Une
commission d'enquête a été dépêchée hier à l'EHU du 1er Novembre d'Oran par la
Direction de la santé de la wilaya, suite à la diffusion sur les réseaux
sociaux d'une vidéo montrant «la dépouille d'un nouveau-né au niveau du service
de la morgue de l'EHU qui est remise à ses parents dans une boîte en carton».
Selon le responsable de la communication de la Direction de la santé, cette
commission d'enquête, qui est composée de deux médecins inspecteurs, d'un
médecin de la Direction de la santé et de la prévention et d'un médecin
légiste, aura la tâche de «vérifier l'authenticité des faits révélés par cette
vidéo, et le cas échéant, mettre toute la lumière sur cet incident». «Un
rapport détaillé des conclusions sera par la suite transmis au ministère de la
Santé», a indiqué le même responsable. La vidéo en question mise en ligne
avant-hier avait choqué les internautes. Elle met en scène une altercation
verbale entre un citoyen (c'est vraisemblablement lui qui était en train de
filmer) qui venait de recevoir la dépouille de son nouveau-né dans une boîte en
carton et un employé du service de la morgue de l'EHU d'Oran. Dans la même
vidéo, on voit et on entend également intervenir d'autres voix parmi le
personnel hospitalier. «Prends-le à l'extérieur et filme-le. Ce n'est pas ici
que tu le filmes», affirme un des employés du service au père du bébé décédé.
Et à ce dernier de rétorquer : «C'est mon enfant. Et regarde dans quelles
conditions vous me le remettez». L'employé hospitalier répond alors : «Ici,
c'est la morgue. On vous le remet dans les mêmes conditions dans lesquelles on
l'a réceptionné». Le père s'insurge et réplique : «C'est un être humain. Faites
preuve d'un minimum d'humanité?». Toute la scène se déroule à l'intérieur du
service de la morgue de l'hôpital. Cet échange surréaliste, qui dure 1 minute
et 40 secondes, suscite émotion et colère de la part des internautes qui ont
visionné la vidéo comme le confirment les commentaires. Une scène qui
cristallise en moins de deux minutes tout le mal dont souffre le secteur de la
santé en Algérie. Pour une fois, il n'est question ni de manque de moyens ni de
compétence.
Il
est question de l'essentiel. D'humanité. Beaucoup d'intervenants ont exprimé
leurs ressentiments à l'égard du système de la santé dans son ensemble. Un
secteur «déshumanisé» où le malade est perçu comme un «simple chiffre» qui fera
partie des bilans et des statistiques à la fin de l'année. Les résultats de
l'enquête diligentée par la Direction de la santé de la wilaya d'Oran devront
être connus aujourd'hui.