L'époque au cours
de laquelle la Ligue de football professionnel (LFP) était un simple appendice
de la Fédération algérienne de football (FAF) est révolue. Avec l'élection du
président de l'ASO Chelf, Abdelkrim Medouar, à la présidence de la LFP, celle-ci échappe
désormais à la mainmise de la FAF. Ce ne sera plus comme l'époque de l'ancien
président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui prenait
les décisions à la place de l'ancien président de la LFP, Mahfoud Kerbadj. Avec Medouar, ce ne sera
plus le cas dans la mesure où ce dernier n'était pas « le candidat du pouvoir
», lors des élections de la LFP de jeudi dernier. Il a été élu démocratiquement
par les clubs des ligues 1 et 2 et tire ainsi sa force
de cette élection. Fort de cette confiance, Medouar
s'est engagé à défendre les intérêts des clubs. Le nouveau président de la
ligue a annoncé la couleur juste après son élection en affirmant que la
convention liant la LFP à la FAF sera revue, précisant que la ligue bénéficiera
de plus de prérogatives. Un message clair de la part de Medouar
qui compte exercer pleinement son pouvoir, loin des injonctions de la FAF et de
son président. Il a insisté sur « l'autonomie de la LFP » et surtout sa
souveraineté en ce qui concerne la prise de décision, tout en soulignant que «
la LFP doit bénéficier des prérogatives qui lui étaient confisquées par le
passé ». Il faut relever que le président de la FAF, Kheireddine
Zetchi, sait à quoi s'en tenir. Il a indiqué à ce
propos que « Medouar n'est pas né de la dernière
pluie et connaît parfaitement les rouages du football national ». En effet, Medouar était déjà président de l'ASO quand Zetchi faisait son apprentissage au Paradou AC dans les
divisions inférieures. Medouar qui a réhabilité ou
plutôt révolutionné l'ASO, est également un militant politique dans les années
1990 avant de devenir député du Front de libération nationale (FLN) pour la
wilaya de Chlef. Medouar
est aussi connu pour son soutien à l'ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Il a été le premier à critiquer Zetchi en faisant sa célèbre déclaration, à savoir que Zetchi qui est habitué à gérer le Paradou où il y a zéro
pression, n'est pas en mesure de diriger la FAF et l'équipe nationale, avait-il
fait observer. Une manière de dire que Medouar jouit
de plus d'expérience comparativement à Zetchi et aux
membres du bureau fédéral de la FAF. Il est plus aguerri, ce qui le place en
force par rapport à Zetchi. Il faut aussi rappeler
que Medouar figure parmi les présidents de club ayant
toujours demandé à l'Etat de s'impliquer directement dans le processus du
professionnalisme avant de se rendre à l'évidence que le retour à l'amateurisme
est salutaire pour le football algérien. Il a ainsi proposé de revoir le
professionnalisme en Algérie et de ne pas le généraliser à tous les clubs.
En somme, Medouar ne se contentera pas uniquement de la gestion des
championnats des ligues 1 et 2, mais il sera davantage impliqué dans le «
sauvetage du professionnalisme » tout en défendant les intérêts des clubs. La
LFP sous l'ère Medouar ne devrait plus être une
simple commission qui gère le championnat et prend des décisions
disciplinaires.