Avant-hier
mardi, les Etats-Unis ont claqué la porte du Conseil des droits de l'homme
(CDH), l'organe onusien basé à Genève. L'annonce en a été faite par
l'ambassadrice américaine aux Nations Unies, Nikki Haley, en la présence
remarquée à ses côtés en la circonstance du secrétaire d'Etat Mike Pompéo. Pour justifier le retrait de son pays, la «dame de
fer» américaine à développé
un requisitoire dans lequel elle a enchaîné les
accusations à l'encontre de l'institution onusienne qualifiée par elle
«d'hypocrite» et «d'égoïste» et en lui faisant reproche d'être un «cloaque de
partis-pris» qui a pendant trop longtemps protégé les auteurs des violations
des droits de l'homme». Le retrait américain n'a pris personne par surprise
tant depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump
la critique américaine à l'endroit du fonctionnement et des prises de position
du CDH s'est faite virulente. Il est apparu acté dès lors que le Haut commissaire qui préside aux destinées du CDH a émis
une condamnation sans appel de la politique migratoire américaine. Anticipant
que suite à cette condamnation les Etats-Unis allaient inéluctablement être mis
au ban de l'institution onusienne en charge des droits de l'homme, l'agité du
bocal qui sévit à la Maison Blanche a opté pour l'attaque consistant à charger
de discrédit les censeurs de sa politique migratoire, ce que Nikki a fait dans
son réquisitoire avec la rudesse et la mauvaise foi qui sont les siennes.
Il y a du
vrai dans les accusations formulées par l'ambassadrice américaine à l'encontre
du CDH, mais il ne fait aucun doute que la raison essentielle du désengagement
étatsunien du CDH n'est pas liée à elles uniquement. Ce qui motive celui-ci en
réalité est que l'Amérique de Donald Trump a décidé
d'en finir avec les velléités contestatrices qui se manifestent contre
l'unilatéralisme dont elle fait la base de sa politique internationale et ont
commencé à miner son hégémonisme en matière de gestion des affaires mondiales.
Son retrait du CDH ne constitue pas de ce fait un simple coup de semonce à
l'endroit de ses contestataires, mais l'accentuation de la démonstration de sa
détermination à passer outre leurs oppositions. Il vient s'ajouter à ceux
opérés déjà qui ont consisté pour les Etats-Unis à se dégager de l'accord de
Paris sur l'environnement, de l'Unesco décidé en 2017 et en mai 2018 de celui
sur le nucléaire iranien. Autant d'actes isolationnistes par lesquels Donald Trump et son administration pensent pouvoir faire barrière
à la montée en puissance de la remise en cause de l'ordre international formaté
par Washington dans le prolongement de la disparition de l'Union soviétique et
l'irrésistible prédominance qu'en ont retiré les Etats-Unis. A ce jeu-là,
l'Amérique n'a à faire valoir que sa super puissance économique et militaire et
certainement pas le magister moral dont elle se prévaut et qu'elle fonde
indûment sur sa prétendue mission de défenderesse des droits de l'homme et de
celui international régissant les rapports entre Etats.