|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Le spectre des
maladies menace de plus en plus le cheptel algérien, alors que la hantise de la
viande putréfiée, un phénomène enregistré l'année dernière, préoccupe déjà les
Algériens, à quelques semaines de la célébration de l'Aïd El-Adha. Hier lundi, le ministre de l'Agriculture, Abdelkader Bouazgui, a écarté toute éventualité d'éradiquer un
phénomène spéculatif qui a pris des proportions alarmantes au cours de ces
dernières années. Questionné en marge d'une réunion de la chambre nationale de
l'agriculture sur les mesures préventives que devrait prendre le ministère pour
éviter que le phénomène de la viande putréfiée, constaté l'année dernière, ne
se répète, le ministre a simplement répondu que «le secteur ne saurait assurer
l'éradication de ce phénomène, mais prendra toutes les mesures nécessaires pour
éviter aux citoyens des pertes» durant l'Aïd El-Adha.
Le ministre a souligné en outre que son département avait initié des campagnes de sensibilisation des éleveurs pour le contrôle de la qualité des aliments du bétail, ainsi que l'affectation de vétérinaires pour assister les éleveurs et les vendeurs. L'Aïd 2017 a été marqué dans plusieurs wilayas, notamment dans le centre, mais également l'est du pays, par un phénomène de putréfaction de la viande, qui prenait une étrange couleur verte. Une commission d'enquête avait été mise en place par les autorités, et le verdict des enquêteurs a été l'injection de corticoïdes aux moutons pour qu'ils prennent du poids. C'est au lendemain de l'Aïd que l'affaire avait éclaté, lorsque plusieurs familles ont été étonnées par l'état de putréfaction dans lequel se trouvait la viande, avec une étrange couleur verte. Les services vétérinaires du ministère de l'Agriculture avaient ouvert une enquête, en collaboration avec la Gendarmerie nationale, pour connaître les causes de la putréfaction de cette viande avec un premier constat: les wilayas touchées sont Alger, Boumerdès, Chlef, Constantine et Blida. Deux vétérinaires, qui seraient à l'origine de cette situation, ont été arrêtés par les services de sécurité. Selon les résultats des investigations de la Gendarmerie nationale, les deux vétérinaires, originaires respectivement de Sétif et de Batna, ont mis en circulation des injections pour gonfler le poids des moutons. Ces corticoïdes, interdits en Algérie, sont à l'origine de maladies cancéreuses, et ont été utilisés sur des moutons mis en vente pour l'Aïd. Par ailleurs, le ministre de l'Agriculture, et en perspective de l'Aïd El-Adha, a annoncé que son département a pris des mesures préventives draconiennes après l'apparition de la fièvre aphteuse, décelée sur 40 bovins au niveau de certaines wilayas. M. Bouazgui a indiqué que des mesures d'urgence ont été immédiatement appliquées pour endiguer la propagation de la maladie vers d'autres régions du pays. Il a ajouté que la circulation à travers le territoire national et l'importation de bovins ont été, à la suite de l'apparition de ces cas de fièvre aphteuse, interdites, en plus de l'envoi de médecins vétérinaires aux wilayas touchées pour s'enquérir et suivre la situation. «Nous nous employons actuellement à contenir et traiter la situation en toute responsabilité», a précisé le ministre. Phénomène récurrent, la fièvre aphteuse est de nature, si elle n'est pas endiguée, à causer des pertes importantes au niveau des cheptels ovin et bovin. D'autre part et sur l'éventualité de l'importation de moutons ou de bovins pour l'Aïd, le ministre de l'Agriculture a rappelé qu'il n'était pas «de coutume d'importer du bétail pour cette fête religieuse», et la «quantité disponible au niveau local étant suffisante pour pallier à la demande des citoyens». Pour autant, il a éludé la question cruciale du prix du mouton de l'Aïd, qui monte chaque année, le ministre a botté en touche, en soulignant qu'ils sont soumis «aux règles du marché», tout en espérant qu'ils soient «à la porté des citoyens». Sur l'organisation des marchés de vente du mouton de l'Aïd, le ministère de l'Agriculture, a-t-il dit, a demandé aux walis d'affecter des espaces au profit des vendeurs, pour faciliter les opérations de contrôle, alors que les services du ministère de l'Agriculture seront présents à travers la désignation de vétérinaires pour contrôler le bétail au niveau de ces marchés. |
|