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30 mai dernier,
le Secrétaire général du FLN remaniait profondément son Bureau politique en
procédant au changement de 15 de ses 19 membres. Si on pensait que la décision
serait restée sans échos, le communiqué des bannis, rendu public hier, vient
relancer une contestation qui ne fait que prendre forme.
Le texte, signé par huit des anciens membres du Bureau politique, dénonce une décision « inique » constituant « un grave précédent dans l'histoire du parti » qui confisque « les prérogatives du comité central » seul habilité à prendre pareilles décisions, entre deux congrès. Les signataires évoquent l'article 35 (alinéa 9) et l'article 42 des statuts du parti ainsi qu'aux articles 63 et 73 du règlement intérieur pour récuser la décision de leur exclusion par Ould Abbès. Ils exigent notamment la tenue du comité central, le 30 juin prochain, comme convenu lors de la réunion du Bureau politique du 19 avril dernier. Les contestataires affirment qu'ils ne tiendront pas compte de cette décision et qu'ils se considèrent toujours comme « membres de plein droit de cette instance issue du dernier comité central datant du 20 avril 2018 », appelant les autorités publiques à veiller à l'application et au respect des dispositions de la loi organique des partis politiques qui les oblige à gérer leurs affaires de manière démocratique et transparente et à respecter leurs statuts. Rappelons que le SG du FLN avait expliqué sa décision par la volonté de donner « un nouvel élan » à la dynamique que connaît le parti dans le cadre de ses préparatifs aux prochaines échéances politiques, avec la présidentielle de 2019 en ligne de mire. Ould Abbès avait indiqué que « chaque membre sera responsable de deux ou trois wilayas et son travail fera l'objet d'évaluation hebdomadaire », estimant que la nouvelle composante « reflète l'image réelle de la société algérienne ». Parmi les nouveaux arrivants, citons la ministre de la Solidarité nationale, Ghania Eddalia, l'ex-ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, le président du groupe parlementaire FLN à l'Assemblée populaire nationale (APN), Saïd Lakhdari et le président de la commission de la santé au niveau de l'APN, Mohamed Bouabdellah. Il n'avait pas oublié de saluer les anciens membres pour « leurs efforts, leur loyauté et leur fidélité au parti », eux qui viennent de se rappeler à son bon souvenir. En mars dernier, le SG du FLN avait menacé de nettoyer le parti, envoyant huit cadres du parti devant le conseil de discipline. Ould Abbès, et à propos du cinquième mandat, n'avait pas hésité à menacer de représailles ceux qui ne souscrivent pas à la ligne de conduite du parti concernant cette question. «Tous ceux qui transgressent le statut et le règlement intérieur du parti passeront à la commission de discipline», a-t-il tenu à avertir, promettant que « le FLN sera nettoyé ». Quant au congrès du parti annoncé pour le 19 mars, Ould Abbès s'était montré évasif, faisant allusion à son éventuel report. |
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