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Suite à la détection d'une substance probablement cancérogène: Le ministère de la Santé retire 16 médicaments du marché

par Abdelkrim Zerzouri

Les lots de 16 médicaments à base de Valsartan (seul ou en association), utilisés en cas d'insuffisance cardiaque, d'hypertension artérielle et après un infarctus cardiaque récent, viennent de faire l'objet d'un retrait suite à une alerte lancée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Non sans préciser que cette décision de retirer ces médicaments des circuits pharmaceutiques, de la production, de la distribution et de la vente, intervient « sur la base du principe de précaution », dans le sillage d'une mise en garde lancée sur un plan international et faisant état de la présence d'une impureté appelée ?N-nitroso diméthylamine' (NDMA), contenue dans une substance active décelée chez le fabricant chinois ?Zhejiang Huahai Pharmaceuticals', qui approvisionne, en matières premières, de nombreux producteurs à travers le monde, dont quatre laboratoires algériens, en l'occurrence les laboratoires ?Inpha Medis', ?Merinal', ?Nad Pharmadic' et ?Taphco'. Cette impureté, qui a été identifiée au cours de la fabrication de la substance active par le laboratoire chinois, est classée comme probablement cancérogène, mais elle ne représente pas de « risque aigu pour le patient », assure-t-on de même source. De son côté, le président par intérim du ?Snapo', Mourad Sabouni, qui nous a assuré que les lots en question ont été retirés des officines pharmaceutiques, relève qu'il n'est pas, encore, prouvé que ces médicament représentent un quelconque danger sur la santé des consommateurs, et que la décision du ministère s'inscrit dans le cadre des précautions, en attendant les résultats de l'enquête, en cours, visant à déterminer avec précision les conséquences d'un traitement thérapeutique à base de ?Varsartan'. Le président du ?Snapo' estime qu'il n'y a pas lieu de provoquer la panique chez les malades, leur conseillant de ne pas arrêter le traitement et de demander à leurs médecins traitants de changer la prescription médicale, en remplaçant le médicament retiré par d'autres, toujours à base de varsartan mais non concerné par ce défaut, et qui se trouvent disponibles, en générique sur le marché local. Cependant, de nombreuses questions restent suspendues aux résultats des investigations à propos de défaut de qualité des médicaments en question, et l'on ne sait toujours pas pendant combien d'années ces médicaments se trouvent-ils sur le marché. Que se passera-t-il s'il est prouvé que cette substance représente un risque bien réelle sur les patients ? Les dommages seraient gravissimes. Notons que, dans ce cadre et à l'instar de ce qui se fait, à l'échelle mondiale, le ministère de la Santé a instruit les directeurs de la Santé et de la Population des wilayas, la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), les fabricants locaux concernés, les officines pharmaceutiques ainsi que les opérateurs, en charge de la distribution de procéder au « retrait immédiat des lots, des 16 spécialités pharmaceutiques concernées par le défaut de qualité ». « Comme il s'agit d'un retrait basé sur le principe de précaution, les patients qui suivent un traitement à base de ?Valsartan' ne doivent prendre aucune décision sans en référer à leur médecin traitant concernant la conduite à tenir », a encore recommandé la même source.