
Sous une chaleur torride, les
gens vaquent à leurs affaires, peu à peu les places publiques et rues se vident
dès que le soleil commence à taper très fort. Alors on se tapit tant bien que
mal dans ces nombreux cafés cernant la place de la Victoire, au beau milieu de
l'ancienne ville, un endroit chargé de souvenirs et d'histoire. Faute de mieux,
donc on s'installe dans cet espace convivial, histoire de griller une cigarette
et siroter son habituel café et s'alimenter encore et encore d'eau et oublier
un instant ce qui se passe dehors. Tébessa offre peu de commodités en matière
de récréation et de détente, le café reste le dernier refuge, un établissement
encore surchargé, pas de quoi tenter le visiteur de passage.
Nostalgiques pour beaucoup
d'entre eux, les citadins font de la résistance, leur cité se dégrade par
endroits, les quartiers croupissent sous les immondices, qu'on fait brûler pour
faire éloigner toutes sortes de bestioles et moustiques, la fumée monte dans le
ciel et l'atmosphère s'envenime de plus en plus. Encore que les employés
chargés de la collecte des ordures ménagères et ceux du nettoyage de la voierie
font de leur mieux. Du côté du principal marché couvert de fruits et légumes,
la situation n'est guère satisfaisante, ce sont les ordures pestilentielles qui
vous accueillent et vous agressent les narines, certains revendeurs rejettent
leurs déchets au su et au vu de tous, sans être verbalisés.
Le service d'hygiène de l'APC
semble dépassé par l'ampleur de la tâche, accentuée par les actes d'incivisme
d'une certaine catégorie de citoyens au-dessus de la loi. Et
dire que l'antique Theveste, aux multiples richesses
archéologiques, ferait mieux de paraître propre et accueillant devant les
visiteurs, un projet galvaudé autant de fois par les responsables qui se sont
succédé à la tête de la wilaya et de la mairie sans que cela se réalise, ne
serait-ce qu'à travers l'agencement des efforts, des uns et des autres, pour
qu'enfin Tébessa redore son blason, d'une vitrine sur nos frontières-est et ses
quatre postes de passage, sous d'autres cieux, cela suffisait pour en faire un
atout d'un tourisme, levier du développement local. Pendant ce temps-là,
la canicule sévit et les gens s'entassent sous le moindre ombrage, le café lui
ne se désemplit pas et la discussion tourne autour de la météo !