La Fédération
nationale des agences immobilières (FNAI) a estimé hier lundi que l'informel
détiendrait 70% du marché national de l'immobilier, tout en dénonçant la
sous-déclaration des ventes dans ce secteur. «L'informel s'est accaparé de 70%
du marché national de l'immobilier. Ca devient grave.
Nous sommes arrivés à une situation où nous ne maîtrisons plus le parc
immobilier national», a relevé le chargé de la communication de la FNAI,
Noureddine Menaceri, lors d'une conférence de presse
sur le blanchiment d'argent et la vente à travers les canaux illégaux. Il a
affirmé, en outre, que les ventes des biens immobiliers sous-déclarées
représentaient une part importante, soit 90% de la totalité des transactions.
Ces transactions sous-déclarées ne reflètent que 40% du prix réel de
l'opération. Selon lui, la FNAI, créée il y a 20 ans, œuvre aujourd'hui «à la
moralisation et à instaurer une déontologie dans la profession». Elle se charge
aussi, a-t-il poursuivi, de déterminer un baromètre
de l'immobilier (le prix du mètre carré) dans chaque région, ville et quartier
pour mieux cerner les prix. Il a fait valoir que cette fédération avait déjà
dénoncé les pratiques illégales dans l'immobilier tels que les canaux de ventes
et des achats de biens immobiliers à travers les courtiers, des bureaux
d'affaires, des journaux spécialisés, des sites de vente...
Interrogé par
les journalistes sur les raisons qui ont amené cette fédération des agences
immobilières à organiser cette conférence de presse dans un contexte de
médiatisation de scandales dans l'immobilier, il a répondu:
«c'est le bon moment. Nous avons décidé de mettre le holà, d'autant que ces
dysfonctionnements ont porté atteinte à l'activité de l'agent immobilier».
D'ailleurs, a fait valoir, pour sa part, le porte-parole de la FNAI, Azzedine Chemseddine, en raison de cette «anarchie totale» qui
caractérise le marché de l'immobilier, 20% des agents immobiliers avaient
baissé rideau, et ce, sur un total de 3.000 agences existantes. De surcroît, a-t-il ajouté, 80% des agents immobiliers sont aujourd'hui
en situation déficitaire. L'Algérie comptait pas moins de 6.400 agences
immobilières il y a une dizaine d'années contre 3.000 agences actuellement. «Où
sont les 3.000 agents restants ?», s'est-il interrogé avant d'enchaîner:
«ils sont, sans nul doute, canalisés quelque part et se sont convertis en
courtiers informels». Ainsi, pour mettre de l'ordre dans la profession, la
FNAI, selon ses deux représentants, propose «le passage obligatoire par les
agences immobilières» lors de toute transaction ou opération immobilière. «Nous
proposons le passage obligatoire par les agences immobilières à l'effet de
régulariser le domaine de l'immobilier et de le canaliser», a indiqué M. Menaceri selon lequel cette solution devrait permettre
d'assurer une traçabilité et, partant, de maitriser les prix, d'avoir des
déclarations réelles et de normaliser l'inflation des prix. La FNAI propose
également la création d'une Chambre nationale d'agences immobilières devant
regrouper toutes les agences.