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Entre la Russie l'allié primordial de Damas et Israël qui
s'est arrogé un droit d'intervention militaire constant en Syrie en prétextant
de l'intérêt de sa sécurité nationale, la concertation sur le dossier du
conflit syrien n'a jamais cessé depuis le début de celui-ci. De l'avis des
observateurs elle est devenue intense et pratiquement continue ces dernières
semaines en raison de la poussée victorieuse dans le sud de la Syrie des forces
loyalistes qui les a fait parvenir à proximité de la frontière avec l'Etat
sioniste que cette situation met en « émoi », car y voyant en elle la menace
d'une installation dans cette zone proche de troupes iraniennes qui
constitueraient ainsi un danger permanent pour sa sécurité.
Il est probable que pour calmer les alarmes israéliennes dont pourrait se prévaloir l'Etat sioniste pour entreprendre une intervention militaire d'envergure dans le sud de la Syrie contre les forces loyalistes, le président russe Vladimir Poutine a en vue d'arracher à Damas et à Tel-Aviv par une négociation indirecte menée sous les auspices de son pays la conclusion d'un accord qui acterait le retour des forces loyalistes de Damas à la frontière des deux pays à l'exclusion de celles de l'allié iranien ou du Hezbollah dont Israël n'en veut pas. La visite surprise effectuée lundi en Israël par Sergueï Lavrov accompagné de surcroît par le chef d'état-major de l'armée russe confirme chez les observateurs que Poutine est bien à la manœuvre dans ce but. L'on peut même supputer que son initiative a dû être portée à la connaissance de Donald Trump lors de leur rencontre au sommet bilatéral d'Helsinki lequel, et cela peut surprendre, l'aurait encouragé à l'entreprendre. Cette lecture de ce qui a pu être discuté entre les deux hauts émissaires de Poutine et le Premier ministre d'Israël rend plausible que les virulentes menaces proférées par le président américain contre le régime iranien et ses dirigeants ont été destinées à effrayer ces derniers et à les dissuader d'entraver la conclusion d'un accord excluant la présence militaire de leur pays en Syrie. Rien ne filtre évidemment sur ce que Poutine a mis sur la table des négociations avec Israël mais une déclaration de lui, récente, a fait entrevoir qu'un accord qui peut donner satisfaction à Israël sur la présence iranienne est tributaire d'un règlement de la question du plateau du Golan dont Israël occupe la grande partie à laquelle le pouvoir syrien ne renoncera jamais. Ce qui se joue entre la Russie et Israël confirme en tout cas que Moscou est bel et bien devenu l'acteur agissant prépondérant au Proche-Orient. Même si Israël persiste à faire étalage de sa puissance militaire dans le conflit syrien, il a toutefois tiré l'enseignement qu'il lui faut ménager l'allié russe de Damas qui lui a probablement fixé la ligne rouge à ne pas dépasser par ses ingérences et interventions en Syrie. |
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