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Donald
Trump est venu au Sommet de l'Otan à Bruxelles. Il a
sommé les Européens de passer à la caisse pour leur sécurité, dit d'où vient la
menace et dicté ses volontés. Les Européens au garde-à-vous ont obéi. Sacré Trump !
En arrivant au Sommet de l'Otan mercredi après-midi à Bruxelles, le président américain Donald Trump avait deux objectifs: faire payer plus et vite les alliés européens au budget de l'Organisation transatlantique et réactualiser davantage le conflit UE-Russie. Il est parvenu à ses fins puisque les alliés européens se sont engagés fermement à porter leurs contributions à hauteur des 2 % de leurs Pib respectifs et ont acté dans leur communiqué final le caractère selon eux "Belliqueux et provocateur" de la Russie. " La Russie met à mal l'ordre international fondé sur des règles en déstabilisant l'Ukraine, violant le droit international, menant des activités militaires provocatrices" est-il proclamé au point 2 du communiqué et d'ajouter au point 6 que " l'Otan ne représente aucune menace pour aucun pays. toutes ses mesures sont défensives, proportionnée et respectueuse du droit international". On ne savait pas l'Otan Ong humanitaire et les Usa samaritains au secours des plus faibles puisque le Sommet de Bruxelles se désole et dénonce aussi la misère et les souffrances des réfugiés de guerres de Syrie, de Libye, etc. Qui est responsable de ce désordre douloureux pour les plus faibles? Qui bombarde, occupe, menace en Syrie, Libye, Yémen, Irak...? Que l'Amérique de Trump ne se gêne pas de dégager sa responsabilité des drames de guerre et du désordre mondial n'est pas si surprenant. Donald Trump peut dire sans vergogne une chose et son contraire , nier une vérité, voire mentir sans sourciller. Mais l'Europe, cette Europe livrée aujourd'hui aux conséquences des guerres et du "printemps arabe" notamment aux flux migratoires incessants continue à suivre la logique américaine et à obéir aux ordres de Washington devient inquiétant pour son indépendance politique et son avenir. D'ailleurs le lendemain, soit vendredi matin, le président Trump en visite à Londres en a rajouté une couche: il a sermonné la Première ministre britannique, Theresa May, sur sa façon et le contenu des conditions de son divorce avec L'UE. Il a menacé Londres de vouloir négocier un accord de libre-échange avec l'UE après l'aboutissement du "Brexit" prévu en mars prochain. Si Londres persiste, les Usa négocieront avec l'UE et isoleront la Grande-Bretagne. Autrement dit, Donald Trump ordonne à Londres de rompre totalement et durement avec l'UE. Toute la démarche de Trump vise à "exploser" l'UE ou du moins à la paralyser politiquement et économiquement. N'a-t-il pas reproché lors de ce Sommet à la chancelière allemande, Angela Merkel, sa coopération énergétique ( gaz) avec la Russie ? Trump a proposé le gaz américain à la place du gaz russe. Il sait la force de dissuasion dont il dispose: l'Otan et son armada à 90 % américaine. Les Usa sont aux commandes de tous les commandements régionaux de l'Otan dont les armées air, terre et mers sont équipées presque totalement en matériels, armes et logistique américains. Les Européens ont tenté de négocier quelques postes de commandement et de responsabilité au sein de l'Otan sans succès. Rappelons que c'est l'une des raisons qui ont poussé le président français, le général De Gaulle, à quitter le commandement intégré de l'alliance en 1966, avant que l'autre président, Nicolas Sarkozy, ne la fasse réintégrer le commandement intégré qui n'a d'intégré que le nom puisque ce sont les Américains qui contrôlent toutes ses structures. Du coup, Trump a mille raison de faire payer plus les Européens pour garantir leur sécurité. Contre qui ? Qui menace de guerre l'Europe ? Les Usa ont convaincu les Européens d'une menace russe alors que ce sont les Russes qui subissent l'encerclement géostratégique des Usa jusqu'à leurs frontières et vivent un boycott économique (sanctions) suite à l'affaire ukrainienne. En vérité, les Usa n'ont pas à déployer autant d'efforts pour renforcer leur prééminence en Europe. Cette dernière n'a plus de boussole de direction et navigue au gré des événements sans politique extérieure cohérente et commune. L'Europe affronte ses propres divisions et démons à elle, chez elle. Les Usa ne se privent pas d'en profiter. Quant aux Russes, eux, ont compris le jeu et ne s'inquiètent nullement des maladresses et erreurs politiques de leurs voisins européens. Comme l'image du président de la Commission européen, soûl et titubant pour la photo souvenir du Sommet de l'Otan. Tout un symbole de cette Europe qui vacille. |
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