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L'un
des éléments cruciaux de la pénétrante portuaire est à deux doigts d'être
achevé, à savoir le tunnel à deux tubes unidirectionnels de 1.600 mètres de
long. Le canal desservant le sens Port-Canastel vient
d'être mené à bout, avec la jonction des deux portions creusées de part et
d'autre. Un évènement qui valait une petite visite officielle et un coup
médiatique par effet induit.
Retenu dans son bureau par un imprévu de dernière minute, le wali a envoyé son secrétaire général au lieu où devait être supervisé et «célébré» le parachèvement du premier tube du tunnel avec l'ouverture de la dernière membrane rocheuse médiane séparant les deux segments creusés des deux côtés. Plus qu'une simple visite technique, la sortie se voulait aussi et surtout un signal «politique» vers Alger pour ce méga-projet, dont l'enveloppe frise les 45 milliards de DA depuis la rallonge de 1,5 MDA octroyée par l'Etat à la faveur d'une réévaluation de l'AP lors du Conseil des ministres de fin décembre 2016. Tout se déroule selon le (nouveau) planning tracé. C'est a priori la quintessence du message. Sur place et dans le moment, ce qui retenait l'attention au fil de la traversée du tunnel par voiture et à pied, dans le clair-obscur de la longue galerie en demi-cylindre, c'était l'immensité de l'ouvrage qui a dû broyer et réduire en poussière cette roche dure et fort résistante pour se frayer un chemin à travers son relief. Un passage circulaire par force de perforation long de 1.576 mètres réalisé par l'entreprise turque Makyol par la nouvelle méthode autrichienne de construction de tunnels, connue aussi sous le nom de méthode d'excavation séquentielle en ce sens que le tunnel est excavé séquentiellement et le soutien vient de béton projeté, utilisé en combinaison avec des renforcements de fibre ou de treillis soudé et des éléments porteurs d'acier en barres arquées. Le tunnel à double tube de 1,6 km presque 100% achevé Un procédé qui trouve tout son intérêt dans les zones de roches friables et dont l'idée-force est d'utiliser la roche intacte située à quelques mètres du tunnel pour stabiliser celle qui se situe plus près de l'ouvrage, et ce en enfonçant de longues tiges en acier dans la roche puis en les boulonnant. Alors que le premier tube, celui qui aura à desservir la circulation sortant du port et allant vers Canastel, est presque entièrement achevé, le second tube parallèle en est à 90%. La partie digue qui s'étend sur 1.760 mètres, elle, enregistre un taux d'avancement de 95%, le tronçon de tranchée couverte sur 1.000 mètres en est au même degré d'évolution. Cependant, la section autoroutière sur 2.880 mètres (profil mixte) n'en est qu'à 40% de réalisation, tandis que le viaduc est de loin le lot le moins avancé (10% seulement), et ce en raison de nombreuses contraintes liées principalement à la nature du sol, selon le directeur du projet représentant le maître d'ouvrage, l'Algérienne des Autoroutes (ex-ANA). Il faut noter que le réajustement du coût de ce projet par un avenant supplémentaire de 1,5 MDA était justifié par les changements introduits dans la consistance du projet, qui prévoyaient la réalisation d'un second tunnel à double voie, d'une longueur de près de 1.600 mètres, afin d'éviter le déplacement d'un ensemble urbain et le transfert des différents réseaux. Le projet révisé suggérait entre autres de réaliser un accès reliant la pénétrante au rond-point des Falaises via un ouvrage d'art. Le viaduc de 1,3 km: le lot le plus en retard Le projet de la pénétrante du port d'Oran, dans sa première tranche de 8 km sur un total de 26 km de liaison extra muros pour rallier l'autoroute Est-Ouest, sera achevé avant fin 2019, selon le maître d'ouvrage. Le projet dans son intégralité consiste en trois sections, à savoir la réalisation d'une liaison autoroutière reliant le port d'Oran à la 1ère rocade sud au niveau du carrefour de Canastel sur une distance de 8 km, la mise à niveau de la 1ère rocade sud entre le carrefour de Canastel et l'échangeur de la RN 4 (sur 10 km) et la mise à niveau de la RN 4 de l'échangeur de la 1ère rocade sud jusqu'à la bretelle autoroutière d'Oran (sur une distance de 8 km). La pénétrante portuaire se veut plus ambitieuse que son nom simpliste. Défiant maintes tentatives de la réduire en un raccourci port-autoroute à effet apaisant sur le réseau urbain par contournement des poids lourd, cette boucle côtoyant le rivage par enrochement sur mer et se frayant un chemin en falaise se refuse la petite étiquette d'itinéraire exclusif pour le transport containerisé terrestre. Elle s'auto-optimise, au plus grand bien de la ville. En approuvant il y a quelques semaines l'étude technique relative à la configuration d'entrelacement entre la liaison autoroutière port/autoroute Est-Ouest et le centre-ville, qui prévoit le prolongement de cette pénétrante dans l'enceinte portuaire et sa connexion avec la Corniche à hauteur de la Pêcherie, le wali a «officialisé» l'option -dont il est l'auteur- d'une ouverture sans limites ni restrictions de cette infrastructure routière. Si une telle variante s'était déjà mise en évidence à la faveur d'une précédente sortie sur chantier effectuée par le chef de l'exécutif, Mouloud Cherifi, qui avait rejeté d'un revers de la main l'idée «aberrante» d'une pénétrante portuaire en vase clos, isolée et non communicante avec la ville, encore fallait-il attendre la confection d'une étude pour pouvoir plaider sur pièce et trancher dans le vif. Mission qui a été confiée à Makyol, l'entreprise de réalisation turque, qui s'était elle-même proposée à titre non onéreux. Donnant son aval pour le plan suggéré par le maître d'œuvre, le wali a précisé qu'un dossier sera formalisé et transmis au ministère des Travaux publics et des Transports pour approbation. Tout porte à croire que le premier responsable du secteur est acquis à la cause et, au-delà des considérations d'ordre administratif et financier qui doivent faire l'objet d'un examen approfondi, l'accord de principe de la tutelle aurait été déjà donné par un coup de fil. Pas d'usage restrictif pour la pénétrante du port Cela s'entend : aussi bien le gouverneur de la ville que le ministre du secteur, qui n'est que son prédécesseur, ne pouvaient cautionner le «scénario» d'un usage restrictif et exclusif de la pénétrante du port. A très juste titre d'ailleurs. Lors de la visite sur site du 28 novembre 2017, le wali avait indiqué que l'idéal serait que la future pénétrante ne s'arrête pas au seuil du poste de police, à l'entrée du port commercial, mais poursuit son petit bonhomme de chemin en se frayant un passage dans l'enceinte portuaire, pour en ressortir du côté de la Pêcherie (via l'un des deux accès du port de pêche) et se raccorder ainsi avec la route de la Corniche, et ce selon un entrecroisement tenant compte du nouveau plan d'aménagement du périmètre Pêcherie/Sidi El-Houari, dont la matérialisation se fera par phases. L'idée soufflée par le wali n'étant pas tombée dans l'oreille d'un sourd, les Turcs l'ont fidèlement traduite sur maquette. Les trois objectifs principaux de ce projet sont la réalisation d'une nouvelle route portuaire sur la corniche est d'Oran vers les 1ère et 2ème rocades, la fluidification de la circulation des poids lourds dans la zone urbaine de la ville d'Oran en pleine expansion ainsi que la création d'échanges rapides entre le port d'Oran et les limites de la wilaya en passant par les deux rocades et la bretelle autoroutière d'Oran. Cette autoroute de 26 km sera réalisée également en complément de l'autoroute Est-Ouest pour desservir les pôles économiques, port d'Oran, les ZI de Béthioua et d'Oued Tlélat, et impulser une dynamique économique à la région. L'autoroute projetée démarre du vieux port d'Oran, longe la côte sur 1,2 km, moyennant la réalisation d'enrochement sur mer. |
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