|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
En cette période de « vaches maigres
», notamment avec une Caisse de retraite à bout de souffle, celle-ci met les
bouchées doubles pour réduire ses dépenses et traquer les fraudeurs.
Depuis quelque temps, certains retraités ont été invités par la Caisse nationale des retraites (CNR) à prouver leur existence auprès des organismes concernés. Un procédé qui évitera à la CNR qui est déjà en « souffrance » de verser des retraites aux personnes déjà décédées. Ce type de contrôle qui n'est pas nouveau, selon des anciens retraités, vise, justement, d'éviter la fraude, car la CNR avait déjà enregistré des cas où les pensions de retraites ont été versées à des défunts, dont les membres de la famille n'ont pas signalé le décès. C'est d'ailleurs ce qui a été confirmé auprès de Slimane Melouka, directeur général de la Caisse nationale des retraités, qui sans donner des chiffres, a affirmé que la CNR a déjà enregistré ce genre de fraudes. La CNR envoie des courriers aux ayants droit, les invitant à prouver leur existence, en se déplaçant à la caisse dont ils dépendent, ou à transmettre un document d'Etat civil prouvant qu'ils sont toujours de ce monde et « au bout du troisième courrier, et si le concerné ne répond pas, la CNR bloque la pension de retraite jusqu'à nouvel ordre», précise-t-il. C'est la raison pour laquelle, la CNR a mis en place la solution ?Internet' « nous sommes en train d'inviter les retraités à nous remettre leur numéro de téléphone pour avoir ainsi un contact direct avec les personnes concernées ». Et de préciser « nous avons pu avoir jusqu'à aujourd'hui 200.000 numéros de téléphone portables de nos retraités, tout en espérant que tous les retraités collaboreront avec nous, en acceptant de nous transmettre leurs coordonnées téléphoniques ». Le DG de la CNR a affirmé que la solution ?Internet' permettra aux organismes de retraite de saisir rapidement les ayants droit, notamment par SMS, que ce soit pour les appeler à prouver leur existence ou pour les informer de toutes les démarches entreprises par la CNR, au profit des retraités, en leur fournissant, toutes les informations possibles. Il affirmé, par ailleurs, que la CNR est sur des actions de conventionnements avec les opérateurs de téléphonie mobile pour avoir un contact direct avec ses retraités, justement pour s'assurer de leur existence et pour les informer sur les questions liées au régime de la retraite. Pour M. Melouka, cette démarche qui est, toujours au stade expérimental, « nous facilitera la tâche car ça va nous revenir beaucoup moins cher que de communiquer avec les retraités par courrier » dira-t-il. De toutes les manières, la Caisse nationale des retraites est dans l'obligation, aujourd'hui, de faire plus d'effort en matière de contrôle vu la situation délicate, dans laquelle elle se trouve déjà. Les récentes déclarations de Slimane Melouka sur les ondes de la ?Chaîne 3' de la Radio nationale, confirment, bel et bien, cette donne. Il a affirmé que les cotisations des travailleurs ne suffisent plus à payer les pensions de retraite. Et de décortiquer en détail, qu'il faudrait 5 cotisants pour un retraité, alors qu'on est seulement à 2 travailleurs qui cotisent pour un retraité. Il a indiqué en outre, que le départ massif des travailleurs, en retraite anticipée, a poussé l'Etat a injecter 500 milliards de DA, en 2018, sans parler de l'apport annuel régulier de l'Etat qui tourne, autour de 15% des dépenses. Et d'alerter qu'aujourd'hui, on se retrouve avec une situation où les recettes tournent autour de 700 milliards de DA, en droits contributifs et en aide de l'Etat, et une dépense qui va dépasser 1.200 milliards de DA à la fin 2018. En signalant que ce déficit « ne cesse de croître ». |
|