois en vigueur le stipulent». Le même document indique que le syndicat a été écarté et non associé dans la «désignation du personnel expatrié» ; le «recrutement du personnel saisonnier» ; la «désignation du personnel mission Hadj à Djeddah» privilégiant un personnel CDD «au détriment du personnel qualifie avec plus de 25 ans d'expérience», explique la même source. Le communiqué de la section UGTA Dos ajoute que le partenaire social n'a pas été non plus associé aux promotions socioprofessionnelles qu'il juge discriminatoires, marginalisant «cadres et hautes maîtrises», tout en dénonçant les «sanctions abusives sans entretiens préalables» et une «augmentation du volume de travail sans rémunération additionnelle dans des conditions enregistrant une absence totale du respect des normes d'hygiène, de santé et de sécurité».

Comme si ça ne suffisait pas, la section syndicale direction de la sûreté, affiliée à l'UGTA, et dans son communiqué du 19 juillet avait aussi tenu «à dénoncer les abus commis par l'administration de la DS envers les salariés». «Sanctions disciplinaires abusives ; défalcations sur les salaires des travailleurs sans aucun motif ; suspension des relations de travail de 08 jours à 03 mois sans respect des dispositions du règlement intérieur ; harcèlement moral des employés par un langage agressif et un total mépris ; intimidation et abus de pouvoir envers les salariés par des affectations internes sans l'avis de la hiérarchie» sont autant de griefs reprochés à sa direction.