L'assemblée
générale extraordinaire (AGE) du Syndicat national des techniciens maintenance
avions (SNTMA), qui s'est tenue lundi dernier, a acté le recours, à la majorité
absolue, à une grève illimitée au terme d'un scrutin à bulletin secret.
Le
communiqué du syndicat indique la présence, à cette assemblée, du chef de la
division des affaires générales, représentant de la direction générale, du chef
de la division de la maintenance avions ainsi qu'un huissier de justice. La
décision de faire grève s'explique, selon le président du SNTMA, Ahmed Boutoumi, par l'absence de réactivité de la DG qui n'a
«même pas proposé une quelconque promesse à nos revendications». Alors même que
le ministère de tutelle a reconnu la justesse de leur mouvement, le syndicat
reproche à Air Algérie de ne pas reconnaître la légitimité de leurs
revendications. «On ne demande que l'application de la loi de travail
concernant les CDD, il n'y a pas plus basique que ça», explique notre
interlocuteur pour qui le recrutement d'un futur mécanicien est un
investissement pour la compagnie aérienne. «On recrute généralement des
sortants de l'Institut d'aéronautique qu'on forme sur le tas et au bout de
trois ans, ils ont le statut de mécanicien, mais comment voulez-vous qu'ils
travaillent en toute sérénité si au bout de chaque six mois, il y a rupture de
contrat» ? ajoute-t-il avant d'affirmer qu'on fait tout pour les pousser à
aller voir ailleurs. Le préavis de grève devra être déposé au plus tard
dimanche prochain, apprend-on également de la même source qui précise que si la
justice frappait d'illégalité ce débrayage, le syndicat, soumis à la
réglementation en vigueur, ne pourra que s'y conformer. Boutoumi
annonce que si grève il y a, les vols en direction des Lieux saints ne seront
pas perturbés. «La loi exige 30% de service minimum sur l'activité et on va les
assurer à travers les vols pour le Hadj», précise-t-il encore. Durant l'AGE de
lundi, il a été présenté à l'ensemble de l'assistance un résumé des événements
concernant les revendications syndicales dont «le retour à une justice
salariale en accord avec la hiérarchisation des métiers et des salaires, dictée
dans la convention collective d'Air Algérie», les CDD, la pression subie
quotidiennement par le personnel de la maintenance avions, «des sanctions abusives
et des ponctions sur salaire non justifiées». Notre interlocuteur s'est déjà
prononcé à propos de ce dernier point, dénonçant cette «terrible» pression
exercée sur les mécaniciens dans l'exercice de leurs fonctions. Il prend comme
exemple les délais standards estimés à un mois pour une révision de l'appareil
alors qu'on met la pression sur les mécanos pour finir le travail au bout de
dix jours, au détriment de la sécurité des passagers et des aéronefs. Des
ordres verbaux qui ne laissent place à aucune traçabilité, d'où le refus de
certains à travailler dans la précipitation. Une situation, selon Boutoumi, qui conduit irrémédiablement à des sanctions
«abusives», des mutations internes sous le couvert d'«actes de gestion». Pour
lui, cette pression est également exercée pour discréditer le syndicat aux yeux
de ses adhérents. Le communiqué du SNTMA indique que le représentant de la
direction générale a présenté une «situation globale de la compagnie sans pour
autant donner une solution salvatrice à nos revendications».